Originaire d’une famille de la noblesse mandingue (non musiciens), Baba Touré est très tôt fasciné par les tambours, malgré la désapprobation de ses parents. A l’âge de 8 ans, il commence à s’initier aux percussions, en frappant sur des bidons d’essence ou d’huile, à l’abri des regards, quitte à faire l’école buissonnière. Ce n’est qu’à ses 12 ans, lorsqu’il décide d’arrêter ses études, que ses parents cèdent à sa volonté : «~Voyant que je ne voulais plus aller à l’école et que je faisais l’école buissonnière, mes parents ont compris que je voulais vraiment devenir musicien. Dès, ils m’ont alors soutenu. Maintenant, ils ne le regrettent pas et sont même contents de la carrière que je mène~».
Débarrassé de ce lourd fardeau, Baba Touré va s’initier auprès de certains maîtres djembéfolas (joueurs de djembé) de la région, comme son compatriote Pascal Coulaï, le Burkinabé Kalifa Koné, le Malien Sékouba Traoré ou les Guinéens Moussa Koné, Lassina «~Sabanissiné~» Koné ou encore Mohamed Camara. Parallèlement, il anime des évènements comme les fêtes de quartier, les mariages, les baptêmes et autres manifestations. Fort de ces diverses expériences, Baba Touré décide, avec des amis musiciens, de créer en 1991 Union-Jeunesse-Entente-Lacia (UJENLAC), une formation qui remportera un an plus tard le prix du concours national de Wôyô organisé par le ministère ivoirien de la Culture. Il n’a que 16 ans. Ce succès précoce lui permet d’intégrer Djolem, un ballet musical et chorégraphique. Très vite, il en devient le tambour major et tourne dans plus pays d’Afrique de l’Ouest, d’Europe, des Etats Unis et du Canada. Deux ans après la participation du groupe au MASA (Marché des Arts et du Spectacle Africains) d’Abidjan en 1995, Baba Touré rejoint, comme percussionniste soliste l’ensemble Le Soleil de Cocody.
En 2012, Baba Touré fonde Bendia («~bonne entente~» en dioula ou bambara mandingue), un ensemble musical et chorégraphique traditionnel et contemporain où se côtoient des griots et des artistes de diverses générations et communautés et du pays. La troupe, composée de 8 musiciens et 4 danseuses offre sur scène la puissance des tambours attoungblans ou atoumblans, les mélodies africaines et un groove explosif. Mamou Koné et Kémé Fanta, célèbres chanteuses et griottes possédant l’art ancestral de la musique mandingue, donnent force aux textes chantés en dioula (une des langues mandingues), abordant des thèmes de la vie quotidienne sans oublier la jeunesse à qui elles apportent leurs connaissances pour perpétuer la transmission orale : «~C’est aux enfants d’Afrique de construire leur avenir~». Entre percussions et instruments mélodiques, Bendia distille une musique festive et joyeuse avec un répertoire qui s’inspire des rythmes traditionnels.
En 2003, Baba Touré sort Daakan, un album au très rythmé, réalisé avec 30 musiciens et chanteurs. Les textes, tirés du répertoire traditionnel ou composés par ses soins, parlent du quotidien, des valeurs, d’unité ou d’amour…
Fin 2011, Baba Touré lance, sous l’impulsion du centre culturel Mateca, l’ensemble musical et chorégraphique Bendia («~bonne entente~» en dioula ou bambara mandingue) qui réalise en 2012 Ivory Coast (Cauri Productions), un premier opus produit par le centre culturel Mateca…
Laissez un commentaire
Vous devez être logged in pour poster un commentaire.