" "
“L’album Chants de griots propose des extraits du concert de l’Ensemble El-Moukhadrami présenté à l’IMA (Institut du Monde Arabe) à Paris le mardi 14 décembre 1993 dans le cadre de l’exposition «~Mauritanie, terre des hommes~» organisée par l’IMA et le musée d’Aquitaine. Paru originellement en 1994, il est ressorti en 2000. Vidéo disponible : https://www.youtube.com/watch?v=O6zQxtCxUqo

Mauritania: Songs of the Griots

"
"


Carrefour des civilisations berbéro-arabes et d’Afrique Noire, la société maure accorde toujours un rôle capital aux [griots. Chantant jadis les exploits et épopées des familles nobles, leur présence est indispensable à toute fête réussie. Interprètes et improvisateurs, amuseurs et bouffons, ils sont craints pour la liberté de leurs propos.

En Mauritanie, le terme «~iggawin~» («~griot~» en maure) est tiré du verbe berbère «~awi~» («~improviser~») tandis que le terme «~tesawet~», tiré des mêmes racines, veut dire «~poésie~». Précision nécessaire pour saisir le lien intime et profond qui lie verbe et musique dans cette culture si particulière traduite à travers l’album Chants de griots de l’Ensemble El-Moudrakhami (IMA / Harmonia Mundi). Cri guttural s’apparentant dans le chant au flamenco, il se déchire, se tord ou s’étire à l’envie entre les cordes du ardin, harpe des femmes ou du tidinit, luth des hommes. Tantôt lent, tantôt martelé comme les pas d’un guerrier, décliné en modes et sous-modes de différentes couleurs selon l’humeur de l’improvisateur (noir, blanc généralement), le chant va de l’exacerbation à la sérénité la plus totale comme si l’immensité de cette terre de désert portait en elle l’absolu des sentiments.

Plusieurs modes sont développés dans Chants de griots, comme le sous-mode karr dans «~Beyt biedh~» (Chant blanc), une incantation interprétée en arabe littéraire par Fatma Mint Seyid, le mode faghu dans «~Beyt harb~» (chants de guerriers), des louanges sur les princes guerriers chantés par Tekeiber Mint El Meidah ou encore le mode khal dans «~Umsiku dam’a ‘aynî~» (Je retiens mes larmes), un morceau à la rythmique hassania sur la séparation chantée d’une voix âpre par cette dernière.

Musiciens: Bouh Ould Boba Jiddou (chant, luth tidinit) ; Dah Ould Abba (luth tidinit) ; Ahmed Ould N’ghdeil (chant, percussions tablas) ; Fatma Mint Seyid / Tekeiber Mint El Meidah (chant, harpe ardin)

Titres: 1. Prélude instrumental ; 2. Madha (Louange) ; 3. Beyt biedh (Chant blanc) ; 4. ‘Aynî yâna (Moi, mes yeux) ; 5. Beyt harb (chants de guerriers) ; 6. Beyt harb (Chants de guerriers) ; 7. Dezzeyt’m berr (J’ai battu les plus braves) ; 8. Chant nostalgique ; 9. Evocation d’une séparation douloureuse ; 10. Râ’i imeyl ! (Regardez comme ça penche) ; 11. Umsiku dam’a ‘aynî (Je retiens mes larmes) ; 12. Lalla mmw (Dame ma mère) ; 13. El-hawl (La passion de la musique) ; 14. Ana wanâ (Moi, moi) ; 15. Madha (Louange) ; 16. Madha (Louange)

"
"
"
"

À propos de l'auteur

Nago Seck

Nago Seck

Laissez un commentaire