Influences
De père sénégalais et de mère ivoirienne, Blé Loué Djédjé tâte de la guitare dès 1963 avec son oncle dans le quartier Treichville puis sillonne les villages avec un orchestre de fortune avant d’intégrer l’orchestre L’Eléphant Noir à Bouaké où il rencontre la vedette nationale de l’époque, Amédée Pierre. Le « roi du dopé » (surnom d’Amédée) l’engage comme guitariste dans sa formation Ivoiro Stars. Passé rapidement soliste, Ernesto Djédjé devient bientôt le fils spirituel d’Amédée qui l’initie à la direction d’orchestre et à l’arrangement. Quand Ernesto s’envole en 1968 pour Paris, Amédée Pierre en est profondément meurtri. Ernesto Djédjé se forme bientôt auprès de Manu Dibango, au jazz, au rhythm & blues et au makossa. En 1970, il sort son premier album « Anowah », influencé par la soul et orchestré par Manu, suivi de « Gniah-Pagnou » dont le titre « Wané » tente sans succès de promouvoir une nouvelle danse ivoirienne, le « guéré ».
Ziboté, la locomotive du ziglibithy
De retour au pays, Ernesto Djédjé tourne dans plusieurs formations dont le San Pedro Orchestra. Au cours de cette période clé de sa carrière, il réussit à moderniser le ziglibithy traditionnel. Son album « Gnoantré » enregistré en 1977 au Nigeria connaît un succès immédiat. Ernesto habille ce rythme bété à base de percussions d’une orchestration aux arrangements originaux dominés par les cuivres. Grâce au rythme frénétique de son titre « Ziboté », le ziglibithy fait alors le tour de l’Afrique et séduit bientôt la communauté haïtienne du Québec et de Paris. Sa voix entraînante, son célèbre pincement de guitare et ses qualités de danseur et d’animateur font le reste. Dès lors, celui que l’on surnomme le « Gnoantré national » (« le jusqu’au-boutiste » en bété) ne cesse d’approfondir sa recherche.
Le ziglibitien n’est plus
Ernesto Djédjé dit Le ziglibitien décède le 9 juin 1983 alors qu’il venait tout juste d’entrer en studio pour enregistrer son sixième album. Dans la mémoire des Ivoiriens, ce jeune homme timide est devenu une figure légendaire.
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