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Né en 1950 à Lagos, au Nigeria, Bisade Ologunde aka Lagbaja (qui signifie “quelqu’un”, “personne” ou “tout le monde” en yoruba) est un auteur, compositeur, saxophoniste, chanteur et fondateur de la musique “Africano” et du label Motherlan' Music. Cet artiste qui est toujours masqué sur scène “pour garder l’anonymat”, s’illustre en 1993 à la sortie de son album éponyme Lagbaja (Ikira!), naviguant entre afro-jazz, afro-beat, highlife ou afro-pop ; le tout chanté en yoruba, en pidgin ou en anglais. Cet auteur, compositeur, saxophoniste, toujours cagoulé, propose une fusion d'afro-beat, de juju, de hilife, de jazz, de funk et de rock.”

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Lagbaja et le symbolisme du masque

Le nom Lagbaja et le masque symbolisent l’impersonnel, le muet dans la société, particulièrement en Afrique. Ce symbolisme est si fort qu’est le masque popularisé par Lagbaja est adopté par d’autres artistes au Nigeria et dans d’autres pays d’Afrique.

Quoique ce concept ait été développé bien longtemps avant lui, son premier album éponyme Lagbaja (Ikira!), sorti en 1993, est acclamé par la critique et le public nigérians, séduits par son style musical novateur.

La musique “Africano” de Lagbaja

Au fil des ans et des albums à venir, la musique de Lagbaja continue à fasciner, avec son accent unique marqué par les tambours africains. Produit de divers influences allant de la musique yoruba traditionnelle (juju) au jazz, en passant par l’afro-beat, le highlife et la pop. Sa musique, une interaction entre chants scandés en yoruba, en pidgin ou en anglais, tambours traditionnels yoruba et instruments occidentaux, particulièrement le saxophone, traite de thèmes socio-politiques, combat la violence ethnique, dit de sérieux messages avec humour ou parle de l’histoire de son peuple. Ses musiques peuvent aussi être des chansons pour distraire le public.

Les 4 familles de tambours traditionnels yoruba tiennent une place essentielle dans la création musicale de Lagbaja. Les “gangans” (talking drums) et le “dundun” (ensemble de 2 ou 3 talking drums réunis) sont plus en vue, et parfois il utilise jusqu’à cinq tambourinaires pour créer des combinaisons polyrythmiques. L’ensemble “bata” ou “iya ilu” (tambour en sablier à tête double avec un cône plus grand que l’autre) est joué, en accord, par deux musiciens alternant, sous forme de dialogue, rythmes tonitruants et doux. L’ensemble “sakara” (tambourin) est mené par le percussionniste central, tandis que la quatrième famille “ogido” (conga), elle est utilisée comme la base rythmique, la colonne vertébrale. L’ensemble des percussionnistes constitue la majorité du groupe auquel s’ajoutent les chanteurs et les instruments occidentaux (guitare, batterie, basse, clavier…).

Sa fusion afro-jazz, afro-beat, highlife ou afro-pop se rapportant au rôle central des tambours africains et des grooves dans sa musique baptisée “Africano” est symbolisée par son opus intitulé Africano… the mother of groove (2005).

Club Motherlan’

Après la sortie de son album Cest Un African Thing (1996), Lagbaja ouvre en mars 1997, au centre d’Ikeja à Lagos son propre club, Motherlan’, du nom de son label Motherlan’ Music. Le design de Motherlan s’inspire d’un marché ou de la place d’un village africain traditionnel, où les gens se réunissent au clair de lune pour écouter des récits épiques ou pour des cérémonies, des événements artistiques (danse, musique) et des rencontres sportives (lutte traditionnelle). Ce lieu créant l’ambiance de la campagne dans la ville urbaine, bordé d’arbres et de verdure, programmera de nombreux artistes mais aussi des comiques pour un public exigeant. Quant à Lagbaja, il s’y produit le dernier vendredi de chaque mois, avec toute sa formation.

Bien vite, Lagbaja apparaît aux premiers rangs de la musique africaine contemporaine riche en tradition, qu’il diffuse au-delà des frontières du Nigeria en se produisant dans divers festivals et lieux du monde entier : Afrique, Europe, Etats-Unis, Canada, Australie, etc.

Il sortira plusieurs albums, dont Abami (Tribute to Fela) (2000), We Before Me (2001), ME et ME (2005), Paradise et Sharp Sharp (2009).

Fidèle à lui-même, Lagbaja poursuit sa mission de dénonciation des maux de la société, désignant directement les dirigeants de ce monde, avec son album 200 Million Mumu (The Bitter Truth), paru en 2012.

* Source: http://www.lagbaja.com/

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Nago Seck

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