Baco

Baco quitte très jeune Mayotte, son île d’origine, en quête d’aventure musicale. Emprisonné à l’âge de 15 ans en Tanzanie comme immigré clandestin, il s’installe dans l’hexagone à 17 ans après un périple entre les Comores et la côte africaine orientale. Baco amène avec lui sa guitare et un bagage musical qui date déjà d’une dizaine d’années, de l’époque où il découvre Bob Marley. Depuis, l’influence reggae n’a plus quitté l’âme de sa guitare électrique.

Il retrouve le reggae à Garge-les-Gonesses avec une bande de copains , qu’il baptisera plus tard le Hiriz Band. Parallèlement à cette aventure musicale, chacun des membres du Hiriz Band continue d’explorer de nouveaux courants autres que le reggae, avec des personnalités musicales éclectiques : Bernard Lavilliers, Manu Dibango, Césaria Evora, Sergent Garcia, Jacques Dutronc.

Baco explore le patrimoine comorien (chants de travail, fêtes villageoises) mais compose également des textes engagés ou des hommages aux pères du panafricanisme. Influencé par Bob Marley, Baco n’hésite pas à glisser du reggae («~Wangozi~») et une couleur folk blues («~Bwana~»), dans des titres bercés par l’harmonica, le frémissement des cordes et une voix rocailleuse et nostalgique faisant des allers-retours entre urbanité cuivrée et cordes du terroir. Le tourbillon de l’accordéon donne la cadence d’un genre glissant du binaire au ternaire, fait place à des instruments comoriens comme le gabousi (luth), le “ndzendze (cithare proche de la valiha (ou vali) malgache) ou encore le marovany malgache (cithare), sans oublier les percussions et les voix graves de la musique comorienne.

Deuxième prix aux Découvertes RFI en 1994, ce bluesman de l’Océan Indien a signé une dizaine d’oeuvres dont «Maore,» (1991), «Leo» (1992), «Freedom» (1994), «Mashaka» (1996), «Kara Lala» (1998), «Best Of» (2000), «Questions», (2001) «Hadidja» avec Hiriz Band (2003), «Martyr’s Blues» avec Manjul ( 2003), «Kinky Station» (2010) , «Hadisi» (2012) et «Rocking My Roots» (2020).