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“Né le 3 avril 1942 à Idogo, dans l’Etat d’Ogun (Nigeria), influencé par I.K. Dairo et Tunde Nightingale, l’auteur-compositeur, arrangeur, percussionniste, guitariste et chanteur Ebenezer Remilekun Aremu Olasupo Obey-Fabiyi aka Ebenezer Obey est, avec King Sunny Ade, l'un des artistes les plus populaires de la scène juju music locale. Avec King Sunny Ade, il est l'un des jujumen les plus populaires.”

Ses débuts

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Formé au chant dans les chorales d’église, Ebenezer Obey vit sa première expérience musicale à l’âge de 12 ans au sein de l’Ifedo Mambo Orchestra. Ce groupe de lycéens anime alors les bals du samedi soir en diffusant l’agidebo, une sorte de highlife typique de la région, jouée avec une cithare.

Sa musique et son parcours

Dans les années 1960, Ebenezer Obey débute sa carrière professionnelle comme joueur de congas dans un groupe de highlife de Lagos, Fatayi Rolling Dollar, puis s’initie à la basse avant de s’adonner à la guitare solo. Fortement marqué par I.K. Dairo, il s’oriente vers la juju music en transformant notamment l’orchestration avec sa formation The International Brothers, fondée en 1964. Ses tubes « Ewa Wo Ohun Ojuri » et « People come and see what I see » reflètent cette nouvelle démarche musicale. A une époque où certains précurseurs surnommés gentiment les « vieux » jouent d’une seule guitare, refusant les fusions et les compromis, Ebenezer Obey, désireux comme tous les jeunes de se libérer de l’ancien système, crée sa propre version de la juju, le « miliki » (réjouissance en yoruba), signant la transition complète d’une forme néo-traditionnelle à une musique sociale et urbaine. Ce nouveau style musical est révélé internationalement en 1973 à la sortie de son album « Chief Commander Ebenezer Obey And His Miliki Sound ».

Sa musique

Tout en se référant au folklore d’origine, Chief Commander Ebenezer Obey introduit dans sa juju (ou « miliki sound ») des claviers, une batterie et une section de guitares : la guitare ténor est en retrait, la rythmique soutient la ténor, jouant la même partition tandis que la lead fait les solos. Toutes trois combinées à la sienne donnent une sorte de « son hawaïen », spécificité de la juju moderne. Soucieux de toucher deux types de publics, les adeptes de la juju pure et dure et la jeune génération avide de nouvelles formes musicales, il adopte une construction similaire à l’instrumentation de la musique congolaise à la popularité continentale tout en restant fidèle à son style aux parfums bluesy et jazzy. Nommé directeur du label West African Decca, celui que l’on surnomme Chief Commander Ebenezer Obey sort plus d’une centaine d’albums dont de nombreux disques d’or.

La série « Evergreen Songs » (2010) comporte des titres enregistrés initialement dans les années 1960/1970 par Ebenezer Obey et son groupe pour le label Decca.

Profondément religieux, Ebenezer Obey a traversé plusieurs phases créatrices reflétant les nouvelles donnes sociales et économiques de son pays. Illustrant par sa verve l’insouciante prospérité des années 1970 due aux richesses pétrolières, sa musique exprime dans les années 1980 l’austérité qui frappe la nation. Son album « Formula 0-1-0 », sorti en 1989, est par ses mélodies plus proches de la tradition, et ses textes sont à l’image de l’état d’esprit d’une majeure partie du peuple dont la préoccupation première est de trouver un repas quotidien.

Conservateur et moraliste, Chief Ebenezer Obey est par ses idées autant que par sa musique le grand rival de King Sunny Ade considéré plus populiste et plus enraciné dans les sources yoruba.

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À propos de l'auteur

Nago Seck

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