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“Né en 1964 à Ambohimanga, un village de nord d’Antananarivo (ex Tananarive), la capitale de Madagascar, l’auteur-compositeur, percussionniste, chanteur et remarquable joueur de valiha (ou vali), Germain Randrianarisoa aka Rajery est de l'ethnie Merina (prononcer "mérine"). Amputé de plusieurs doigts, celui que l'on surnomme "Moignon d'or" ou "le prince de la valiha"", s’inspire des polyphonies bluesy des hauts plateaux et des grooves de différentes régions malgaches (salegy, sakalava, betsimisaraka, et surtout betsileo). En 2002, il est lauréat du prix RFI Musique du Monde. ”

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Alors âgé d’un an, Rajery perd l’usage des doigts de la main droite et doit ensuite rapidement être amputé. À 15 ans, il apprend à jouer de la valiha, la harpe tubulaire en bambou typique des hauts plateaux.

D’Akombaliha à « Dorotanety »

En 1980, Rajery commence à donner des cours de valiha, joue avec divers groupes, avant de créer en 1991 Akombaliha (« l’écho de la valiha »), une formation composée de 15 joueurs de valiha et devenue très populaire dans tout le pays. Soutenu par l’Unesco et Handicap International, dans le cadre d’une campagne pour l’abolition du travail des enfants, il monte un centre de fabrication de valiha, arrachant ainsi à la rue de nombreux enfants. L’année 1994 le voit fonder sa propre école de valiha.

En 1999, Rajery se lance dans une carrière internatiionale, et enregistre, sous l’impulsion de Christian Mousset du festival Musiques Métisses d’Angoulême, « Dorotanety » (feu de brousse), produit par Label Bleu. Le grand public découvre alors qu’il se démarque totalement du jeu traditionnel en apportant de nouvelles couleurs au répertoire de son instrument de prédilection. Avec ses divers groupes, celui que l’on surnomme « le prince de la valiha » oscille entre polyphonies bluesy des hauts plateaux et groove « betsileo » (baramandraoka, kidoko, zafindraony ou encore horija) – Issus de la fusion des populations autochtones et des conquérants vazimba, les Betsileo, d’origine africaine, sont installés sur le plateau central de Madagascar, au sud du pays imerina.

2001-2012 : De « Fanamby » à « Tantsaha »

Suit en 2001 « Fanamby » (le défi), un album entre musique acoustique, a capella, salegy et groove betsileo, enregistré avec son quartet. Dès lors, Rajery fera résonner, jusqu’en 2003, les cordes de sa valiha en France (Cité de la Musique à La Villette, Festival Africolor, La Cigale – Paris), aux Etats-Unis (Nouvelle Orléans, Houston, Chicago), Afrique australe, Europe… L’année 2004 voit la sortie de « Volontany », un album aux parfums bluesy et jazz et qui signifie « la couleur de la terre » (ici la couleur rouge de la terre malgache, comme la latérite). En 2006, il est du projet 3MA (Mali, Maroc, Madagascar), un trio monté avec le virtuose de la kora Ballaké Sissoko et le maître de l’oud Driss El Maloumi. En 2007, il enregistre « Sofera » (chauffeur), puis collaborera les années suivantes avec des artistes d’horizons divers. L’année 2012 le voit réaliser « Tantsaha », un album où il parle, entre autres, de l’agriculture, des paysans de son pays et de l’environnement. Parallèlement à la création de ce dernier opus, Rajery développe le projet « Arbre de vie », une initiative dont le but est de soutenir et d’agir pour la reforestation de Madagascar de façon pédagogique. Assez naturellement, l’artiste créé un pont entre ces deux projets : pour chaque exemplaire de l’album vendu, 1 euro sera reversé au projet « Arbre de vie ».

2014-2017 : de « Bedia » à « Anarouz »

Suivent en 2014 « Bedia » (voyage), un album comprenant 3 featurings avec le percussionniste franco-indien Prabhu Edouard, et en 2017 « Anarouz », enregistré avec le trio à cordes 3MA (Ballaké Sissoko, Driss El Maloumi & Rajery) avec lequel il part en tournée internationale.

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Jocelyn Maillé

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Nago Seck

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