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“Né en 1943 à Ikole/Ekiti dans l'Etat d'Ondo ,au sud-ouest du Nigeria, le saxophoniste et chanteur Orlando Julius Ekemode alias Orlando Julius est un artiste de highlife et un pionnier de l'afro-beat. Il est l'auteur de nombreux tubes dont «disco hi life», a signé son premier album Super Afro Soul en 1964 et a collaboré avec de nombreux artistes dont the Crusaders, Lamont Dozier et Hugh Masekela. ”

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highlife, juju et musiques américaines

Orlando Julius fait ses débuts de musicien dans les années 1950 au sein d’un groupe de musique afro-cubaine, le Mambo Dance Band, puis s’installe à Ibadan en 1957, une scène dominée par le highlife et la juju music mais aussi par les musiques américaines et afro-cubaines. Il se produit dans les clubs d’Ibadan, joue avec le trompettiste Eddie Okonta qui se produit régulièrement au Paradise Hotel avec le Top Aces Band, rejoint en 1959 à Lagos le groupe d’I.K Dairo, The Globetrotters.

Un pionnier de l’afro-beat

La rencontre en 1961 avec Ademola Haastrup, alias Jazz Romero sera déterminante. Orlando Julius est d’abord batteur du groupe, le Modupe Dance Band, puis se spécialise dans les vents, saxophone alto, flûte et clarinette. Il est alors influencé par le jeu de Louis Armstrong, Charlie Parker et John Coltrane. Orlando Julius prend ensuite la direction du groupe rebaptisé Flamingo Dandies Band , intègre des musiciens du groupe d’ I.K Dairo et propose un répertoire qui mêle highlife, jazz, blues, calypso et tango puis tente des fusions innovantes entre R&B, soul, highlife, juju music. Ce style qui deviendra l’afro-beat est expérimenté par de nombreux musiciens de la scène nigériane dont Tunji Oyelana et un certain Fela Anikulapo Kuti qui récupère au sein de son groupe Koola Lobitos des musiciens d’Orlando Julius dont Eddie Fayehun, Isiaka Adio et Ojo Ekeji.

Super Afro Soul

En 1964, l’artiste et compositeur nigérian sort un 45 tours avec les titres «Igbehin Adara» et «Jola Ade». Avec son groupe, the Modern Aces, il signe sous le label Philips/Polydor plusieurs 45 tours dont «Jagua Nana», son premier tube, suivi de «Topless», «Ololufe» et «E Se Rere» . En 1966, Philips regroupera sous l’album Super Afro Soul l’ensemble des singles des débuts fusionnant highlife, jazz et R&B mais rajoutant sur ces nouvelles versions les rythmiques Kokoma du Nigeria . Le titre «Ijo Soul» marqué par l’influence de James Brown sera un des morceaux phares de l’album.

L’aventure américaine

En 1974, Orlando Julius s’installe à New York puis à Washington D.C. et monte un nouveau groupe, Umoja qui fera les premières parties de Marvin Gaye, the Bar-Kays, Curtis Mayfield, Gil Scott Heron et Isaac Hayes. Le groupe accompagnera Hugh Masekela lors de son passage à Washington DC et pour l’enregistrement de son album, The Boy’s Doin’ It’ sorti en 1975. Le saxophoniste nigérian collabore ensuite avec The Crusaders et Lamont Dozier pour lesquels il compose et arrange plusieurs titres, glissant dans leur musique la rythmique afro-beat et les choeurs yoruba. En 1985, il sort l’album Dance Afrobeat chez Shanachie suivi de The Legend Continues.

Back home

De retour au Nigeria en 1998, il ouvre un studio d’enregistrement et de répétition à Surulere et monte le groupe Nigerian All-Stars et initie le Nigerian Musicians Forum, plateforme de réflexion et d’action autour de l’industrie musicale au Nigeria. En 2001, l’Occident redécouvre l’oeuvre de ce pionnier et le label Strut ressort l’album Super Afro Soul . En 2013, il rentre en studio avec les londoniens The Heliocentrics pour produire l’album Jayiede Afro au groove highlife et afro-beat.

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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