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Retrouvez l’interview de Lucia de Carvalho en juillet 2022 à l’occasion de son  passage à Africajarc

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Une enfance déracinée

Née à  Luanda, Lucia de Carvalho fuit à six ans la guerre civile avec sa mère et  ses sœurs, se retrouve dans un orphelinat à   Lisbonne à l’âge de douze ans rapidement adoptée  par une famille alsacienne du  petit village de Meistratzheim. Cette adolescence en transit  retrouve en 1998 ses racines lusophones. Elle a tout juste seize ans,  découvre Som Brasil, un groupe brésilien basé à Strasbourg et rejoint  bientôt la formation. Elle tournera dix ans avec ce groupe de bossa nova.

 

Ao descubrir : porte d’entrée de la carrière solo 

En 2008,  sous l’influence de son premier mentor, Michel Latour, alias Djokla adepte d’un groove créole, elle décide de se lancer  dans une carrière solo et dans la composition,  accompagnée dans cette nouvelle aventure d’Edouard Heilbronn, un jeune bassiste alsacien qui vient de passer près de trois ans à l’autre bout du monde, terminant son périple par un long séjour dans la ville de tous les rythmes : Salvador de Bahia. Ensemble, ils travaillent les compositions, qui débouchent en 2011 sur « Ao descubrir o mundo » , un premier album  au carrefour des divers styles (bossa nova, reggae, rock, musiques antillaises). Le titre « Quem Sou ?  Qui suis-je ? reflète cette recherche d’une identité musicale qui va se construire  les années suivantes.

Kuzola : la quête des racines

Maquette d’un nouvel album en poche, tous deux  partent en 2016 pour un long voyage aussi musical qu’initiatique qui passe par le Brésil et l’Angola. et fera l’objet du disque « Kuzola » (« Amour » en kimbundu). 2018 signe la sortie du  film documentaire « Kuzola, le chant des racines » réalisé par  Hugo Bachelet   retrace cette émouvante quête des racines, allant de Lisbonne à  Luanda en passant par   Strasbourg, Recife et  Salvador de Bahia.

Sa création musicale  se forge peu à peu autour de quatre grands axes  : « Mes racines sont l’Angola, la tige le Portugal, la fleur le Brésil, et la France,   le sol qui permet à cette fleur de pousser. » .

Dans la partie angolaise de son voyage, elle a découvert une scène musicale prolifique avec des groupes majeurs comme   Banda Maravilha, spécialiste de la rebita, un style à base d’accordéon,  Kituxi , valorisant les racines traditionnelles de l’Angola et  Toty Sa’Med  étoile montante de la  mouvance soul RnB.

 

Au Brésil, Lucia s’est posée à Sao Paolo et Recife, se passionnant pour les maracatus, carnaval de la région de Pernambuco. Elle  défilera, sa grande fierté avec le maracatu angola. Elle se noue d’amitié avec le groupe Ilê Aiyê qui interviendra sur l’album Kuzola. Sa musique puise dans ces divers rythmes et s’imprègne notamment de la spiritualité de  ces cérémonies afro-brésiliennes.    

Pwanga ni Puy ? Lumière ou Obscurité ? 

2022 voit la sortie de son troisième album, « Pwanga ». Le titre « lumière » est chanté  en tchkowe, une langue parlée en Angola mais aussi en Zambie et dans l’est de la  RDC . Cet album évocateur des femmes paysannes angolaises baigne dans diverses influences (musiques afro-brésiliennes, angolaises, flamenco) . Il a été conçu avec des musiciens comme le chanteur, compositeur, écrivain et journaliste brésilien Chico César  mais aussi, pour la réalisation du clip,  avec Emile Biayenda, leader des Tambours de Brazza. Le rêve de Lucia de Carvalho ?  « Enraciner la lumière ».

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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