Naissance des Negros Succes
A l’arrestation, en 1958, de Franco par les autorités coloniales pour avoir conduit sans permis (jugé et écroué à la prison de Makala), Léon Bolhen intègre l’OK Jazz comme chanteur lead. Il y restera jusqu’en 1962, année de la création des Negros Succes dont il est le chef d’orchestre. Cet orchestre accueillera au fil de son parcours divers artistes comme Vicky Longomba (voix), Armando Brazzos, Jean Dinos (guitare accompagnement), Samy Kiadaka (tumba), Empompo Loway aka «~Deyesse~» (sax), Léon «~Zozo~» Amba (chant), Gaspard Luwowo «~Gaspy~» (chant, maracas)…Aussitôt, le groupe signe avec la maison de disques Esengo qui sort leurs premiers enregistrements, «~Liwa ya Samuel~» / «~Mawa dit eboya mawa~» (Léon Bolhen) et «~Tomato~» / «~Soki obimi na muana ya bato~» (Vicky Longomba), des chansons qui connaîtront un succès d’estime.
Boven et Bavon Marie-Marie
Léon Bolhen décide alors de rejoindre Bruxelles (Belgique) d’où il revient en 1964 pour des Negros Succes new look, chaperonné par le grand maître François Luambo Makiadi dit Franco qui lui conseille d’engager son petit-frère Siongo Bavon Luambo alias Bavon Marie-Marie, auteur, compositeur, chanteur et guitariste virtuose). La formation est alors composée, entre autres, de Gaspard Luwowo dit «~Gaspy~» (chant, maracas), Hubert «~Djeskin~» Dihunga (chant), Flujos (chant), Alphonse Epayo dit «~Alphonso Le Brun~» (guitare basse), Mogo (guitare accompagnement), Jojo (chant), Fredos (percussions), Zozo (chant), Maproco, Bosmin, André Menga (saxo) ou encore Moro Beya Maduma dit «~Moro Maurice~» (chant, composition, arrangement)…
A la suite du premier concert de la formation au bar Vis-à-Vis en décembre 1964, Franco décide d’enregistrer, sous son label Editions Epanza Makita, «~Boni o changer~» (Léon Bolhen) et «~Komikosaka te nakolula basi~» (Jojo) des Negros Succes. Le succès est immédiat. Le grand public découvre alors la rumba odemba au tempo accéléré par Bavon Marie-Marie. S’inspirant de son frère aîné Franco, initiateur du soukouss, ce dernier y ajoute du «~konono~», un rythme kongo de la région d’origine de ses parents (Bas-Congo), accompagnant les chants kikongo interprétés par les «~atalakus~» (animateurs, chanteurs, danseurs) lors des naissances, des mariages ou des funérailles.
Roger Izeidi, le musicien-producteur
A partir de 1966, Les Editions Tcheza du musicien-producteur Roger Izeidi Monkoy (1935-2001) sortiront de nombreux tubes dont «~Muana 15 ans~», «~Lucie Tozongana~», «~Mabe ya mbila~», «~Nazangi héritier~», «~Réel changement~», «~Nakata serment ya bolingo~», «~Eloko oyo kobota~», «~Catho moke~», «~Tika nalela Papy na ngaî~», «~Mokolo Nzambe akopesa yo chance~», «~Pangula~», «~Nadendela mibali~» ou encore «~Sanza Magie~»…En 1967, après la rupture du contrat avec Roger Izeidi et l’arrivée de Joseph Mulamba dit «~Mujos~» (chant), Les Negros Succes partent à Bruxelles en Belgique où ils enregistrent pour les Editions Boboto plusieurs morceaux restés célèbres dans les mémoires congolaises, dont «~Ya lisambe bijoux~», «~Titi muasi ya libala~», «~Kobota elengi~», «~Mille zaïres pour Lucie~», «~Libala ya ngai na Zozo~», «~Mobio Margo~», «~Bilamba, mbongo ya nani~», «~Etabe ya mofude~», «~Kusala chérie~», «~Naleli-coco~» «~Okokufa na date ya pasi~», «~Nakota zebola~» ou encore «~Nelly na place na ngaï~»…
Negro National
A la disparition du lead guitar, Bavon Marie-Marie, dans un tragique accident de voiture le 5 août 1970 à Kinshasa au Zaïre (actuelle République Démocratique du Congo), Les Negros Succes engagent, en 1971, Dercy Mandiangu (guitare solo) et Grégoire (chant) avec qui ils enregistrent «~Talon dame~» et «~Nelly ya Moreau~», lançant à l’occasion une nouvelle danse appelée «~makolo pente~» (ou «~koyimbiko~» ou «~ngwashi~»), aussitôt adoptée par le public. Mais malgré ce réel engouement, plusieurs musiciens quittent Les Negros Succes.
De retour d’un voyage à Bruxelles en Belgique en 1972, Léon Bolhen fonde Négro National en faisant appel à des artistes dont le batteur Dikis et les saxophonistes Kabongo et Michel Sax. Il signe avec le label Suzanella de Miezi qui sortira, entre autres, «~Emilie ya sango~», «~Mobali 1er~» ou encore «~Masepelisa ba weyi~». Mais cette expérience sera de courte durée, et en 1973, suite à des dissensions avec son producteur, Léon Bolhen et sa formation décident de mettre fin à leur collaboration avec ce dernier…
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