A ses débuts dans la musique, Natty Jean sillonne, des années durant, la scène hip hop dakaroise, participant à des compilations sous l’étendard de divers crews. Influencé par ses aînés de PBS, Pee Froiss ou Daraa-J, des groupes de rap issus comme lui des Sicaps (noms de certains quartiers de Dakar), il va s’ouvrir de plus en plus à de nouveaux horizons musicaux et commence à mêler au rap les influences africaines (mbalax, musique pulaar ou encore musique mandingue), jamaïcaines (reggae, dancehall, dub, ragga), et américaines (pop, soul, R&B).
C’est en 2007 que Natty Jean décide de prendre du recul sur son pays et sur son art en se rendant au Mali. A Bamako, il rencontre Shak D et Kader Dieng, deux jeunes producteurs de talent, et ensemble, ils décident d’enregistrer une maquette (démo). Très vite, son style polyvalent et original est remarqué dans la capitale malienne où la scène reggae/ hip hop émergente est en effervescence. Manjul, directeur de Manjul Music et producteur de reggae connu pour sa série d’albums Dub to Mali et la production des disques de Takana Zion, est aussitôt séduit par sa musique. Il lui propose alors d’enregistrer les titres de son futur disque Santa Yalla (“Remercier Dieu” en wolof).
Après le Mali, Natty Jean part s’installer en France où il collabore et tourne avec Danakil (du nom d’un des déserts en Ethiopie), participant à deux titres de leur album Echos du temps, “Free” et “Regards croisés”. Ce talentueux groupe de reggae français, fondé en 2000 à Marly-Le-Roi (banlieue parisienne) par des potes qui se sont connus au lycée est à l’origine de la création du label Baco Records en 2012. En effet, c’est en France que sort, le 16 mars 2012 chez Baco Records, Santa Yalla, un premier opus qui offre à Natty Jean l’occasion de démontrer l’étendue de son talent en enchaînant riddims roots, morceaux acoustiques donnés, entre autres, par des instruments traditionnels dont la kora, boggle, dancehall, dub, ragga et rap aux flows cadencés sur des productions à l’américaine. A travers cet album riche en contenu, en émotion et en diversité musicale, Natty Jean se fait le témoin d’une génération de jeunes africains qui, las de toujours regarder en arrière les horreurs de l’histoire, privilégie une approche positive et une confiance en un avenir meilleur. La plupart des textes, principalement chantés en wolof, offre un panorama de l’état de la jeunesse ouest-africaine, de ses préoccupations, de ses rêves et de son ouverture sur le monde, loin des clichés misérabilistes trop souvent véhiculés dans les pays occidentaux. Les influences jamaïcaines, américaines et africaines se marient pour donner un style personnel, ouvert sur le monde, sans pour autant renier les racines. La parution de Santa Yalla dont un titre, “C’est elle”, réalisé avec son ami Balik, chanteur du groupe Danakil, offre à Natty Jean, méconnu du grand public sénégalais, l’occasion de tourner en novembre dans son pays (Saint-Louis, Dakar, Ziguinchor) et en Gambie (Banjul).
En 2013, Natty Jean est nommé, dans la catégorie “Album reggae africain de l’année” pour Santa Yalla, aux Victoires du Reggae, un évènement organisé annuellement par Reggae.fr (ex Web Reggae Awards), le site de la culture reggae qui compte plus de 120.000 membres francophones…
* Source & Crédit photo: http://www.bacorecords.fr
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