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“Fondé en 1997 à Nébadougou, un village au sud du Mali, Néba Solo est un groupe de six frères et cousins initié par Souleymane Traoré aka Solo (diminutif de Souleymane), un vieux routier de la scène malienne surnommé "le génie du balafon". Quant à Néba, c'est celle du nom du village où vivent les musiciens, le village de Nébadougou à quelques kilomètres de Sikasso.”

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Une famille de « balafonfolas »

Né en 1969 dans une famille sénoufo de « balafonfolas », des facteurs et joueurs de balafon, Souleymane Traoré s’adonne tout naturellement à cet instrument fétiche familial dès sa tendre enfance. A l’adolescence, il maîtrise déjà toutes les techniques de jeu du balafon. Parallèlement, il s’initie divers instruments du pays comme le ngoni et le kamalé ngoni (harpe-luth), le carignan et le titiara (percussions) ou le djembé et le bara (tambours). Arrivé en 1986 dans la capitale Bamako (Mali) où il trouve un emploi de maraîcher rémunéré 3.500F CFA / mois (environ 5, 35€), il s’ouvre à d’autres musiques dont la salsa, le funk, le reggae, le rock et la variété internationale… Après un an de recherche pour tenter de trouver des rythmiques de balafon plus swing en y rajoutant 3 grosses lamelles, il commence à glisser ses notes dans les musiques de diverses formations d’orchestration moderne puis rejoint la Troupe Théâtrale de Sikasso.

Lamissa Bengaly, le maître balafonfola

Au festival Dundunba Top organisé en 1995 par la Radio Jamana de Koutiala dans le sud-est malien, Souleymane Traoré aka Solo remporte le premier « Prix de meilleur balafoniste ». Aussitôt, le producteur malien Sory Yattassaye (Karta Production) le signe et sort sous son vrai nom, Souleymane Traoré, sa première cassette, « Hommage à Lamissa Bangaly« , un hommage à l’un des grands « balafonfolas » (maîtres du balafon) du Mali. Dès lors, sa musique acoustique tirée des mélodies et rythmes sénoufos et donnée par des balafons, bara, djembé, carignan et titiara séduit les mélomanes qui le surnomment le génie du balafon. Mais c’est surtout sa vitesse d’exécution et sa virtuosité qui vont beaucoup plus marquer les professionnels qui accolent à son style le terme de techno africaine. En 1996, il est couronné du « Prix de Meilleur Artiste du Mali« , succédant à la diva du style wassoulou, Oumou Sangaré. A la sortie en 1997 de son second album, Kénédougou Foly sous le même label, Souleymane fonde le groupe Néba Solo puis sort chez le label français Cobalt de Philippe Conrath, directeur du festival Africolor, un remix de Kénédougou Foly (1998).

Artiste éclectique, Souleymane Traoré a posé les notes de ses lamelles sur les musiques de divers artistes africains, européens, américains et asiatiques : en 1999, il est de la tournée du spécialiste de la techno music française, le DJ Frédéric Galliano. En 2003, il croise sa musique mandingue avec celle, persane, des Iraniens du Trio Chemirani. Entre-temps, il enregistre Can 2002, un album dédié à la Coupe d’Afrique des Nations de football 2002 qui a eu lieu au Mali du 19 janvier au 10 février 2002 et a été remporté par le Cameroun.

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Nago Seck

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