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Née le 29 août 1976 à Dakar, au Sénégal, Mama Sadio est auteure-compositrice, chanteuse et danseuse d'origine Balante. Artiste éclectique, elle dévéloppe de l’afro-fusion, afro-rock ou afro-pop, naviguant parfois entre afro-cubain, afro-jazz et afro-reggae, des styles intégrant le "kosondé" des Balantes, la musique mandingue ou le mbalax. Installée à l’âge de 19 ans à Saint-Louis où elle rejoint en 1997 le groupe Ninki Nanka avant de monter sa propre formation Sunu Jant (Notre soleil), en 2007, Mama Sadio chante d’une voix de mezzo-soprano en balante (sa langue), en socé, en malinké, en wolof ou en français des thèmes sur les violences faites aux femmes, l’excision, les mariages forcés, la mortalité maternelle (mère ou enfant)… ”

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Une famille d’artistes

Issue d’une famille d’artistes d’origine Balante de Casamance, Mama Sadio a baigné depuis sa tendre enfance dans la sphère artistique par le biais du théâtre et de la danse, avant de s’accomplir dans la musique. Mama Sadio est une digne héritière de son père Solaba Sadio, plus connu sur le nom de Solo Bourama chanteur de l’Ensemble lyrique traditionnel Daniel Sorano de Dakar (appelé aussi Ensemble instrumental national). Pour elle, la chanson est une affaire de famille, deux de ses oncles font toujours partie de cet ensemble. C’est à travers le théâtre de quartier que Mama Sadio a fait son immixtion dans la chanson. Pour avoir donné une bonne réplique au metteur en scène Lamine Ndiaye, le feeling est très vite passé. « C’est un legs de mon père et depuis l’enfance j’ai commencé à taquiner la musique. J’aimais chanter et ce n’est pas étonnant pour ceux et celles qui me connaissaient depuis ce temps de me voir escalader podium après podium« .

Carrière musicale

En 1992, elle débute dans la carrière musicale avec Tam-Tam d’Afrique., et lors des Navétanes (championnat de football organisé pendant l’hivernage), elle remportera tous les trophées avant de migrer à l’âge de 19 ans à Saint-Louis où elle se fait connaître dans le milieu musical, interprétant parfois, accompagné par une kora, des airs traditionnels mandingues comme « Mari Sadio ».

Prise plus tard sous son aile par Robert Dupars, un français vivant à Saint-Louis, Mama Sadio intègre comme chanteuse le groupe Ninki Nanka et tourne dans les cabarets de la ville, drainant du monde à chacun de ses spectacles. En outre l’institut français de Saint-Louis participera pour beaucoup à l’ouverture vers l’extérieur de Mama Sadio grâce aux opportunités de rencontres de talentueux musiciens nationaux et internationaux qu’il lui offre en l’invitant aux nombreux évènements musicaux qu’il organise fréquemment. Ainsi, elle partagera la scène avec la chanteuse de variété, soul et pop belge Axelle Red, le groupe afro-rap sénégalais Wa BMG 44, le groupe de rock festif français Marcel et son orchestre, etc.

Après la tournée africaine avec Law Kouyaté en 2006, Mama Sadio fonde, en 2007, son propre groupe, Sunu Jant (Notre soleil), et lance en 2009 « Ribalou une chanson aux influences blues, dont le clip est réalisé par Moussa Diop. Elle participe ensuite à plusieurs évènements : Salon du Livre, Arras, Ile de la Réunion (2008), Festival de Jazz Saint-Louis avec le groupe suédois Ali Moller Band (2009), Festival Mondial des Arts Nègres, Saint-Louis, Sénégal (2010), 31ème Réunion du Conseil d’Administration, AfricaRice, Saint-Louis, Sénégal, Tournée au Sénégal avec le groupe suédois Ali Moller Band et Saint-Louis Jazz Festival Off avec le pianiste Mike Del Ferro (2011)… Ses diverses prestations permettent au public d’apprécier ses titres dénonçant les violences faites aux femmes, comme l’excision et les mariages forcés.

Mama Sadio, la militante

Soutenue par le Fonds des Nations-Unies pour la population (l’UNFPA), elle sort en 2009 le single « Non à l’excision » qui sera inclus dans « Saint Louis Compil », réalisée par l’auteur-compositeur, arrangeur, claviériste et bassiste, Benjamin Valfroy. Saint Louis Compil est aussi une association ayant pour but de sensibiliser les populations sur l’excision, le droit des enfants, la santé de la reproduction, l’environnement, l’éducation, les droits de l’homme, la drogue, l’hygiène…

L’excision, justement, est un thème qui touche principalement cette chanteuse-danseuse qui a connu ce phénomène à l’âge de 7 ans. C’est donc tout naturellement que son engagement dans la sensibilisation pour l’éradication de l’excision demeure un combat de tous les jours. C’est ainsi qu’elle sillonnera, avec son groupe, toutes les villes du Sénégal en tant qu’ambassadrice pour sensibiliser les populations.

Mama Sadio s’investit aussi dans le domaine de la consommation locale avec le riz de la vallée du fleuve Sénégal. En 2010, elle invite l’agro-économiste belge, Dr Matty Demont, au Centre du Riz pour l’Afrique (AfricaRice). De leur collaboration est née une chanson sur le riz de la vallée et des autres régions pour leur promotion auprès du consommateur sénégalais. Le Sénégal étant l’un des plus grands importateurs du riz en Afrique. L’idée étant de transformer les habitudes alimentaires du consommateur sénégalais par le biais de la musique. L’ambition du groupe est de sortir le single « Riz de la vallée » et de conquérir le marché du riz dans le pays. AfricaRice a jugé ce partenariat très opportun pour sa politique de valorisation de ses études consommateur. Dans son souci d’améliorer l’orientation de ses recherches sur la chaîne de valeur Riz, AfricaRice considère la filière riz dans tous ses maillons, de la production à la consommation en passant par le marché.

Le 11 février 2011, la chaîne de télévision française, France 2, est venue à Saint-Louis pour un reportage sur la consommation du riz sénégalais, en s’appuyant sur des résultats de recherche d’AfricaRice dans ce domaine, et a filmé le groupe de Mama Sadio en concert avec comme introduction le single « Riz de la vallée ». Le 8 mars 2011, dans le cadre de la collaboration naissante entre Mama Sadio et AfricaRice, son groupe a été invité à donner un concert pour la 31ème Réunion de son Conseil d’Administration qui s’est tenue à Saint-Louis, au Sénégal.

Cet événement matérialise le début d’un partenariat fort entre AfricaRice et le groupe de Mama Sadio, avec comme slogan : « La musique au service de la recherche et du développement ». La musique, étant plus accessible pour les populations ciblées que les articles, rapports ou publications scientifiques de tout ordre, produit par la recherche sur les études consommateur en matière de diffusion et de sensibilisation.

Artiste éclectique, Mama Sadio diffuse sur diverses scènes son style , avec des chansons comme « Diam », « Mari Sadio », « Ribalou », « Non à l’excision », »Riz de la vallée », « Dounia », « Béti Bala », « Diar Diar », « Myriam Ba », « Douwa », « Nadiara », « Nayo », « Maleywo », « Bounga » ou encore « Allalaké »…

Après une prestation réussie à la 15° édition du Festival Africa Fête 2015 à Saint-Louis, en première partie de la diva malienne Oumou Sangaré, Mama Sadio est à nouveau invitée en 2016, en ouverture de la 16° édition de ce festival à l’Institut Français de Dakar, en première partie de l’auteur-compositeur, arrangeur, guitariste, chanteur malien et ambassadeur de l’Unicef, Habib Koité.

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À propos de l'auteur

Nago Seck

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