Un an après avoir été récompensée par le prix RFI Découvertes puis être partie à la rencontre de son continent pour faire découvrir sa musique dans une quinzaine de pays, la chanteuse sénégalaise Maréma concrétise ses intentions avec un premier album baptisé « Initié », héritier de ce folk local (afro-folk) cultivé par des artistes comme Ismaël Lo.
Pour parvenir au dosage entre sonorités modernes et traditionnelles vers lequel elle voulait amener sa musique, il aura fallu à Maréma près de quatre années. Si la jeune femme avait depuis longtemps une idée assez précise de ce qu’elle cherchait, puisqu’elle a composé certains des treize morceaux à l’époque où elle était avant tout choriste pour d’autres artistes, elle reconnait aujourd’hui qu’il lui manquait « une direction musicale« .
Son association avec le chef d’orchestre et arrangeur Franco-Ivoirien Joseph Mohamed Otayeck aka Mao Otayeck, dont le nom reste d’abord associé à son passage au sein du Solar System d’Alpha Blondy dans les années 1990, a été « un déclic, assure-t-elle. Après l’avoir rencontré, tout a été plus facile. Parce qu’il a su apporter quelque chose de différent, il a embelli ce que je faisais. Il l’a rendu plus riche, sans pour autant beaucoup changer mes idées. »
Pour la chanteuse, le guitariste s’est transformé en multi-instrumentiste : on le retrouve aussi sur une bonne partie des titres à la basse, au ngoni et même aux claviers. Le parti pris musical – à savoir un style à dominante acoustique – donne à l’album sa cohérence, et rappelle que Maréma compte parmi ses influences l’Américaine Tracy Chapman. Au pays du mbalax, un courant folk local a toujours su exister, et « Initié », enregistré à Dakar dans le studio du griot Sidy Samb mis gracieusement à sa disposition, s’inscrit plutôt dans ce schéma.
Dans le livret du CD, la lauréate 2014 du prix RFI Découvertes tient aussi à exposer sa démarche : « J’ai voulu dans cet album vous dévoiler tout mon engagement, non pas seulement pour la cause des femmes, mais aussi pour celles où ma voix peut servir à sensibiliser la société« , indique-t-elle. Une façon de faire comprendre, en filigrane, qu’il ne faudrait en aucun cas la réduire à la seule chanson « Femmes d’affaires » avec laquelle elle s’est fait connaître de ses compatriotes…
La tournée qu’elle a effectuée dans une quinzaine de pays de son continent en 2015 lui a également permis de réaliser que, devant un public qui ne parlait pas sa langue, elle pouvait communiquer avec sa musique.
Source : http://www.Marémaofficial.com
http://www.rfimusique.com/
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