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“Chercheur infatigable, l'auteur-compositeur, guitariste, chanteur et excellent arrangeur Ngozan Hyacinthe aka Jimmy Hyacinthe est né en 1947 à Treichville, un quartier d'Abidjan, en Côte d'Ivoire. Jimmy Hyacinthe a modernisé le goly, un des rythmes traditionnels ivoiriens, et fut membre fondateur en 1973 en France du groupe afro-antillais Bozambo ("diminuer la tricherie" en langue nationale mooré du Burkina Faso) avec le batteur burkinabé Georges Ouédraogo. ”

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Le feu dévorant et le mentor Anouma Brou Félix

Ngozan de son vrai prénom qui deviendra Jimmy par amour pour Hendrix découvre la guitare lorsque son grand-frère rentre un jour à la maison et lui offre cet instrument, sa grande passion. Son père trempe aussitôt ce précieux cadeau dans une bassine d’eau.

Rien n’arrêtera pourtant le jeune passionné qui rejoint un orchestre de Bouaké, Aboliba Jazz mais le futur professionnel fera ses classes dans le groupe des sœurs Comoé. Jimmy Hyacinthe y développe sa maîtrise de son instrument, devenant le plus jeune guitariste professionnel du pays. Il rejoint ensuite le M’bam Jazz avec lequel il sillonne l’Afrique avant d’intégrer l’orchestre vedette du guitariste virtuose et adepte d’afro-cubain Anouma Brou Félix, devenu son mentor.

Joseph Pango et Jimi Hendrix

Son passage à l’Orchestre National de la Radio Télévision Ivoirienne sous la direction de Joseph Pango demeure l’expérience fondamentale de ses années de jeunesse. Pango donne à l’adolescent les bases essentielles de sa future carrière. La réputation de sa musique construite sur des riffs experts de guitare fait déjà recette dans tout le pays à la fin des années 1960. Jimmy hyacinthe fonde alors Les Vautours, puis, en 1971, les Guinahouroux. Abidjan est alors sous perfusion soukouss congolais. Ngoran Hyacinthe, lui, s’intéresse à James Brown et Jimi Hendrix (d’où son pseudo Jimmy), imitant sa technique musicale et s’affirmant par un pincement particulier des cordes.

Bozambo et modernité à la source

Jimmy Hyacinthe part en France et est de l’aventure du groupe afro-antillais Bozambo (« diminuer la tricherie » en langue nationale mooré du Burkina Faso), avec le batteur burkinabé Georges Ouédraogo, l’organiste, pianiste et claviériste ivoirien Abou Mobio Venance aka Rato Venance, le percussionniste martiniquais Jean-Pierre Coco, le bassiste guadeloupéen Alain Benjamin et le Sénégalais Adel Dabo à la basse ou à la guitare rythmique. Dès lors, il commence à composer des titres d’inspiration africaine et sort Maquis Lôh suivi de Néké Néké.
Au départ de Georges Ouédraogo du groupe, il est remplacé par Akatia Banvo à la batterie. Le groupe se sépare en 1978.
Quelques années plus tard, Jimmy décide de rentrer dans son pays où il est nommé directeur artistique de la Société Ivoirienne de l’Industrie du Son.

Alors que la Côte d’Ivoire est dominée par les musiques d’importation, Ernesto Djédjé lance le ziglibithy et Jimmy Hyacinthe, le “goly”. Mais contrairement à Ernesto Djédjé qui fonde sa recherche sur l’habillement d’un rythme traditionnel à l’aide d’une orchestration moderne, Jimmy tente en accompagnant des artistes traditionnels comme Goly Towa, spécialiste de la calebasse et de la flûte baoulée, de susciter une amorce moderniste à la source. Cette tentative débouchera sur la sortie en 1982 de l’album Goly boudé par les Ivoiriens. Jimmy Hyacinthe persiste néanmoins renouvelant ses collaborations avec des musiciens traditionnels. Tout comme Ray Lema, il rêvait avant sa mort de créer une musique interafricaine, une fusion continentale…

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Sylvie Clerfeuille

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Nago Seck

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