Quelle belle réussite que « Dig Dig », le duo entre Bob Brozman et René Lacaille, perpétuel novateur (il joue aussi bien dans les halls d’hôtel que dans les avions et après les concerts entre amis) est aussi connu à la Réunion pour ses talents de guitariste que d’accordéoniste.
Jouant ici aussi bien de son piano à bretelles que de sa charango (petite guitare d’Amérique du Sud) ou de sa tchoulas (guitare grecque), René Lacaille propose des œuvres où se télescopent blues, jazz, séga, musiques brésiliennes, maloya et glissandos de la guitare hawaïenne qu’affectionne particulièrement Bob Brozman. On ne peut qu’être séduit par la pompe cadencée du pîano à bretelles dans des maloya–blues qui s’accorde bien avec la guitare fine du Californien et les percussions de ses complices de toujours, Bernard Marka et Joël Gonthier. Il y aussi les “granmou”, figures emblématiques du maloya invitées à la fête. Mais au delà de cette musique échevelée qui ne laisse pas respirer, il y a cette pointe de nostalgie qui n’échappe pas aux Réunionnais. Planent en effet les ombres des morts qui ont imprégné de manière indélébile la musique de René Lacaille : Alain Peters, le poète alcoolique et magique, joueur de takamba, et Henri Madoré, le troubadour aujourd’hui disparu de l’île qui influença tant de musiciens.
René Lacaille
Né en 1946 à La Réunion, René Lacaille est un auteur-compositeur, arrangeur, multi-instrumentiste éclectique et excellent joueur d’accordéon. Il a su marier le maloya et le séga au jazz, au rock ou aux musiques brésiliennes.
Baigné dans le maloya, le séga, mais aussi le jazz et le bal-musette, René Lacaille est un enfant de la “musique lontan” que jouait l’orchestre de bal de son père. Ses frères sont aussi musiciens.
Laissez un commentaire
Vous devez être logged in pour poster un commentaire.