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Fondé en 1974, sous le nom de Young Brothers, à Durban, dans le KwaZulu Natal, en Afrique du Sud, par David Masondo (batterie, voix) et Tuza Mthethwa (guitare), Soul Brothers (depuis 1976) s’illustre dès ses débuts par un mbaqanga à la puissante rythmique basse, aux riffs de guitare rock, aux solos de sax très swing et aux influences soul et funk, inspirées par James Brown, Otis Redding, Joe Tex, Wilson Pickett, le style Motown de Berry Gordy, etc. Avec plus de 30 albums vendus, 15 disques d’or, 5 disques de platines, des disques de diamant et des Music Awards, Soul Brothers est bien, avec Mahlathini & The Mahotella Queens, l’un des groupes les plus représentatifs du mbaqanga... ”

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L’histoire de Soul Brothers commence avec David Masondo (batterie, voix) et Tuza Mthethwa (guitare) qui fondent en 1974 dans le KwaZulu Natal, en Afrique du Sud le groupe Young Brothers puis partent à Johannesburg pour tenter leur chance dans l’industrie du disque. Rejoints en 1976 par American Zulu (guitare rythmique) et Zenzele « Zakes » Mchunu (basse), Young Brothers signe avec Isibaya Esikhulu, la maison de disques de Hamilton Nzimande, et commence à tourner avec succès dans tout le pays. Suite à un désaccord sur la répartition des revenus générés par leurs spectacles, Moïse Dlamini et Stanley Nkosi, respectivement ancien directeur de la promotion et ex directeur artistique du label Isibaya Esikhulu, deviennent les nouveaux producteurs du groupe. Sous l’impulsion de Moïse Dlaminin, alors devenu l’un des producteurs les plus influents de la musique sud-africaine, la formation qui sortait jusque-là des singles commence à enregistrer des albums chez Masterpiece : Vika (1977), Ake Niyeke Botsotsi (1978), Kulukhuni (1979).

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Ce dernier leur demande de changer de nom de groupe pour prendre celui de Soul Brothers, leur adjoint des musiciens de son écurie et change la structure du groupe : Philemon Hamole devient le batteur, David Masondo se concentre uniquement sur le chant comme lead vocal et Solly Rametsi apporte la touche soul à l’orgue électrique. Une section cuivre composée des saxophonistes Hosia Moshupye, Lawrence Mothoa et Mpompie Sosibo vient compléter l’ossature. Nous sommes en 1976. Plus tard, les départs de Philemon Hamole, de Solly Rametsi puis de Hosia Moshupye sont aussitôt compensés par les arrivées de Moses Ngwenga (clavier, piano, orgue), le plus jeune membre du groupe alors âgé à 18 ans, de Bongani Nxele (batterie) et Johannes « Boy » Mpungose (sax).

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Très vite, leur style musical, leurs tenues vestimentaires « branchées » et le fait qu’ils aient eux-mêmes émigrer à Johannesburg leur donnent une large audience auprès des mineurs confinés dans les townships (ghettos) et des travailleurs migrants obligés sous l’apartheid de quitter les campagnes pour trouver du travail dans les grands centres urbains. L’originalité de Soul Brothers, c’est la combinaison entre la voix de soprano tremblotante de David Masondo formé dans les chorales et l’orgue Hammond percussive de Moses Ngwenga. A cette relation caractéristique, s’ajoutent des cuivres, des guitares et de multiples harmonies vocales. Alors qu’ils commencent à conquérir toute l’Afrique du Sud, une tragédie s’abattre sur eux en janvier 1979 : le guitariste et membre fondateur du groupe, Tuza Mthethwa, et le saxophoniste Mpompie Sosibo périssent dans un accident de voiture. Ils seront remplacés par Maxwell Mngadi (guitare solo) et Lemmy « Special » Mabaso (saxophone).

Bien que connaissant d’énormes succès commerciaux avec des disques comme Isigqebhezana (1999), Deliwe et Nilindeni (1980), Usathane Simehlulile (1981) ou Isiphiwo (1982), leur audience reste limitée à l’Afrique du Sud et aux états voisins, Botswana, Zimbabwe, Swaziland… En 1983, Moïse Dlamini et Stanley Nkosi décident de signer avec un nouveau label, Moonshine, rebaptisé Priority Records après que Clive Calder ne devienne leur partenaire à l’étranger – ce dernier sera plus tard à Zomba/Jive Records. La même année, Soul Brothers se rend au Botswana pour un « featuring » sur l’album Techno-Bush de Hugh Masekela, alors en exil. En 1984, le groupe vit un autre drame avec la disparition d’un de ses leaders, le bassiste Zenzele « Zakes » Mchunu, lui-aussi tué dans un accident de voiture. Malgré leur immense douleur, l’orchestre décide de poursuivre l’aventure, engage des musiciens et des danseurs aux chorégraphies sans cesse renouvelées et réalise en 1990 sa première tournée internationale entamée en Grande Bretagne. Avec la sortie en 1991 de l’opus Soul of Soweto, ils lancent une nouvelle danse, le « Leg Jive » (le jeu de jambes dans le swing), avec le titre « Umlenze », une chanson conseillant aux jeunes de prendre le temps de la réflexion avant de se marier pour ne pas se lasser trop vite de leur amour.

Soul of Soweto (l’âme de Soweto) prouve l’attachement du groupe Soul Brothers à ses valeurs et au mbaqanga (le “pot au feu du pauvre”), un style musical très populaire dans les townships (quartiers pauvres et sous-équipés) : “Le mbaqanga nous permet de rester fidèles à notre civilisation, à notre culture et à notre peuple. Nous sommes autodidactes, ne savons ni lire ni écrire la musique et venons de familles pauvres. A nos débuts, nous copions la pop music occidentale. Par la suite, nous avons pris conscience de l’importance et de la richesse de notre patrimoine qu’il faut préserver et promouvoir…”, confie David Masondo.

En 1992, le guitariste American Zulu succombe à son tour des suites d’une grave maladie. Un autre malheur qui leur donne la force de ne pas lâcher et de continuer l’aventure. En 1993, Soul Brothers est invité à la célébration du prix Nobel de la paix remis, le 10 décembre, conjointement à Nelson Mandela et au dernier président du régime de l’apartheid F. W. De Klerk (Frederik Willem de Klerk). L’année suivante, ils réalisent Jump & Jive et Jive Explosion, suivi de plusieurs autres albums, dont Xola (1987), Ezinkulu (1996), Born to Jive et Idlozi (1997). La même année, Soul Brothers sort Amanikiniki, un opus qui leur vaut le prix de “Meilleur album mbaqanga” aux FNB S.A Music Awards 1999 en Afrique du Sud.

Fidèle à leur mbaqanga à la puissante rythmique basse, aux riffs de guitare rock, aux solos de sax très swing et aux influences soul et funk, Soul Brothers, dont plusieurs titres sont repris en Afrique du Sud, continue d’inonder la scène musicale de nombreux albums de très belle facture, souvent produits par leur label (Soul Brothers Production) et distribués par le label sud-africain Gallo Record : Isigqebhezana (1999), Intombi Yami (2000), Isithothobala (2002), Kuze Kuse (2003), Igobondela (2004), Ugruva Nobani ? (2005), Ballads, Into Yamahala (2006), Amacala (2007), Unembeza (2008), Oganda Ganda vol.2 (2009), Thul’ ubheke (2010), et bien d’autres encore…

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Nago Seck

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