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Née le 12 avril 1950 à Tsévié ( Togo), Julie Akofa Akoussah commence à l’âge de trois ans et demi à aller aux classes de chants, emmenée par sa mère ou sa grande sœur. Elle fait ensuite ses études primaires chez les sœurs à l’Ecole de la Providence de Nyékonakpoé, devenant à l’âge de 8 ans soliste principale dans la chorale St Pierre et Paul de la paroisse Immaculée Conception de Nyékonakpoè à Lomé. Elle fait ensuite son second degré à la NDA (Notre Dame des Apôtres de Lomé) jusqu’en classe de cinquième et son exclusion suite à sa participation en 1966 au Festival Mondial des Arts Nègres à Dakar, au Sénégal. Bien qu’inscrite par la suite au Lycée de Tokion, sa passion pour le chant prend le dessus, influencée entre autres par le blues, le jazz et la musique de vin de palme. Celle que l’on surnomme affectueusement “Mamy” et qui fut Présidente de l’UNAM (Union Nationale des Artistes Musiciens du Togo) décède le 24 avril 2007 en France des suites d’une longue maladie. Elle avait 57 ans...”

Julie

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Bella Bellow, la référence

Bien vite, la popularité de Julie Akofa Akoussah au sein de la chorale va dépasser les frontières togolaises, et dès 1963, elle est invitée dans certains pays voisins, comme le Ghana et le Dahomey (actuel Bénin). Mais désirant mieux maîtriser la scène alors qu’elle est encore élève, elle passe ses heures libres dans les coulisses des orchestres de la ville tels que Mélo Togo, Rocka Mambo, Rio Romamcero, Ok Fiesta, Eryco Jazz, Afro Cubano, Los Muchacho, Elégance Jazz, Togo Star, etc. Des formations aux styles différents qui vont l’ouvrir à divers courants musicaux. Le réel lancement de sa carrière aura lieu en janvier 1966 lorqu’elle est sélectionnée pour partager la scène avec sa compatriote, aînée et référence, Bella Bellow, l’une des meilleures voix d’Afrique, et d’autres troupes culturelles du pays (chorales, ballets…), au 1er Festival Mondial des Arts Nègres à Dakar (Sénégal) – elle rendra hommage à la diva de la musique togolaise Bella Bellow, en reprenant ses chansons comme “Bouyelele”, “Nye Dzi” ou encore le fameux “Denyigban”…

Julie, l’internationale

A son retour de Dakar, Julie Akofa Akoussah est contactée par Ambroise Ouyi, le chanteur-poète le plus apprécié du moment au pays, pour la réalisation en duo de son premier 45T Tu ne m’écris plus. Le succès de ce premier disque aboutira à d’autres collaborations entre les deux artistes. Entre-temps, elle apprend le piano et la guitare et s’oriente vers une musique mêlant ses diverses influences et chantée en éwé (sa langue) : sonorités tradionnelles, dont l’agbadia (rythme et danse de réjouissance), pop, blues, funk, jazz, soul, highlife, rhythm’n blues ou afro-cubain. Elle s’illustrera avec nombre de chansons devenues populaires, comme “Gbadja Gbadja” aux parfums maringa (musique de vin de palme) et highlife, “Tawawayé”, “Maboué”, “Adokpo-gbadza”, “Dodzi”, “Mitoe Ne Ayehawo”, “Dandu Kodjo”, “Tayawaye”, “Azo balibato”, “Petit poisson rouge”, “Sumga ma Bacci”, “Zikpui”, “Femme”, “Don du Kodjo”, et bien d’autres encore… Bientôt, elle envahit les scènes internationales : Allemagne, Zaïre (actuelle République Démocratique Congo), France, Suisse, Belgique.

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Les honneurs

En 1971, Julie Akofa Akoussah remporte le “Prix du Festival de la Chanson Togolaise”, puis en 1976, celui de la “Jeune Chanson Française”. Après son prix de la “Femme de l’Année” en 2000, elle reçoit le “Diplôme d’honneur” et le “Trophée de leader d’opinion mondiale de lutte contre le SIDA”. A cette occasion, elle disait : “Je suis convaincue que grâce à la musique, je peux communiquer la joie qui m’anime à tous ceux qui, du fait des circonstances de la vie, ont le cœur affligé et en sont arrivés à perdre le sourire.”

Julie Akofa et le rappeur RX Patou

En 2004, Julie Akofa Akoussah fait un featuring avec son jeune compatriote et rappeur RX Patou sur le titre “Gbadja Gbadja” de l’album Edjovo de ce dernier. Cet opus remportera les prix de “Meilleur album de l’année” et “Meilleur tube d’inspiration traditionnelle” (“Gbadja Gbadja”) aux Awards du Festival International de Hip Hop du Togo 2005.

Julie, la timide

Parallèlement à sa carrière de musicienne et surtout pour vaincre sa timidité, Julie Akofa Akoussah s’essaie au théâtre de rue et à la cantate (chant d’une à trois voix, avec ou sans instruments), puis travaille durant un an comme speakerine à la Télévision Togolaise (TVT) et pendant 8 ans à Radio Lomé où elle anime une émission de variétés et de détente, “Amicalement Vôtre”. Julie Akofa (la consolation), qui décède le 24 avril 2007 en France des suites d’une longue maladie. Elle avait 57 ans et nous laisse plus de huit 45 tours, trois maxi 45 tours, une cassette, deux 33 tours et deux CD…

Durant sa longue carrière, Julie Akofa Akoussah a collaboré avec de grands noms de la musique africaine comme Miriam Makeba, Boncana Maïga, Manu Dibango ou encore Aïcha Koné.

* Source: http://www.julie-akofa.tg/

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Nago Seck

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