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“Auteur-compositeur, arrangeur, korafola (joueur de kora), ngonifola (joueur de ngoni) et chanteur originaire du peuple Sénoufo, le Burkinabé Abdoulaye Traoré aka Kantala est le créateur du style “tafdjani”, une musique inspirée du patrimoine Sénoufo, teintée d’accents blues, pop, électro, rock ou salsa. ”

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Abdoulaye Traoré aka Kantala, né en 1976 à Bobo Dioulasso (Burkina Faso), est originaire du peuple Sénoufo. Enfant, il se fait une réputation dans son quartier en reprenant des chansons de vedettes internationales… Il devient ensuite doumdoumfola (joueur de doumdoum) de la troupe Koba, et comédien dans la troupe Badenya. Plus tard, il apprend en autodidacte le ngoni, un instrument proche de la kora, en dépit de l’opposition familiale. Pourtant, son grand-père paternel, Donso, était l’un des plus célèbres joueurs de kora et de ngoni du village de Parangasso. Selon les chasseurs Donso, rien ne peut aller à l’encontre de cet héritage… Le ngoni puis la kora deviendront ses instruments de prédilection. A partir de 1998, Abdoulaye Traoré se produit en concert sous le nom de Kantala qui veut “dire ce qui est bon” en Sénoufo.

Kantala, le korafola

Considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs joueurs de kora du Burkina Faso, Kantala est le créateur du “tafdjani”, une musique inspirée du patrimoine Sénoufo, teintée d’accents blues, pop ou salsa. De sa voix douce-amère, il chante les joies et les peines de ceux d’ici et d’ailleurs, leurs rêves et leurs désillusions. En témoignent ses titres : “Bakô, l’autre rive” évoque le sort de ceux qui sont partis en pensant trouver un eldarodo et qui se retrouvent sans travail ni papiers, seuls et méprisés… “Bakô, l’autre rive” est initialement un film franco-sénégalais sorti en 1979, et co-écrit par Cheik Doukouré et Jacques Champreux. Quant à la chanson “Le rêve de Boukary”, c’est l’histoire d’un employé de l’aéroport de Ouagadougou qui aimerait tant partir, juste pour voyager, pour découvrir le monde, tandis que “Samoudjaï” est le chant d’une mère, d’une amoureuse, d’un enfant, d’un ami qui pleure le départ d’un être cher parti à l’aventure…

Lolo Blues

En 2002/2003, l’association Sida Ka Taa l’a primé pour son engagement dans la lutte contre le sida. A la même période, Kantala tourne régulièrement au Sénégal, au Niger, en Belgique et en France.

Avec la sortie de ses albums Tonton Cool en 2004, Bakô, l’autre rive (2006), sa collaboration avec le groupe afro-rap Yeleen, dans le cadre d’un Hommage à L. S. Senghor en 2006, Dounouya (2010), la diffusion de ses clips ou encore une résidence artistique au festival Musiques métisses Angoulême en 2008, sa popularité s’est grandement accrue. Depuis, Kantala a monté à Ouagadougou son propre studio, le Studio Tafdjani, dans lequel il a réalisé son dernier album. Plusieurs artistes Burkinabés y ont enregistré. En 2014, Kantala sort chez Nola Music Afrik, un EP 4 titres comprenant “Ambaibarala” (feat. Victor Démé), “Atora” et “Bimogo” (feat. Humanist) et “Lolo Blues” – “Lolo veut dire “étoile”. Plusieurs personnes se battent tous les jours en espérant avoir une vie meilleure, car chacun de nous a une étoile qu’il espère voir briller un jour”, confie Kantala.

Kantala et Winston McAnuff

Paraît la même année « Ites green and Gold », un single afro-reggae (dont une version instrumentale), enregistré en featuring avec Winston McAnuff, auteur-compositeur et chanteur de reggae jamaïcain.

Kantala est aussi reconnu comme compositeur de musique de films. Egalement facteur de ngoni et de kora, il enseigne la pratique de ces instruments et le chant traditionnel.

Kantala se produit régulièrement en concert au Burkina Faso, en particulier dans les deux Centres Culturels Français.

Kantala Electro Power Trio

Avec son Electro Power Trio, comprenant Djiko (guitare, harmonica, calebasse) et Wlad Msika ou Toff (clavier, programmation), Kantala jette un pont musical entre le Burkina Faso et la France.

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Nago Seck

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