Né le 27 mai 1948 à Am-Timan, chef-lieu de la région du Salamat au Sud-est du Tchad, Ahamat Saleh Rougalta dit « Hamed Gazonga » ou « Maître Gazonga » s’adonne dès son enfance au football (gardien de but) puis à l’athlétisme avant de rejoindre Ndjaména où il survit à coup de petits boulots.
En 1968, alors âgé de 20 ans, il décide de se mettre à la musique et d’en faire son métier. Il intègre alors des formations de la ville avant de fonder l’orchestre L’International Challal, avec lequel il tourne dans tout le pays, allant de village en village pour diffuser sa musique et faire plaisir. Dans ces zones rurales marquées par la pauvreté et qu’il connaît bien, Maître Gazonga demande aux paysans n’ayant pas de moyens financiers de payer leurs tickets d’entrée avec des denrées alimentaires (mil, arachide, riz, sorgho, riz, poisson séché, poules, œufs, haricots…). Ainsi, il peut les revendre sur les marchés de la capitale Ndjaména et payer ses musiciens. Ses nombreuses tournées dans toutes les régions du pays feront de L’International Challal l’un des groupes les plus populaires du Tchad.
En 1984, Maître Gazonga rejoint Abidjan (Côte d’Ivoire) où il côtoie divers artistes et enregistre au studio JBZ « Les Jaloux Saboteurs », titre phare de son premier album devenu aussitôt un énorme succès. S’inspirant de sa vie d’exilé, il y raconte les difficultés rencontrées par un étranger vivant loin de son pays, les jalousies des autochtones qui lui refusent son modeste succès et l’expérience à laquelle est toujours confronté un étranger.
Malgré cette popularité, il décide de rentrer au bercail où il sort des cassettes. En 1986, son fameux titre « Les Jaloux Saboteurs » fera partie de la bande originale du film « Black Mic Mac » de Thomas Gillou et Cheikh Doucouré, avec, comme comédiens vedettes, Jacques Villeret et Isaac de Bankolé.
Un des chanteurs les plus populaire de son pays, Maître Gazonga décède le 1er avril 2006 à l’hôpital Général de Référence National (HGRN) de Ndjaména au Tchad, suite à de soudains et violents maux de tête. Cet évènement malheureux survenant le jour du poisson d’avril (1er avril), son public n’a pas d’abord pas cru à sa disparition.
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