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“De son vrai nom Moussa Fakoly Doumbia, Tiken Jah Fakoly, adepte d'un afro-reggae social et engagé, s'est fait connaître par ses textes incisifs et sans détour dénonçant, sur fond de reggae aux sonorités mandingues, la corruption, l'arbitraire, les politiciens véreux, l’omnipotence de l’argent, l'injustice, le colonialisme, le néocolonialisme, l'excision, mais aussi militant pour l’annulation de la dette des pays africains, la démocratie, la lutte contre la faim et l'éducation de la jeunesse... De son vrai nom Moussa Doumbia, Tiken Jah Fakoly s'est fait connaître par ses textes incisifs et sans détour dénonçant, sur fond de reggae, la corruption et l'arbitraire.”

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Françafrique

Né le 23 juin 1968 à Odienné au nord-ouest de la Côte d’Ivoire, dans une famille de forgerons, Tiken Jah Fakoly, influencé vocalement par son compatriote Mamadou Doumbia, s’adonne très jeune au reggae, fondant en 1987, Djelys (griots), son propre groupe avec lequel il commence à se faire un nom dans son pays. Il n’a que 19 ans. En 1992, ils assurent la première partie de leur compatriote reggaeman Solo Jah Gunt. Après leur participation au concours Marlboro Rockin’ 1993, où ils sont classés 4ème, Tiken Jah Fakoly & Djelys accèdent aux médias (radios, télévisions), commencent à tourner dans la sous-région et auto-produisent leurs deux premières cassettes : Les Djelys, suivie, un an plus tard de Missiri, un titre qu’il reprendra en 2002 en featuring avec le Jamaïcain U-Roy dans l’opus Françafrique. La sortie en 1996 de Mangercratie, dénonçant les régimes politiques privant les Africains de tous leurs droits, même celui de manger, connaît un immense succès dans toute l’Afrique de l’Ouest. Mais il lui faudra attendre 1998 pour donner son premier concert à Paris (France), suivi en 1999 de Cours d’histoire, un opus mixé en Jamaïque où il rend hommage aux martyrs africains et dénonce toute forme de discrimination et les politiciens véreux. En 2002, année de sa programmation à la Fête de l’Humanité au parc de La Courneuve, en France, Tiken jah Fakoly réalise Françafrique où il réclame l’annulation de la dette des pays africains et dénonce le colonialisme et le néocolonialisme. Cet opus sera nommé “Meilleur album Reggae/Ragga/World” aux Victoires de la musique en France en 2003, année de son exil au Mali, suite à des menaces de mort. la même année, il participe au Festival Musiques Métisses d’Angoulême.

Quitte le pouvoir

L’année 2004 le voit sortir Coup de gueule, enregistré entre Kingston (Jamaïque) et Ouagadougou (Burkina Faso) et mixé en partie au Studio de la Seine à Paris (France), avec plusieurs featurings : le rappeur sénégalais Didier Awadi du groupe Positive Black Soul (PBS) (“Quitte le pouvoir”), la griotte malienne Saramba Kouyaté (“Alou maye”), le guitariste sénégalais Barthélémy Attiso de l’Orchestra Baobab (“Démé”, “L’Afrique doit du fric”) et les chanteurs Mouss et Hakim du groupe français Zebda (“Où veux-tu que j’aille”). En 2005, il participe au festival “Rock dans tous ses états” à Evreux puis à nouveau à la Fête de l’Humanité en France, une expérience renouvelée en 2008 où il se produit devant 50.000 spectateurs personnes. Tiken Jah Fakoly se distinguera doublement en 2007 : par la sortie de l’album L’Africain (comme il se définit lui-même), dont des featurings avec Soprano (“Ouvrez les frontières”), Akon (“Soldier”) et Beta Simon (“Ma Côte d’Ivoire”), puis sa participation au festival de Rap à Dakar (Sénégal), il demande publiquement au président Abdoulaye Wade de “quitter le pouvoir s’il aime le Sénégal”. Ses déclarations sont jugées “fracassantes, insolentes et discourtoises” par le gouvernement sénégalais qui le déclare “persona non grata” au Sénégal – après deux ans et demi d’interdiction de séjour au Sénégal, il sera reçu le 31 juillet 2010 par le Président Wade et sera autoriser à se produire au “Fesman” (Festival Mondial des Arts Nègres) en décembre.

Live à Paris 2008

Suite à sa rencontre à Bamako, capitale du Mali, avec Tiken Jah Fakoly en 2006, le réalisateur français Jessy Nottola décide de lui consacrer un documentaire de 52 minutes intitulé “Viens voir” (un titre du CD L’Africain). Filmé entre Bamako, Paris (France) et Londres (Angleterre), et paru en 2007, ce documentaire relate le parcours musical de l’artiste africain. Un an plus tard, Tiken Jah Fakoly est à Paris pour un concert mémorable le 26 avril au Zénith, dans le parc de la Villette, devant plus de 6.000 personnes. Ce concert à guichet fermé fera l’objet de l’album Live à Paris paru le 22 septembre et comprenant certains de ses hits, des titres chocs, comme “Discrimination”, “Les martyrs”, “Y en a marre”, “Ça va faire mal”, “Plus rien ne m’étonne”, “L’Africain”, “Ouvrez les frontières” ou encore “Françafrique”. En juillet, il est au festival “Solidays” devant 160.000 personnes, aux “Francofolies” de La Rochelle devant 70.700 personnes, au “Festival Emmaüs” de Pau devant 18.000 personnes, puis au “Paleo Festival” de Nyon (suisse) avant de revenir en août en France pour le Festival du Bout du Monde à Crozon, dans le Finistère. En septembre de la même année, est distribué internationalement son opus Le Caméléon, à l’origine uniquement réservé à la Côte d’Ivoire, avec des titres chocs comme “Le pays va mal”, “Justice”, “Y’en a marre”, “Politiciens”, “Les audits” ou encore “Tête de mule”. Son album African Revolution (2010), enregistré entre Bamako, Kingston (Jamaïque), Paris (France) et Londres (Angleterre), est un appel à la prise de conscience de la jeunesse africaine, mais aussi une dénonciation des politiques et des élites, et de l’omnipotence de l’argent. En septembre, il inaugure aussi Radio Libre Bamako (Mali), son complexe comprenant son studio d’enregistrement Patrice Lumumba, une salle de concert et un restaurant.

Alerte

En raison des événements politiques en Côte d’Ivoire et en Tunisie, Tiken Jah Fakoly lance, en collaboration avec le musée du Quai Branly, les cinémas MK2 et la Maison de la Radio, une “Semaine Africaine et Solidaire” à Paris du 13 au 18 juin 2011, avec plusieurs événements d’échanges culturels et artistiques : un cycle de cinéma africain (documentaires et fictions), une boutique éphémère et solidaire (sélection de dvd, disques, et produits équitables), une exposition de photos et des conférences-débats avec des réalisateurs, des journalistes et des intellectuels. le forum associatif réunira plusieurs organismes et associations, dont Amnesty International, Terre bleue et One Love / Unesco, Fondation ONE (Bono de U2), Point Afrique Solidarité, Survie France, UNICEF, CADTM (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde), Solidarité Enfance Sahel, Afrique Positive… Le 25 février 2012, Tiken Jah Fakoly sort Alerte, un EP comprenant des versions dub de certains de ses titres comme “Nazara”, “Missiri” et “Africa”. Quant au titre “La porte de l’histoire”, c’est un hommage à Nelson Mandela (Afrique du Sud), Alpha Omar Konaré (Mali) et Jerry Rawlings (Ghana) pour la réussite de l’alternance politique dans leurs pays. Alerte est un avertissement pour que les événements survenus en Côte d’Ivoire ne se reproduisent pas dans d’autres pays comme le Mali et le Sénégal où des élections doivent se tenir en décembre 2012, un appel à certains chefs d’Etat Africains à laisser le pouvoir et partir avant qu’il ne soit trop tard.

Sababou, l’espoir

Le 6 mars 2013 sort dans les de cinéma salles “Sababou, l’espoir”, un film documentaire du réalisateur français Samir Benchikh où Tiken Jah joue un rôle de premier plan. “Sababou, l’espoir” raconte le combat de Rosine, Diabson, Tiken et Michel, qui tentent, à leur échelle, d’améliorer le quotidien de leur pays. Pour un système judiciaire juste, contre les violences en milieu scolaire, ou pour que les artistes aient une place dans la société où ils s’engagent, malgré les doutes et les obstacles. Parmi eux, Tiken Joah Fakoly, chanteur reconnu dans le monde entier, se sert de sa notoriété pour porter les préoccupations de ses concitoyens pour l’amélioration des conditions de vie en Côte d’Ivoire et, au-delà, en Afrique (engagement en faveur de la paix, de la démocratie, lutte contre la faim, promotion de l’éducation…).

A l’occasion de l’avant-première de “Sababou, l’espoir”, co-organisée par l’association Casa Africa Nantes et le cinéma Le Concorde, Tiken Jah Fakoly, qui apparaît pour la première fois en tant qu’acteur, et Samir Benchikh, le réalisateur, seront présents à Nantes le 28 février.

Dernier appel

Deux ans après Alerte, Tiken Jah Fakoly sort Dernier appel (2014), un album reggae aux sonorités mandingues données par des ngoni (luth), soku (vièle monocorde frottée avec un archer), kora (harpe-luth), balafon (xylophone) et djembé (tambour). Dernier appel, c’est aussi un appel au travail, à l’intégrité et à la dignité pour que l’Afrique se réveille, arrête de tendre la main, de demander des aides financières extérieures, mais aussi une dénonciation de la corruption et l’arbitraire…

Enregistré entre le Mali (dans son Studio Patrice Lumumba à Bamako), la France (Paris) et l’Angleterre (Londres) avec son groupe Djélys (griots), Dernier appel offre quelques featurings de belle facture : “Human thing” avec la chanteuse Germano-Nigériane Nneka Egbuna aka Nneka, “Diaspora” avec son aîné et compatriote reggaeman Alpha Blondy ou encore “War ina Babylon” avec le chanteur et guitariste (acoustique) Germano-Sierra-Léonais Patrice Bart-Williams aka Patrice.

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Nago Seck

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