L’Alfa Jazz
Né en 1937 à Cotonou et formé à la musique traditionnelle fon, l’auteur-compositeur, trompettiste de génie et arrangeur, Ignace de Souza (ou Ignacio de Souza) monte, dans les années 1950, l’Alfa Jazz qui diffuse un mélange de highlife, de boléro et de fox-trot. Intégrant dans sa formation deux musiciens nigérians, Zeal Onyia et Baby Face Paul, il affiche un style très influencé par le son du trompettiste ghanéen E.T. Mensah dont il reprend et copie les tubes.
Le Ghana et The Melody Aces
Tandis que d’autres orchestres professionnels apparaissent, ceux de la police et de l’armée notamment, Ignace de Souza dissout sa formation en 1955 et se rend au Ghana, véritable paradis pour musiciens. Il y restera dix ans, jouera avec les Rhythm Aces, formera théoriquement et pratiquement nombre d’artistes dont Nana Ampadu des African Brothers et surtout apportera une large contribution à l’implantation de la rumba. Au début des années 1960, il dirige le groupe The Melody Aces avec lequel il enregistre le fameux titre « Asaw Fofor ».
Le Black Santiago
En 1964 à Accra, cet expatrié fonde le Black Santiago, une formation pépinière, adepte de juju music, highlife, afro-beat, afro-cubain, afro-pop, afro-funk, afro-fusion, etc. Il anime alors le Club du Ringway Hotel, y invitant des artistes de renom comme Fela et Geraldo Pino. Cette formation acquiert bientôt une renommée régionale grâce à ses tournées au Bénin, au Nigeria et au Togo. L’arrivée au pouvoir au Ghana du Docteur Kofi Busia en 1969 qui expulse des milliers de non ghanéens du pays oblige Ignace de Souza et plusieurs de ses musiciens à rentrer à Cotonou en 1970. L’instabilité politique et l’implantation de musiques importées comme la rumba congolaise et les musiques latines signe le déclin d’une carrière brillante.
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