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“Formé en 1964 par Rupert Bopape, directeur du label Mavuthela, les Mahotella Queens, appelé à l’origine The Girls of Mgqashiyo, vont contribuer par leur association avec le Makgona Tsohle Band et le lead vocal Simon Mahlathini à populariser le mbaqanga sur la scène internationale... ”

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The Girls of Mgqashiyo

Appelé à l’origine The Girls of Mgqashiyo, ce groupe vocal féminin aux riches harmonies vocales et aux danses toniques surnommées “mgqashiyo” (une expression zulu signifiant “sauter”), est à l’origine formé de cinq membres, Hilda Tloubatla, Juliet Mazamisa, Ethel Mngomezulu, Nobesuthu Mbadu et Mildred Mangxola. Elles se produisent en compagnie du Makgona Tsohle Band, le groupe instrumental du label Mavuthela. S’y adjoint bientôt le groaner Simon Mahlathini dont la voix de basse, caverneuse, en contrepoint des voix des Mahotella contribue à la popularité du groupe. Les Mahotella Queens apportent à la formation leur propre style, le “simanje manje”, une forme musicale traditionnelle agrémentée de jazz et de soul, et leurs richesses harmoniques héritées de leurs origines diverses, Composé par Mahlathini, l’album « Sithunyiwe/Orlando Train » connaît alors un immense succès et le groupe tourne dans toute l’Afrique australe.

Mahotella Queens à quatre

En 1971, les rivalités internes provoquent de profonds bouleversements au sein de la formation vocale. Hilda Tloubatla et Nobesuthu Mbadu intègrent des groupes rivaux comme Izintombi Zesimanjemanje. Mahlathini signe avec EMI et enregistre avec deux groupes, les Mahlathini Girls et Ndlondlo Bashise appelé aussi le Mahlathini Guitar Band. West Nkosi, devenu producteur chez Gallo, vient de lancer un groupe vocal inconnu, Ladysmith Black Mambazo. Il décide alors de relancer le groupe féminin et réunit Emily Zwane, Caroline Kapentar, Thandi Nkosi, Thandi Radebe et Beatrice Ngcobo. En 1975, trois des membres d’origine, Hilda Tloubatla, Nobesuthu Mbadu et Mildred Mangxola viennent compléter la formation et enregistrent l’album « Mahlathini, Mahotella Queens and Makgona Tsohle Band : Mbaqanga at its Best », puis l’opus à succès « Marriage is a Problem » (réédité en 1990 par Shanachie).

Mahotella Queens à trois

Deux ans plus tard, les trois chanteuses, Hilda Tloubatla, Nobesuthu Mbadu et Mildred Mangxola, quittent à nouveau le groupe qui accueille alors Irene Mawela (elle fera plus tard une brillante carrière solo). L’album « Izibani Zomgqashiyo » sorti à cette période est un échec – il sera réédité en 1986 par Shanachie. L’avènement de la bubbluegum music (discopop sud-africaine) et de la soul explique en grand partie le désamour du public sud-africain pour le mbaqanga.

Mahlathini & The Mahotella Queens

C’est en 1983, que le groupe retrouve sa forme initiale avec les cinq chanteuses d’origine réunies autour du Makgona Tsohle Band et de Simon Mahlathini. La formation sort l’année suivante « Amaqhawe Omgqashiyo (Isomiso) » qui sera un succès grâce à des améliorations apportées au mbaqanga classique : rythmique de la batterie plus puissante, omniprésence des claviers. En 1985, un nouveau conflit voit la formation du trio définitif, Mahotella Queens, composé de Hilda Tloubatla, Nobesuthu Mbadu et Mildred Mangxola. Elles ne se quitteront plus et l’année suivante, Paul Simon contribue à popularisre la musique sud-africaine au niveau international avec son album « Graceland ». Le groupe Mahlathini & The Mahotella Queens signe l’année suivante un disque de platine avec « Thokozile » et commence à tourner dans le monde entier. Les tournées et les albums à succès s’enchaînent alors : « Paris-Soweto », « Mbaqanga », « Stoki Stoki », « Umuntu ».

Le retour des Girls de Mgqashiyo

En 1997, la santé de Simon Mahlathini atteint de diabète s’étiole, et le groupe donne sa dernier concert la même année. L’année suivante, West Nkosi meurt dans un accident de la route, et le jour de son enterrement, le lead guitar Marks Mankwane disparaît à son tour. Le groupe enregistre “Umuntu”, un tribut aux deux amis disparus. L’année suivante, Simon Mahlathini est emporté par sa maladie. Mort dans la misère, son enterrement sera financé, tradition oblige, par l’ensemble des musiciens de Johannesburg. Après quelques mois de passage à vide, les Mahotella Queens continuent seules une carrière qui les mènent aux quatre coins du monde. En 2000, elles sortent « Sebai Bai » puis participent avec deux titres (“Ma’ Africa” et “Daphne”) à la musique du film documentaire « 1 Giant Leap », un aperçu des cultures de la planète, réalisé de Duncan Bridgeman, Jamie Catto (USA). Suit en 2004, « Bazobuya », un album presqu’uniquement a capella enregistré peu après leur concert « Africa Standing Tall Against Poverty » (L’Afrique debout contre la pauvreté). En 2005, les Mahotella Queens enchaînent avec « Kazet » (dont le titre fait référence à leur plus gros tube) et « Reign and Shine ». En 2006, elles font une tournée en Europe (Grande Bretagne, France, Allemagne) et en Asie, sont couronnées “Meilleur groupe féminin” du Womex, et s’oriente vers un style plus religieux en 2007 avec « Siyadumisa (Songs of Praise) », enchaînant avec une tournée américaine. La carrière des filles de Mgqashiyo n’est pas prête de s’arrêter.

Sources :
wikipedia
itw de Sylvie Clerfeuille pour Amina – 1987
www.music.org.za

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

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Nago Seck

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