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“Né à Benin City, au Nigeria, d'un père Yoruba et d'une mère Edo, Majekodunmi Fasheke aka Majek Fashek est un auteur, compositeur, chanteur et multi-instrumentiste (guitare solo, guitare rythmique, basse, keyboards, percussions, piano, orgue). Celui qui se surnomme "Prisoner Of Conscience" (Prisonnier d'opinion) propose un afro-reggae très original, aux parfums nigérians (juju, fuji, afro-beat, highlife), blues ou au rock. Ses textes, souvent chantés en anglais ou en pidgin, dénoncent l’injustice, les conflits, la violence, le crime, prônent la paix et l’unité, rendent hommage aux héros africains ou relatent ses luttes politiques et sociales. Son opus "Prisoner Of Conscience" sera vendu à plus de 200.000 exemplaires au Nigeria. ”

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Influencé par Bob Marley (1945-1981), la méga star du reggae jamaïcain, Fela Anikulapo Kuti (1938-1997), le père de l’afro-beat nigérian, et Jimi Hendrix, le génie de la guitare, Majek Fashek commence à se faire un nom au Nigeria lors d’un show télévisé, comme membre des Jahsticks, un groupe afro-reggae de Benin City, comprenant Ras Kimono et Amos McRoy Gregg. Pendant de nombreuses années, il tourne avec cette formation, en compagnie du groupe The Mandators de Victor Eshiet et Peggy Umanna.

 

Prisoner Of Conscience : Le prisonnier d’opinion

En 1987, peu de temps après la séparation de Jahsticks, Majek Fashek entame une carrière solo et devient l’un des reggaemen les plus populaires au Nigeria, à la sortie de son premier album Prisoner Of Conscience (« Prisonnier d’opinion »), le surnom qu’il s’est donné lui-même. Sa chanson « Send Down The Rain », devenue son premier hit, sera nommée « Meilleure chanson reggae » aux PMAN Music Awards, aux États-Unis.

Majek Fashek nous y offre des titres comme « Redemption Song », une repise du hit de Bob Marley & The Wailers, « Africans Keep Your Culture », un appel à la conservation des cultures africaines ou encore « Police Brutality », une dénonciation des brutalités policières et de la violence.

Spirit Of Love

A la rupture de son contrat avec Tabansi Records, Majek Fashek signe avec CBS Nigeria, puis en 1989 avec Mango Records de Chris Blackwell qui sort sous licence Prisoner Of Conscience, offrant ainsi à l’artiste nigérian une large audience intertionale, avec la distribution de l’opus par Island Records (autre label de Chris Blackwell). Un an plus tard, il signe avec Interscope Records, un label américain fondé à Santa Monica, en Californie, par Jimmy Iovine et Ted Field. En 1991, son deuxième album, Spirit Of Love (L’esprit d’amour), enregistré avec son groupe Prisoners Of Conscience et produit par Steven Van Zandt aka Little Steven, est très bien accueilli par la critique. Des chansons comme « So Long », « Religion Na Politics », « Holy Spirit », « I’m Not Tired » ou « I Come From De Ghetto », devenues toutes des tubes, viennent confirmer son engagement politique et son indéniable talent de musicien.

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Deux ans après sa tournée américaine de promotion de Spirit Of Love en 1992 (Cleveland, Los Angeles, San Diego, Pierce, New York…), sort The Best Of Majek Fashek. Cette compilation produite par le label britannique Flame Tree Music comprend des tubes comme « So Long », « Too Long », « Religion Na Politics », « I Come From The Ghetto », « I Can’t Give Up The Fight », « Mother », « Majek Fashek Ina New York » ou encore « Sodom & Gomorrah ».

Rainmaker

En 1997, Majek Fashek réalise Rainmaker (Le faiseur de pluie), un album dénonçant les dérives politiques en Afrique, et produit par Tuff Gong, le label jamaïcain fondé en 1970 à Kingston par Bob Marley qui possède son propre studio d’enregistrement, Tuff Gong Studio. Dans Rainmaker, Majek Fashek reprend, dans une version afro-reggae, deux méga hits planétaires américains : « Hotel California » composé par The Eagles en 1976 et « Hey Joe » composé par Jimi Hendrix en 1966. Son interpretation de « Hotel California », que de nombreuses personnes attribuent à son idole Bob Marley pour la ressemblance de leurs timbres vocaux, lui vaut une réelle popularité dans le monde entier.

Dans cet opus comprenant « African Unity », un appel à l’unité africaine, Majek Fashek injecte au reggae des sonorités africaines, comme la juju nigériane dans « Kpangolo », des sonorités bluesy (« Hotel California ») ou des riffs de guitare rock (« Hey Joe »).

L’année 2004 le voit sortir, chez Coral Music, Little Patience (Un peu de patience), une introspection. Le reggaeman nigérian Majek Fashek y relate ses luttes politiques et sociales au Nigeria, en Angleterre et aux USA, à travers des chansons comme “I Am Not Afraid” (Je n’ai pas peur) ou “Man Of Sorrow” (Homme de Peine).

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Nago Seck

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