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Groupe phare de mbaqanga qui a duré de 1964 à 1999, Mahlathini & The Mahotella Queens s’est formé autour du groupe Les Mahotella Queens, Simon Mahlathini et du groupe instrumental Makgona Tsohle Band. Travaillant ensemble épisodiquement jusqu’en 1983 puis de manière permanente à compter de cette date, ce groupe a contribué à populariser le mbaqanga au niveau international. Mahlathini & The Mahotella Queens s'est fait un nom sur la scène internationale avec leur fameux titre “Kazet”...”

Kazet

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Caiot

Simon Mahlathini, le Makgona Tsohle Band de West Nkosi et les Mahotella Queens se sont rencontrés au centre musical de Caiot à Johannesburg et ont été réunis par Rupert Bopape, responsable du label Mavuthela, la division des musiques noires de la maison Gallo, pour former le groupe mythique du mbaqanga, Mahlathini & The Mahotella Queens. Leur richesse musicale s’explique en partie par les apports stylistiques de leurs origines diverses (Durham, Benoni et Springs) et par le cocktail explosif entre kwela, marabi et musiques traditionnelles zulu, sotho et xhosa servis par une instrumentation électrique. Ces chanteuses qui ont choisi de chanter en zulu mais aussi en xhosa, en sotho et en anglais se font également appelées The Girls of Mgqashiyo, en référence aux danses qu’elles exécutent. Elles créent une ligne de chœur originale, le backing band, et propose un dialogue continuel, rythmique et contrasté avec la voix rauque de “groaner” de Mahlathini, soutenues par la formation orchestrale très pulsée du Makgona Tsohle Band.

Mahlathini Nezintombi Zomgqashiyo

En 1964, les cinq vocalistes d’origine (Hilda Tloubatla, Juliet Mazamisa, Ethel Mngomezulu, Nobesuthu Mbadu et Mildred Mangxola) appelées indifféremment Mahotella Queens, Mahlathini Nezintombi Zomgqashiyo ou The Girls of Mgqashiyo, vont former avec le Makgona Tsohle Band et Simon Mahlathini, le groupe Mahlathini & The Mahotella Queens. Elles apportent à la formation leur propre style, le simanje manje, une forme musical traditionnelle agrémentée de jazz et de soul : le titre “Sithunnyiwe” composé par Mahlathini connaît alors un immense succès. Jusqu’à la fin des années 1960, le groupe enregistre des tubes, tous disques d’or en Afrique du Sud et tourne dans toute l’Afrique australe. Mais il connaît un passage à vide dans les années 1970 avec l’avènement du bubblegum music (discopop). Les Mahotella Queens changent d’équipe et jouent avec divers groupes, le Makgona Tsohle Band joue dans une série télévisée et Simon Mahlathini chante dans les années 1980 au sein de groupes vocaux masculins, enregistrant plusieurs albums avec Amaswazi Emvelo.

Kazet et le monde

Grâce à la popularité des musiques sud-africaines suscitées par la tournée Graceland de Paul Simon, le groupe entame une carrière internationale en 1987, à la sortie de l’opus Thokozile, disque de platine : Mahlathini et les Mahotella Queens donnent des spectacles hauts en couleur rehaussés par leurs costumes traditionnels zulu et leurs chorégraphies spectaculaires (inspirées de leur style de danse, le mgqashiyo) et enchaînent les succès et les albums, comme Paris-Soweto, Mbaqanga, Stoki Stoki ou encore Umuntu dont le fameux hit “Kazet” repris par Harry Belafonte et Lizzy Mercier Descloux sous l’intitulé “Où sont passées les gazelles ?”.

Funérailles

En 1998, le groupe voit la disparition de deux membres fondateurs du Makgona Tsohle Band, West Nkosi et Marks Mankwane suivi l’année suivante du Lion de Soweto. Disparu dans la plus grande misère, Simon Mahlathini sera enterré dans la tradition zulu sud-africaine, les artistes se cotisant pour assurer les frais de ses funérailles. Le fameux groupe de mbaqanga disparaît et le trio vocal Mahotella Queens reprend ses droits enchaînant depuis les succès et les albums.

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille