L’autodidacte devenu professeur de musique
Musicien autodidacte, Ribouem apprend le solfège, l’harmonie et les modes, devenant bien plus tard professeur de musique à la “British School of Lomé”, au Togo. Mais avant d’en arriver là, Il était obligé de travailler pour vivre et subvenir aux besoins de sa famille.
Ses débuts dans la musique commencent par l’apprentissage de la guitare, puis du piano à la maison et à l’église avant de se mettre à la trompette, un instrument qu’il abandonnera quelques années, car nécessitant beaucoup de temps de répétition quotidienne, un exercice fondamental pour les muscles des lèvres. Dès lors, il s’oriente vers le saxophone devenu son instrument de prédilection. Très tôt, Ribouem intègre l’orchestre de son lycée avec lequel il jouer pour la première fois en public. C’est ainsi qu’il est repéré par des producteurs locaux qui lui proposent de jouer dans des nightclubs de Douala, au Cameroun.
La musique de Ribouem
En 2001, Ribouem enregistre son premier album, Bridge, synthèse de jazz et d’influences africaines, dont le bikutsi, le tchamassi, makossa, la mangambeu et l’assiko ou le highlife. Le rythme du premier titre « Bantou Dream » vient d’une région particulière du pays, près de Yaoundé (Cameroun). « Elavagnon » et « Abetita Pelete » sont des fusions de rythmes camerounais et ceux d’autres d’Afrique de l’Ouest, notamment du Togo et du Ghana. Quant à « Keep My Cow » (Garde ma vache), c’est un titre influencé par les sonorités sahéliennes, avec des parfums des musiques des bergers peuls, tandis que “Four on Six”, c’est une chanson de Wes Montgomery avec des arrangements africains ; c’est un témoignage de son amour pour le jazz américain. Bridge recevra un accueil favorable au “Jazz Club So What” à Cotonou (Bénin) et au festival “Jazz à Ouaga”, au Burkina Faso, en 2002 (il sera invité à plusieurs autres reprises à ce festival).
Tribute to Julie Akofa Akoussa
En 2008, Ribouem fait la connaissance de Valery Renault, venu à Lomé pour enseigner le français. Leur amitié aboutit à une création musicale, et début 2011, ils commencent à travailler sur un projet qui donnera naissance à Tribute to Julie Akofa Akoussa (Hommage de Ribouem à Julie Akofa Akoussah (1950-2007)), un réenregistrement d’anciens morceaux. Jusqu’au retour de Valery Renault à New York (USA), les deux vont travailler ensemble. Ribouem aka « Ribs » monte un nouveau groupe avec des musiciens locaux, Jazz Band New Ribs et donne trois concerts mémorables en juin 2011 : Centre Culturel Français (CCF) à Lomé (Togo), CCF à Cotonou (Bénin) et Alliance Française à Accra (Ghana).
Tribute to Julie Akofa Akoussa, c’est avant tout l’œuvre de Ribouem qui y joue tous les instruments lui-même et est aux voix sur les titres “Désarmement” et « Julie ». Tribute To Julie Akofa Akoussah est aussi un opus qui parle de la vie quotidienne, de la douleur, de la souffrance mais aussi de la joie. Pour les voix, il a fait appel à de jeunes chanteuses pour interpéter certains morceaux de Julie Akofa : Djinadou Sylfa Fanta pour « Anyigban » interprété en éwé (langue la plus parlée au Togo) et “Asseye”. Les autres chansons sont assurées par Bakpa Séraphine (“Mabouye”) et Aguda Espoir (“Dounia”). Ribouem y inclut la voix originale de feue Julie Akofa Akoussah pour les choeurs. Quant au titre “Désarmement”, chanté en français par Ribouem, c’est un message de paix et d’appel au contrôle des armes. Il a été composé lors d’un Concours national togolais sur ce thème en 2001. Le morceau « Julie », une chanson d’amour qu’avait l’habitude d’interpréter Ribouem sur scène du vivant de Julie Akofa Akoussah, c’est une composition du Camerounais Jo N’Doulé.
Jazz Griot
Pour son troisième opus, Jazz Griot, similaire à son premier, Bridge, Ribouem greffe au jazz roots plus de diversités d’inspiration africaine, avec un large éventail de rythmes et de sons du continent, des influences provenant du Sahel, de l’Ouest, du Centre et même d’Afrique du Sud. Il comprend des titres comme le séduisant jazz– funky « Sanaga » avec des solos de guitare électrique rappelant l’Américain George Benson ou le Sud-africain Jonathan Butler, le festif et percussif « Odontol » aux cuivres de feu, le rythmique et hypnotique « Mali » ou encore le polyrythmique « Biamo » relevé par des riffs de guitare, des solos de synthés et des lignes de saxophone incisives.
* Source: http://www.ribouem.com/
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