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Tiré des musiques d'église, des fanfares militaires, du jazz, du calypso et des rythmes de la côte («~osibi~» du Ghana à base de percussions et de chants, «~ashiko~» de Sierra Leone, «~dagomba~» et jeu de guitare «~fireman~» du Liberia), le highlife ou hilife (la belle vie) se développe d'abord à Kumasi dans les années 1920, seconde ville du Ghana et chef-lieu de la Région Asante (Ashanti). Au début de la Seconde Guerre mondiale, ce rythme explose à Accra devenu l'aéroport de transit des forces alliées en campagne au Moyen-Orient: des milliers de soldats européens et américains dont de nombreux musiciens y faisant escale, mêlent au highlife originel le jazz et le swing. Le hilife est également servi par le bouillonnement idéologique d'une élite intellectuelle dont la réflexion s'articule autour de quelques grands thèmes comme le nationalisme culturel, le respect de la personnalité africaine, la solidarité des peuples noirs et surtout le panafricanisme dont le plus ardent militant est Kwame Nkrumah, futur président de ce pays indépendant en 1957. Le texte ci-dessus est sous licence libre (CC-BY-SA)

The Rough Guide to the Music of Nigeria and Ghana

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Bouillonnement culturel et idéologique

Cette volonté d’atteindre une certaine authenticité et de transcender les frontières du continent se reflète dans la recherche menée par l’ensemble des créateurs du highlife comme ET Mensah, Koo Nimo et E.K. Nyame soucieux de mettre au point un son dans lequel se retrouvent tous les Africains. Ces trois compositeurs marqueront des générations de musiciens.

Dans les années 60, le compositeur Nana Ampadu et ses African Brothers suivent les traces de E.K. Nyame développant le style « guitar-band » tandis qu ‘un groupe de musiciens basés à Londres, Osibisa, fusionne le genre avec des rythmes occidentaux (rock , jazz) et internationalise le genre en 1968.

Années 70 : Osibisa

Eclipsé par la variété internationale et des styles plus roots comme le ga, le highlife connaît un renouveau au pays dans les années 80 avec A B Crenstil ou Gyedu-Blay Ambolley. Sous la poussée des mouvements religieux très puissants, un nouveau style voit le jour , le «~gospel-hilife~». Fortes d’une tradition rythmique à base de frappes de main et de percussions ayant influencé le highlife des origines, les églises ghanéennes n’ont aucun mal à intégrer les guitares électriques et à trouver des débouchés à leurs productions. Ainsi la Christo Asafo Mission (quinze mille membres) du prophète Kwadwo Safo, «~manager-producteur~» de sept groupes dont le Genesis Gospel Singers, est le principal promoteur de ce versant spirituel du hilife.

Le rôle actif de la diaspora dans les années 80

Soumis à des influences multiples, les artistes de la diaspora essaiment le highlife aux quatre coins de la planète dans les années 80 : Lady Eugenia Assabia Cropper installée en Côte d’ Ivoire, Pat Thomas, en Angleterre et George Darko et son burgher highlife en Allemagne.

Face à ce versant électrique plus proche du dance band, on assiste au retour du jeu traditionnel de guitare highlife symbolisé par les artistes Sammy Orusu, Solomon Adjei alias Paa Solo et le Western Diamond, un groupe régulièrement couronné aux Music Awards de la Ghana Broadcasting Company.

Fortement présent au Liberia, en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire, au Benin et au Togo, le hilife a directement influencé les musiques de Guinée, du Cameroun et surtout du Nigeria où il suscite de nombreuses vocations.

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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