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“Au moment où Aster Aweke née en 1959 à Gondar, apprend à marcher, les musiques éthiopiennes vivent de profonds bouleversements au contact du swing, du rock, de la musique cubaine (rumba), et l'apparition de l'éthio-jazz (afro-jazz éthiopien). Fan de la grande Billie Holiday, Aster Aweke en a retenu les accents bluesy... Elle s’illustre en 1989 avec son album éponyme "Aster", chanté en amharique (sa langue), et alternant duos voix/kraar (musique acoustique) et orchestration électrique dotée d'une section de cuivres (afro-soul, afro-blues, afro-pop, afro-rock).”

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L’héritière de Bizunesh Bekele

Les clubs et les hôtels de la capitale vibrent au rythme des fanfares accompagnées des ténors et des divas comme Bizunesh Bekele, sa référence. Baignée dans les rythmes des Hauts Plateaux du centre du pays, elle est sensible au kraar (harpe éthiopienne) qui accompagne les tchewatas (balades), aux eskeustas (danses de mariages) et à l’éthio-jazz (afro-jazz), lancé par Mulatu Astatké. L’enfant est aussi une fan de James Brown, d’Aretha Franklin et surtout de Billie Holiday.

Le Roha Band

A l’âge de 16 ans, Aster Awele (Awäḳä en amharique) décide de tout abandonner pour la musique laissant pour tout témoignage de sa fuite une lettre d’adieu à ses proches. Elle débute alors au Théatre Hager Fiker avant d’entamer une carrière solo. Sa renommée gagne bientôt tout le pays et la jeune chanteuse, qui enchaîne cassette sur cassette, réalise son rêve lorsqu’elle est sollicitée par le plus célèbre groupe du pays : le Roha Band.

Washington et Triple Earth

En 1982, la jeune diva s’installe bientôt à Washington où vit une importante communauté éthiopienne et sa voix envoûtante et sinueuse aux accents soul s’impose dans les clubs et les restaurants. Découverte par les britanniques Iain Scott et Bunt Stafford Clark du label Earthworks, producteurs de la chanteuse indiennne Najma, elle s’envole pour l’Europe.

Funk, soul et ethio-jazz

Son premier album éponyme « Aster » sorti en 1989 alterne duos voix/kraar (musique acoustique) et orchestration électrique (afro-soul, afro-blues, afro-pop, dotée d’une section de cuivres. Cet opus distille un éthio-jazz soutenu par une voix où perce les influences soul et blues d’Aretha Franklin et de Billie Holiday et promène ses émotions dans tous les registres. La jeune amharique multiplie alors les festivals américains, les concerts en Europe et au Canada. Son second album paru en 1990, « Kabu » (Temple privé), fortement marqué par le funk et la soul, dévoile une voix au large éventail d’émotions. L’énergie électrique de Yede gosh (Mon ami) contraste par les sonorités et le rythme avec la mélodie tendre de Bitchenga et les couleurs caribéennes de Keriza. L’album sera classer N°1 au College Music Journal Chart, aux Etats-Unis.

Celle qui a vécu aux États-Unis depuis 1981 et est rentrée en 2009 dans son pays natal où elle est restée très populaire, a tourné dans diverses villes des Etats-Unis, d’Europe, d’Asie et d’Afrique.

Discographie

1989 – Aster (Triple Earth Records/Columbia/CBS Records)
1990 – Kabu (Triple Earth Records/Columbia/Sony Music Entertainment Records)
1993 – Ebo (Barkhanns)
1997 – Live in London (Barkhanns/Bamboo Mountain)
1999 – Hagere (Kabu Records)
2002 – Sugar (Kabu Records)
2004 – Aster’s Ballads (Kabu Records)
2006 – Fikir (Kabu Records)
2010 – Checheho (Kabu Records)
2011 – Yeneta (Production Aster Aweke)
2013 – Ewedihalehu (Kabu Records)
2013 – Wuha (Kabu Records)

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À propos de l'auteur

Nago Seck

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