Rapadio
En 2001, Keyti réalise avec Rapadio « Soldaaru mbéd » (soldats de la rue), une deuxième cassette dénonçant les maux de la société sénégalaise sur un ton moralisateur, virulent, direct et cru… « Un réquisitoire à la fois pertinente et puissante, qui passe en revue les drames familiaux, la musique sénégalaise ou encore l’histoire de l’humanité… »
Mais Rapadio ne survivra pas aux problèmes d’égo et de convictions de ses trois membres porteurs de cagoules ; et en 2003, Daddy Bibson retrouve son pote Xuman pour l’enregistrement de l’opus Frères ennemis. Quant à Keyti, il sort sa première cassette en solo « Jog ak daanu » (« des hauts et des bas » en wolof), aux textes moins moralisateurs mais dénonçant toujours les difficultés des jeunes, le pouvoir de la politique et du “xaalis” (“l’argent” en wolof). Cette première réalisation est arrangée subtilement par Ibou N’Dour, le frère de Youssou Ndour et claviériste du groupe Jolof Band de Viviane Chidid Ndour. En 2005, Keyti enregistre avec Nix, As Malick et Gaston « Dakar All Stars », un album collectif de 14 titres mêlant les divers styles et sonorités des quatre rappeurs, soutenant des thèmes chers à la jeunesse du Sénégal : la famille, l’amour, le chômage, la politique, les enfants des rues ou encore les migrants qui croient atteindre l’eldorado européen par voie maritime…
Le retour de Rapadio
Mais Rapadio revient en 2010 avec « Benen bëss bu bess » (« un autre nouveau jour » en wolof), un album fidèle aux thèmes qui ont fait leur réputation et comprenant « Xalatal bala nga tëdd », « Da galsen », « Sama nigga », « Ruxu matay », « Casino mbèd », « Ken du nu naxaat », « Bul bayi bad boy » et « Garass involontaire ».
Journal rappé
Le 11 avril 2013, Xuman (Pee Froiss) et Keyti, lassés de la désinformation des télévisions officielles, lancent un journal télévisé, le « JT Rappé », commentant l’actualité en rappant. Sur le rythme d’une musique qu’ils ont eux-mêmes composée, les deux artistes déballent leur flow pendant quatre à cinq minutes, chacun leur tour, le temps d’une chanson. Avec une particularité. Xuman s’exprime en français avant de laisser en ces termes la parole à son coprésentateur : « Ne zappez surtout pas, le wolof c’est dans un instant. La vraie info c’est ici, le journal rappé ». Keyti entre alors en scène et récite à son tour son texte, dans la langue sénégalaise cette fois.
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