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“Née le 30 août 1959 en République Démocratique du Congo (RDC), Marie Claire Mboyo aka Mbilia Bel est auteure, compositrice et chanteuse. Découverte par Sam Mangwana, elle débute en 1976 comme choriste d'Abeti Masikini. Elle se révèlera ensuite auprès de Tabu Ley Rochereau et l'orchestre Afrisa International qu'elle a rejoint en 1982. C’est avec eux qu’elle conquiert le public par sa voix sensuelle, langoureuse et androgyne, et ses prestations scéniques novatrices sur fond de rumba et de soukouss congolais... ”

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Bella Bellow, la révélation

La passion de celle qu’on appellera « la reine Cléopâtre » pour la musique lui vient à l’âge de dix ans : « Sango Jésus Christo », le tube de la diva togolaise Bella Bellow passe alors sur toutes les ondes. Elle ne connaîtra jamais cette star disparue tragiquement en 1973, mais conservera de cette révélation une conviction profonde : elle sera chanteuse. Elle tente plus tard sa chance et envoie un courrier à la grande vedette du moment Abeti Masikini qui l’engage comme danseuse. Mbilia Bel, qui fait ses classes avec Tshala Muana, effectue alors un court passage au sein du groupe afro-funk/afro-pop Bobongo Star, bientôt rejointe par l’excellent chanteur Sam Mangwana. Le timbre sensuel de sa voix et sa présence scénique commencent à faire parler d’elle des deux côtés du fleuve Zaïre ou fleuve Congo).

Mbilia Bel et Afrisa de Tabu Ley

L’Afrisa du Seigneur Rochereau porte alors le soukouss aux quatre coins du continent. Il lance bientôt le « soum djoum », une danse qui deviendra légendaire, et recrute les Rocherettes sur le modèles des Clodettes du chanteur français Claude François. Mbilia Bel en fera partie à partir de 1982. Dans l’Afrisa (futur Afrisa International), cette choriste-chanteuse s’impose rapidement et devient bientôt la vedette féminine de la formation avec la chanson « Mpeve Ya Longo » (« Saint Esprit » en kikongo), et redonne aux vingt-cinq ans de carrière du « vieux lion » un nouveau souffle : le couple Tabu Ley Rochereau et Mbilia Bel incarnent la rencontre de deux générations de la scène congolaise.

Sous la houlette du producteur Tabu Ley Rochereau avec qui elle réalise plusieurs albums, dont Bel Ley (Mpeve Ya Longo) (1982), Mbilia Bel enregistre plusieurs albums dans la pure tradition rumba ou soukouss congolais, dont deux titres : « Mpewe ya longo » chanté en lingala et « Mano Mongba » inspiré d’une chanson « mbuza » des femmes de sa région et rythmée par le « ngundele » la feront connaître jusqu’en Angola, pays d’origine du chanteur Sam Mangwana.

Carrière solo

Chanteuse sentimentale par excellence, sa voix langoureuse et androgyne conte des sujets qui lui sont chers : déception amoureuse, jalousie, infidélité. Rochereau n’étant pas pour elle « un mari modèle ». Six ans plus tard, Mbilia Bel quitte l’Afrisa tandis que Rochereau tente d’imposer sa fidèle choriste-chanteuse Faya Tess. Installée en 1988 à Paris (France), elle sort l’album « Phénomène », soutenue par le trompettiste français Philippe Slominski et le batteur camerounais Valéry Lobé. En 2001, à l’occasion de la sortie de son album Welcome, Mbilia Bel se produit au Fespam (Festival panafricain de musique), à Brazzaville (Congo, accompagnée et soutenue par le vieux lion, Tabu Ley Rochereau. En 2004, elle sort Bellisimo (Syllart Productions / Stern), un album marqué par sa rencontre avec la chanteuse malienne Kandia Kouyaté sur le titre « Droit à l’amour ».

Réalisations discographiques

Outre « Welcome » (2001) et « Bellissimo » (2004), Mbilia Bel a enregistré de nombreux albums, dont certains aux parfums afro-zouk : « Eswi Yo Wapi » et « Faux pas » (1983), « Loyenghe » (1983), « Boya yé » et « Bameli Soy » (1984), « Kenya » et « Ba Gérants Ya Mabala / Paka Wewe » (1985), « Beyanga » (1986), « Contre ma volonté » (1987), « Phénomène » (1988), « Désolé » (1991), « Ironie » (feat. Rigo Star – (1993), « Boya yé / Ba gérants ya Mabala » et « 8/10/Benedicta/8/10 » (1994), « Sarah / Nadina » (1995), « Yalowa » (1996), « Explorations » et « Exploration » feat. Madilu System & Rigo Star (1997), « La beauté d’une femme / Loyengé » et « Baméli soy » (2005), « Bel Canto : Best Of The Genidia Years » (2007), « Kenya » et « Nakei Nairobi » (2010), « The Queen » et « Cantos Essentials : Best of Mbilia Bel » (2011), « Balle à terre », « Nelson Mandela », « Beautiful Voice of Mbilia Bel (2012), « Panthéon »  » et « Bakolo mindulé » (2013), « Royaume » et « Dans Panthéon » (2015)…

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Nago Seck

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