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Titres:
Face A :
1. Bako
2. Diagara
3. Maki
4. Wandya Face B :
1. Wandya (version instrumentale)
2. Mbita
3. Percussion N°3
4. Guewel
5. Pour aller danser ”

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En 1978, deux ex membres du ballet « Forêt Sacrée de Casamance » du Sénégal, Doura Mané et Lamine Konté, se retrouvent sur le tournage du film sur l’immigration de Jacques Champreux, « Bako l’autre rive », l’un en tant que comédien, l’autre pour la réalisation de la bande originale. Le korafola (joueur de kora) sénégalais Lamine Konté fait alors appel à Bozambo (« diminuer la tricherie » en langue nationale mooré du Burkina Faso), un groupe afro-antillais créé en 1973 en France par le batteur burkinabé Georges Ouédraogo, le guitariste ivoirien Ngoran Hyacinthe aka Jimmy Hyacinthe (1947-1991), l’organiste, pianiste et claviériste ivoirien Abou Mobio Venance aka Rato Venance, le percussionniste martiniquais Jean-Pierre Coco, le bassiste guadeloupéen Alain Benjamin et le Sénégalais Adel Dabo à la basse ou à la guitare rythmique.

« Bako : mot bambara signifiant : « L’autre rive ». C’est un mot de code employé par les émigrants clandestins Maliens ou plus généralement de langue bambara, pour désigner la France, but de leur voyage.
Chaque année des milliers d’hommes, poussés par la misère ou par un rêve, quittent leurs villages pour se lancer à la poursuite du mirage Bako.
Bako, c’est la grande épopée des humbles, la nouvelle Croisade des Pauvres Gens, l’Exode de notre temps.
Bako, c’est le drame de l’Afrique d’aujourd’hui. Ce sont les villages dépeuplés, les familles dispersées, les amants séparés, les coutumes millénaires abolies.
Mais Balp, c’est aussi l’Aventure, les fatigues, les dangers afrontés en commun, la fraternité des hommes le long du chemin.
Bako, c’est l’Amitié.
Ecrire d’après des thèmes traditionnels du Mandingue, voici la musique de Bako.
Ecoutez la voix de Lamine Konté.
Elle est le chant de l’Afrique bouillonante et écartelée, dont les traditions plongent leurs racines dans la nuit des siècles, mais déjà ancrée dans l’avenir, dispersée et qui se cherche, se veut patrie unique et se déchire, et qui n’a pas fini de peser lourd sur nos destins, blancs ou noirs.
Partant de l’art des grands griots classiques du Mandingue qu’il possède à fond, et le confrontant avec une orchestration moderne, Lamine Konté a su parfaitement exprimer, dans l’équilibre et l’harmonie, à la fois ces contradictions et cette unité.
Et qui sait si, grâce à lui, dans quelques années, prologeant l’épopée d’un nouveau chapitre, l’humble Boubakar Sako n’aura pas pris place dans l’âme populaire aux côtés des plus prestigieux, marchant de pair avec Soundiata, fils du buffle et fils du lion, Mansaly Cissé, Douga, Da Monzon Diarra, et tous leurs compagnons éternellement debout dans leur gloire?é

Jacques Champreux

Fiche:
Lamine Konté – Musique, parole, arrangements, kora, voix, guitare
Bozambo – Groupe :
Georges Ouédraogo – Batterie
Jimmy Hyacinthe (1947-1991) – Guitare
Rato Venance – Orgue
Jean-Pierre Coco – Percussions
Alain Benjamin – Basse

Edition : Espérance

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Nago Seck

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