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“Auteur-compositeur, danseur, comédien, peintre, balafoniste, pianiste, Clément N’Gar Ygam Masdongar aka Clément Masdongar a dansé sur le spectacle New York Blues de Maurice Béjart, joue l’Ange de la mort dans "L’os" de Birago Diop et 1982 et dans le "Mahabharata" en 1985, deux spectacles de Peter Brook. Mais c'est en 1990, deux ans après l’album "Mariam", qu'il se révèle internationalement en sortant l'opus "Anastasia", une version rock du folk tchadien avec la complicité de Remy Walter, compositeur du tube "Etienne Etienne" de Guesh Patti. Il signe ensuite plusieurs albums dont "Let The Sunshine" en 2000. La musique, la danse, la comédie et la peinture sont ses passions favorites.”

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L’enfant et la guerre

Clément N’Gar Ygam Masdongar grandit à fort Lamy devenu dans les tourments incessants de la guerre civile Ndjamena (la paix). Il se réfugie dans les égouts lorsque les combats se déchaînent et n’a pas encore dix ans lorsqu’il est engagé dans l’Orchestre National en qualité de chanteur. Formé à la batterie, il s’illustre comme compositeur avec le titre « Adama chili saba » (« Adama prend patience » en arabe-shoa, une des langues du pays.. A douze ans, Clément devient danseur et joueur de balafon au sein du Ballet National et tourne sur tout le territoire nationale découvrant les multiples facettes de sa terre natale.

Maurice Béjart et Peter Brook

En 1977, le chorégraphe Maurice Béjart cherche de nouveaux talents : Masdongar troque bientôt son saroual contre un collant de danse et parcourt le continent dans la comédie musicale « New York Blues » où il joue le rôle de Cab Calloway. Trois ans plus tard, le jeune artiste interprète un ballet classique de Jean Le Roque, le Royaume du roi Salomon, en compagnie des quarante danseurs et soixante chanteurs de l’Orchestre National de Zurich. Au Mudra, l’école de danse créé par Béjart et Germaine Acogny à Dakar, il s’initie au piano et acquiert de nouvelles techniques de danse. Son ascension internationale et pluridisciplinaire se poursuit en 1982 lorsqu’il interprète « L’ange de la mort » dans L’os de Mor Lam » de Birago Diop adapté par le metteur en scène Peter Brook, une collaboration qu’il renouvellera trois ans plus tard dans le célèbre « Mahabharata ».

Itw à propos du tournage du « Mahabharata »

« C’était passionnant mais harassant. Après le spectacle, je ne souhaitais plus que dormir. Peter Brook répétait qu’il fallait s’investir dans la pièce, ne pas se disperser. Or, mon tempérament me pousse au contraire à mener plusieurs activités artistiques de front. C’est pourquoi je suis parti « .

Masdongar et Remy Walter

Cet artiste qui touche également à la peinture sort en 1983 « Rabina », son premier single enregistré avec piano et saxophone soutenant sa voix. Suit en 1988 son premier album « Mariam » qui lui vaut le « Prix des auditeurs » de RFI en France, le « Maracas d’Or » et le « Prix Euro-Asie » au Kazakhstan.

Ses ballades souples et ondulées et sa voix nasale au timbre aigu séduisent les musiciens de Guesh Patti, artiste alors au hit parade français pour le titre « Etienne, Etienne ». Avec la complicité de Remy Walter, le compositeur du fameux tube, le jeune tchadien concocte « Anastasia », une version plus rock de sa musique nostalgique. Sorti à l’international en 1990, « Anastasia » est un hommage à la Casamance (Sénégal) : « Quand je suis allé en Casamance, dans le village des Badiane, j’ai été accueilli par tous les habitants et ils ont chanté et dansé toute la nuit en mon honneur. D’ailleurs, tout le monde m’appelait Badiane dans ce village. C’est pour cela que je leur ai rendu hommage en composant « Anastasia. »
« Anastasia », c’est aussi l’évocation de nombre de thèmes chers à l’auteur comme l’alcoolisme, les femmes, Dieu et la réconciliation nationale du peuple tchadien. Cet opus, à la version plus rock que sa musique nostalgique (avec la complicité de Remy Walter, compositeur du tube « Etienne Etienne » de Guesh Patti), produit par le label Wanted, a largement contribué à la popularité de l’artiste en Europe.
Suivront quatre albums, « Let the Sunshine » en 1990, « Bola » (1991), « Siya » en 1995, « – Gazelle » (1996), « Rivage » en 2003 et « Ouest Foire » en 2014.

Montreuil, Seine-Saint-Denis

Ayant vécu à Montreuil, en Seine-Saint-Denis (France), Clément Masdongar parle de son vécu dans cette commune : « J’ai vécu à Montreuil de 1990 à 2000, Boulevard Jeanne d’Arc. J’ai fait plein de rencontres artistiques, Amadou & Mariam, le grand Salif Keïta, En 1995, j’ai participé à une exposition collective autour du Parc, à côté du foyer Bara. On était au moins une trentaine. Mon travail visait à montrer la dignité des Africains. Les gens ont aimé, ils m’ont acheté des tableaux. »

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

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Nago Seck

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