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Né le 18 avril 1940 à Sona Bata dans le Bas-Congo ( République Démocratique du Congo), Gérard Madiata possédait un timbre de voix incomparable à tous les chanteurs congolais de tous les temps, et différemment de Joseph Kabasélé pour lequel il était l’opposé. Une tessiture d’une rare étendue, une technique vocale étourdissante et une invention qui a fait l’admiration des grandes maisons de music-hall en Europe. Cette grande voix de la rumba congolaise et du boléro disparaît le 27 Juillet 1996, suite à une maladie.”

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Gérard Madiata fut auteur- compositeur et interprète de haute facture. De son vivant, il a fait une carrière rose et a beaucoup contribué avec son talent de chanteur à la promotion de la musique congolaise, en lingala, en français ou en swahili. Issu de la génération Franco Luambo Makiadi et Tabu Ley Rochereau avec lesquels il a chanté, Madiata a fait une musique aux styles divers. Sa voix imposante et hors du commun l’a propulsé sur la scène internationale de la chanson.

Après ses études primaires à St Paul et à Ste Anne, Madiata part à Brazzaville où il obtient son bac en 1956. Après ses études, il rentre à Léopoldville (actuel Kinshasa) où il intègre la chorale chrétienne catholique, faisant preuve d’un talent qui lui permet d’être considéré comme le meilleur ténor. Par la suite, il est engagé comme secrétaire de direction à la Bralima (brasseur et distributeur des boissons Heineken, Primus, Turbo King, Mützig, Maltina, Coca-Cola, Fanta, Fayrouz, Vital’O).

Micra Jazz 1957/1958

En 1956, Gérard Madiata fait ses débuts en musique de danse au sein de l’orchestre Micra Jazz (1957/1958), aux côtés de talentueux musiciens comme les guitaristes Raymond Braink, Simaro Lutumba, José Magnol, Tchade…

Congo Jazz 1958

C’est en 1958 que Gérard Madiata se révèle comme chanteur de belles mélodies au sein de Congo Jazz de Paul Ebengo Dewayon, avec sa chanson « Lucie Botaï » qui va le hisser à la tête des hit-parades de l’époque. En 1959, un passage éphémère dans l’OK Jazz de Franco lui permet d’affirmer ses cordes de métier.

Cavalier seul en 1960

Au début des années 1960, Gérard Madiata quitte le Congo Jazz pour faire cavalier seul. C’est la carrière de virtuose qui le conduira à travers l’Afrique et l’Europe. Il participe à de nombreux spectacles dans lesquels on reconnait une grande habilité dans l’art de traiter la voix. L’interprétation des œuvres lyriques des grands chansonniers modernes lui assure une grande renommée internationale. Parallèlement, il s’inspire des thèmes populaires de son Congo natal et traduit avec poésie le charme de son pays. Comme dans « Mono Nguiedi » une œuvre célèbre ! Il réussit des mélodies d’une lignée élégante d’un sens très sûr de l’effet scénique, et l’emploi des timbres de goût. Gérard Madiata a joué de sa voix comme un instrument. Chanteur de charme et de spectacle, il a beaucoup inspiré Franklin Boukaka qui est d’ailleurs sorti de son école. Nombreux sont les amateurs qui sont tombés sous le charme d’une étonnante voix sans vibrato qui distillait au creux de l’oreille de très musicales confidences.

Après une carrière fructueuse et bien remplie, Gérard Madiata se fixe dans les années 1980 à Kinshasa où il exploite un cabaret très fréquenté par les nostalgiques des vieux airs congolais et internationaux, soutenu par un orchestre de valeur.

Gérard Madiata a enregistré de nombreux 45 tours dans les années 1960, dont certains chez Polydor : « Congo twist / Mono ngiede », « Je veux / Jardin d’amour » et « Bonjour N’Djili / Umfua Nkenda » (1962), « Marie Helena / Les copains » et « Madison for you / My Darling » (1963), « La paix / Marsupilami » (1964) ou « Vive les trois Z » (1969).

Grande voix de la rumba congolaise et du boléro, Maître Madiata qui a interprété des chansons de Dalida, Johnny Haliday, Claude François ou Charles Aznavour, disparaît le 27 Juillet 1996, suite à une maladie.

* Source : http://www.starducongo.com/

Clément Ossinondé

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Nago Seck

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