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La musique maure est pratiquée traditionnellement par des iggawins ou iggawen (griots en maure). Elle s'appuie sur une organisation modale complexe et des structures rythmiques et mélodiques strictes liés à des correspondances poétiques. La musique maure s'appuie sur la notion de «~mode~» singularisé par les états d'âme auxquels il se rattache. Le texte ci-dessus est sous licence libre (CC-BY-SA)

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Le mode « karr » est lié à l’idée d’allégresse, de joie. Le vagho se réfère à la guerre et à la puissance. Le « seinima » exprime des sentiments plus complexes variant selon la couleur (« lebiadh » ou « lekhal »), le « beigi » est une forme de blues, lié à la tristesse. Les traditions stylistiques varient d’une région à l’autre. La musique traditionnelle maure ou azâwân est jouée à l’origine avec le ardin, harpe à l’usage exclusif des femmes, le tidinit, luth joué par les homme et le t’bal (tabla), une percussion. Elle se joue essentiellement dans les fêtes familiales. En 2007, Aïcha Mint Chighaly sort chez Inédit, le label de (La Maison des Cultures du Monde), l’album « Azawan, l’art des griots ».

La musique maure a connu ses premières modifications dans les années 1940 lorsque le pays a évolué d’un mode d’existence bédouine à une vie plus urbaine.

Dans les années 1970, elle a intégré les instruments électriques, une période dominée par trois artistes: Dimi Mint Abba, Khalifa Oul Eid et Lou Baba El Midah.

Dans les années 1980, la musique maure a subi l’influence des musiques importés (jazz, funk, soul, rock) et de profondes modifications ont été apportées aux textes qui sont passés d’un registre poétique traditionnel à des revendications plus contemporaines comme le féminisme et la paix (Tahra Mint Hembara). Certains comme Ledy Youla opte pour une musique de fusion marquée par l’héritage mandingue.

Dans les années 1990, une nouvelle génération de femmes apporte un souffle novateur, transformant textes et structure musicale: Kartouma Bint Chikli qui mêle musique hassania et variété occidentale, introduit dans sa formation construite sur le tidinit et l’ardin, guitares et claviers et aborde des problèmes de la société actuelle. Elalya Mint El Meyda remet au goût du jour de très anciennes chansons du folklore qu’elle adapte au clavier et chante la nouvelle génération de poètes. Mawa Mint Abba, cousine de Dimi Mint Abba est révélée en 1994. Accompagnée de son mari, Sidi Ould Ahmed Zeidane, grand spécialiste du tidinit, elle soutient un chant fortement marqué par la musique classique arabe avec la guitare.

Mouna, la sœur de Tahra Mint Hembara a repris récemment la direction de son groupe surnommé Nana moderne. Malouma de son vrai nom Malouma Mint Moktar Ould Meidah, visite les diverses composantes musicales de son pays (soninké, wolof, peul, maure, Harâtîn, blues sahélien…).

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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