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“De tradition millénaire, les Tambours du Burundi créés dans les années 1960 sont appréciés pour leurs prestations spectaculaires. De tradition millénaire, les Tambours du Burundi créés dans les années 1960 sont appréciés pour leurs prestations spectaculaires.”

Batimbo

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Le palais des tambours

Issus d’une tradition millénaire, jadis initiés de père en fils, les Tambourinaires du Burundi sont à l’origine des bergers Hutus au service du roi. Depuis les années 1960, ces artistes ont commencé à se produire dans le monde entier. Aujourd’hui, les tambours ne sont plus ni royaux ni sacrés. Les tambourinaires créent leurs propres rythmes et ont troqués leurs vêtements traditionnels en écorce de ficus pour des tenues blanches, rouges et vertes (les couleurs du Burundi). Mais ils ont conservé de la tradition ce profond respect des tambours toujours considérés comme des objets sacrés. Les relations intimes du tambour avec l’agriculture l’ont associé symboliquement à la fécondité : sa peau est comparé au berceau du bébé, ses chevilles aux seins de la mère, son corps à l’estomac. Le nom ingoma, qui désigne le tambour, signifie aussi royaume et là où siégeaient les rois résidaient aussi les tambours : il existe encore aujourd’hui au Burundi un sanctuaire aux tambours :  » l’Ingoro y’ingoma  » ou palais des tambours.

Le rythme des oiseaux

Les batteurs s’installent sur l’icarire (terre-plein signifiant  » litière à vaches « ) et frappent divers tambours : les amashako battent le rythme continuo, les igishikiso suivent la cadence donnée par le tambour central. Le soliste placé au tambour inkinaya lance un appel en direction des autres batteurs. Partant du tambour igishikiso qui ferme l’arc de cercle, les tambourinaires se succèdent au tambour central. Certains rythmes ont gardé leur signification traditionnelle. Ainsi, plusieurs rythmes ont un rapport avec la vie rurale : récolte et protection du sorgho, semailles, hommage à la vache (sacrée au Burundi) Dans le rythme aux oiseaux, un des batteurs commence à battre l’inkiranya et un second tente de prendre sa place mais il est chassé à maintes reprises. Le premier batteur finit par lui céder la place, un duel dont les chants et les danses évoquent avec humour les oiseaux qui se chapardent la nourriture. Dans certains rythmes guerriers, le danseur utilisant ses baguettes (imirisho)comme des glaives fait le geste de se trancher ma gorge, signe de dévouement absolu au pays. Quelques rythmes font référence à des personnages importants de l’histoire. D’autres louent la paix, le respect, l’unité et le progrès du pays.

Eddy Louis

Leurs shows aux chorégraphies spectaculaires (qui s’apparent à l’acrobatie) passent de la gravité presque religieuse à la pure comédie. Les Tambours du Burundi ont enregistré plusieurs disques et leur beat a influencé des groupes pop anglais comme  » Adam and the Ants  » et  » Bow Wow  » et le jazzman Eddy Louis qui a intégralement ré-interprété leur musique.

Sylvie Clerfeuille. Le palais des tambours

Issus d’une tradition millénaire, jadis initiés de père en fils, les Tambourinaires du Burundi sont à l’origine des bergers Hutus au service du roi. Depuis les années 1960, ces artistes ont commencé à se produire dans le monde entier. Aujourd’hui, les tambours ne sont plus ni royaux ni sacrés. Les tambourinaires créent leurs propres rythmes et ont troqués leurs vêtements traditionnels en écorce de ficus pour des tenues blanches et rouges. Mais ils ont conservé de la tradition ce profond respect des tambours toujours considérés comme des objets sacrés. Les relations intimes du tambour avec l’agriculture l’ont associé symboliquement à la fécondité : sa peau est comparé au berceau du bébé, ses chevilles aux seins de la mère, son corps à l’estomac. Le nom ingoma, qui désigne le tambour, signifie aussi royaume et là où siégeaient les rois résidaient aussi les tambours : il existe encore aujourd’hui au Burundi un sanctuaire aux tambours :  » l’Ingoro y’ingoma  » ou palais des tambours.

Le rythme des oiseaux

Les batteurs s’installent sur l’icarire (terre-plein signifiant  » litière à vaches « ) et frappent divers tambours : les amashako battent le rythme continuo, les igishikiso suivent la cadence donnée par le tambour central. Le soliste placé au tambour inkinaya lance un appel en direction des autres batteurs. Partant du tambour igishikiso qui ferme l’arc de cercle, les tambourinaires se succèdent au tambour central. Certains rythmes ont gardé leur signification traditionnelle. Ainsi, plusieurs rythmes ont un rapport avec la vie rurale : récolte et protection du sorgho, semailles, hommage à la vache (sacrée au Burundi) Dans le rythme aux oiseaux, un des batteurs commence à battre l’inkiranya et un second tente de prendre sa place mais il est chassé à maintes reprises. Le premier batteur finit par lui céder la place, un duel dont les chants et les danses évoquent avec humour les oiseaux qui se chapardent la nourriture. Dans certains rythmes guerriers, le danseur utilisant ses baguettes (imirisho)comme des glaives fait le geste de se trancher ma gorge, signe de dévouement absolu au pays. Quelques rythmes font référence à des personnages importants de l’histoire. D’autres louent la paix, le respect, l’unité et le progrès du pays.

Eddy Louis

Leurs shows aux chorégraphies spectaculaires (qui s’apparent à l’acrobatie) passent de la gravité presque religieuse à la pure comédie. Les Tambours du Burundi ont enregistré plusieurs disques et leur beat a influencé des groupes pop anglais comme  » Adam and the Ants  » et  » Bow Wow  » et le jazzman Eddy Louis qui a intégralement ré-interprété leur musique.

Sylvie Clerfeuille.

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Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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