Cheikh Ould Bacha, le maître
Tahra Mint Hembara commence à jouer de l’ardin (harpe) à l’âge de 10 ans. Mais c’est auprès du maître de la tidinit (luth joué par les hommes), Cheikh Ould Bacha, qu’elle va se perfectionner. Et à l’âge de 15 ans, elle commence à animer les baptêmes, les mariages et autres les fêtes de quartier.
Musique contre études en France
A la fin des années 1970, Tahra rejoint la France et Nice, avant de rejoindre Paris où elle obtient son baccalauréat. Elle s’inscrit alors à la Sorbonne pour des études en économie à la Sorbonne. Non boursière et par manque de moyens financiers, elle décide au bout de trois années de se consacrer à la musique. Dès lors, Tahra va se consacrer à la construction de son style musical, une fusion de musique maure (azâwân , medeh (ou medh), jazz, rock, musique mandingue …)
Yamen Yamen
En 1988, Tahra signe « Yamen Yamen », un album international mêlant musique maure , jazz et rock. Tahra apporte de profondes modifications aux textes traditionnellement poétiques en y insérant des revendications plus contemporaines comme le féminisme et la paix. Cet opus est enregistré avec des artistes comme Louis Paul Sabal-Lecco (basse), Nzongo Soul (chœurs), Christophe Pascal (programmation batterie, percussions), Pierre Jean Gaucher (guitares électrique et acoustique), Jean-Philippe Rykiel (synthé), Didier Lockwood (violon), Tibo Abrial (guitare), Olivier Hutman (Keyboards) ou encore Robert Rangell (saxophone).
Tahra et David Bowie
Sa chanson « Don’t Let Me Down and Down », co-écrite avec Martine Valmont et Puck Meunier et produite par Michel Pascal, sera reprise et adaptée par le célèbre David Bowie dans son album « Black Tie White Noise » paru en 1993.
Retour en Mauritanie
De retour en Mauritanie, confrontée à de multiples difficultés, Tahra fonde l’ONG Mamiya pour la promotion artistique et culturelle. Quelques années plus tard, elle est nommée Vice-présidente du comité d’honneur du Réseau Africain des Promoteurs et Entrepreneurs Culturels (RAPEC). ). Artiste engagée, elle milite en Mauritanie contre le racisme et certains pouvoirs politiques (comme en 2009 contre le général Mohamed Ould Abdel Aziz, chef de la junte au pouvoir), pour les droits des femmes ou encore pour l’écologie et l’environnement (soutenant par exemple le Parc National du Banc d’Arguin (PNBA), une réserve naturelle créée en 1976 à Dakhlet Nouâdhibou, une baie située entre la péninsule du Râs Nouâdhibou et la côte mauritanienne continentale.
Des années plus tard, toujours accompagnée de son ardin (harpe), elle va s’orienter vers un style beaucoup plus classique, se consacrant à la musique maure traditionnelle (azâwân , medeh (ou medh)).
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