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“Groupe phare de la musique afro-cubaine "made in Sénégal", Orchestra Baobab ("Gouy Gui" en wolof), est fondé en 1970 à Dakar sous l’impulsion du gouvernement sénégalais et de feu Oumar Barro Ndiaye (chef d'orchestre, saxophone). Assisté par Cheikh Sidath Ly (guitare basse), le groupe se constitue autour de Balla Sidibé (chant, batterie, timbales), Barthélémy Attisso (guitare solo), Rudy Gomis (chant, guiros), du Saint-Louisien Mohamed Latfi Ben Geloun (guitare rythmique) et d'une des figures emblématiques de la chanson sénégalaise, Abdoulaye Mboup dit "Ablaye Mboup" ou "Laye Mboup" (1937-1975). Soutenu par des subventions gouvernementales, Orchestra Baobab avait pour but à ses débuts de valoriser le patrimoine musical du pays dans une dynamique pluriculturelle. Bien vite le groupe qui joue uniquement au Club Baobab devient la formation de l’élite dakaroise : ministres, députés, avocats, hommes d’affaires… ”

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Naissance

À l’origine, la plupart des musiciens sont des transfuges du Star Band, l’orchestre du Miami (célèbre boîte de nuit de la Médina, à Dakar), et de l’Orchestre Saf Mounadem de Laye Thiam devenu Orchestre Laye Thiam (Leader, trompette, voix). Figuraient dans cette formation avec laquelle ils ont enregistré l’album « Saf Mounadem » (1972), Barthélémy Attisso (chef d’orchestre, guitare solo), Issa Cissokho et Thierno Kouyaté (sax), Balla Sidibé (chant, batterie et timbales) et Médoune Diallo (chant).

En 1970, feu Oumar Barro Ndiaye, le premier chef d’orchestre et saxohoniste, est chargé de sélectionner les musiciens, assisté en cela par Cheikh Sidath Ly (guitare basse). Le groupe, appelé aussi Orchestre Bawobab, se constitue autour du regretté Ablaye Mboup (chant), Balla Sidibé (chant et timbales), Barthélémy Attisso (guitare solo – d’origine togolaise) et du guitariste saint-louisien Mohamed Latfi Ben Geloun (guitare rythmique). A ces membres fondateurs, viennent se joindre Issa Sissokho (sax ténor et futur chef d’orchestre), Charles Ndiaye (basse), Rudolph « Rudy » Gomis (voix), Pape Bâ (guitare rythmique), Peter Udo (clarinette), Mountaga Koité (percussions), Médoune Diallo (voix) et Ndiouga Dieng (voix). Le groupe se produit au Club Baobab, un établissement huppé situé au 44, rue Jules-Ferry de la capitale auquel il emprunte son nom, Orchestra Baobab.

Les premiers projets

En 1972, sortent sur le label Production Baobab deux albums éponymes intitulés « Orchestre du Baobab », nom originel de la formation, et le 45T « Xalaat » comprenant Lamine Gey (Lamine Guèye) et Nijaay (Nidjaye), entièrement interprété par Laye Mboup. L’orchestre est alors composé de Cheikh Sidath Ly (basse), Laye Mboup (voix, maracas), Balla Sidibé (batterie, percussions, voix), Issa Cissokho (saxophone ténor), Médoune Diallo (voix), Barthélémy Atisso (guitare solo), et Ben Geloum (guitare).

En 1975, Orchestra Baobab sort « Senegaal Sunugaal », « Guy Gu Rey Gi », « Adduna Jarul Naawo » et « Visage du Sénégaal vol. 6 », suivis en 1977 de « N’Deleng N’Deleng « , puis en 1978 de « Une nuit au Jandeer », « Baobab à Paris vol.1 : On verra ça ? » et « Baobab À Paris vol. 2 – Africa 78 », deux volumes réunissant des titres de leur concert mémorable à Paris, en France.

Orchestra Baobab et Ibrahima Sylla

En 1978, Ibrahima Sylla, alors jeune producteur de 24 ans, dirige sous le label Syllart un des premiers enregistrements du groupe au studio Golden Baobab, studio d’enregistrement appartenant au fils du président sénégalais, Francis Senghor. Mariant avec bonheur les influences variées qu’apportent ses membres issus des multiples ethnies formant la société sénégalaise, le groupe connaîtra une célébrité croissante dans toute l’Afrique de l’Ouest, enregistrant jusqu’en 1986 une quinzaine d’albums, dont « Gouygui dou daanou » (1979), « Mouhamadou Bamba » (1980), « Viva Bawobab S1 / Si Bou Odja » (1980), « Baobab de Dakar – Gouye-Gui National » (1981), « Ken dou werente » (1982) ou encore « Mame Diarra Bousso » (1986)…

La dissolution

Avec la fermeture du club en 1979 et la montée en puissance d’autres musiques – notamment Youssou Ndour et le mbalax –, les membres du groupe s’éloignent jusqu’à la dissolution complète de l’orchestre en 1987.

Renaissance

« On nous croyait morts, mais un baobab ça ne meurt jamais. Même desséché, il refait de jeunes pousses et renaît », disaient-ils lors d’un entretien du groupe avec le journal français « Le Monde » le 9 novembre 2007.

En 2001, Nick Gold, directeur du label World Circuit Records (qui avait à son catalogue certains albums de l’Orchestra Baobab), entreprend de reformer le groupe, comme il avait pu le faire avec succès s’agissant du groupe cubain Buena Vista Social Club. Retrouvant les différents membres de l’Orchestra Baobab dans divers emplois, il réédite son album le plus fameux, « Pirates Choice », initialement paru en 1982, qu’il accompagne de nouveaux enregistrements. Ce disque connaîtra une large diffusion sur les radios internationales et lancera le groupe nouvellement reformé dans une tournée internationale.

Premier nouvel album depuis la séparation du groupe, « Specialist in All Styles » est coproduit en 2002 par World Circuit et la star sénégalaise Youssou Ndour. Ce dernier y participe aussi, en tant que vocaliste, aux côtés du chanteur cubain Ibrahim Ferrer, membre du Buena Vista Social Club, né le 20 février 1927 à San Luis et décédé le 6 août 2005 à La Havane. Orchestra Baobab sera couronné en 2003 en remportant le Prix BBC Radio 3 « World Music Awards 2003 ».

Sorti en octobre 2007, l’album « Made in Dakar » réunit de nouveaux titres et d’anciens succès réenregistrés. Dans la foulée, le groupe entame une tournée européenne, commencée à Paris, et enregistrera bien d’autres albums, dont la série « La Belle Epoque vol.1, vol.2; vol.3 », entre 2009 et 2011…

Tribute to Ndiouga Dieng

Le 31 mars 2017, orchestra Baobab sort « Tribute to Ndiouga Dieng », un album hommage à leur ex chanteur Ndiouga Dieng, décédé le jeudi 10 novembre 2016 à Dakar, à l’âge de 71 ans. Figure emblématique de la chanson sénégalaise, Ndiouga Dieng fut Conseiller municipal de sa ville natale Bargny, située sur la côte sud de la presqu’île du Cap-Vert, à 30 km de Dakar, au Sénégal.

Le premier single, « Foulo », extrait de l’album est une nouvelle adaptation de « Kanouté », une chanson d’amour interprétée par Balla Sidibé et dédiée à sa femme future. Pour célébrer leur relation éternelle, il s’est inspiré d’un classique de la musique mandingue, « Djanfa Magni » (‘la trahison n’est pas bon’), relevée ici par un charmant solo de saxophone de Thierno Koité.

« Si je ne te vois pas, je ne peux pas rester immobile, je ne peux pas boire, ni manger, ni trouver le sommeil. »

Formation pépinière

Formation pépinière développant parfois de l’afro-pop, Orchestra Baobab a accueilli en son sein de nombreux autres talents du pays : Thione Seck, Mapenda Seck (voix), Charles Antoine Ndiaye (basse), Ass Diouf (guitare), Peter Udo (clarinette), Mamadou Mountaga Koité (congas, tumba), Seydou Norou Koité (saxophone), Cheikh Ibrahima Ousmane Fam (Cheikh Ibra Fam) dit « Freestyle » (voix), Oumar Sow (timbales, voix, guitare solo), Alpha Dieng (chant), et bien d’autres encore…

Les membre du groupe disparus

Laye Mboup : né le 27 février 1937, décédé le 23 juin 1975
Ndiouga Dieng : né en 1945, décédé en 2016
Médoune Diallo : né le 11 février 1949, décédé le 10 février 2018
Issa Sissokho : né en 1946, décédé le 24 mars 2019
Balla Sidibé : né en 1942, décédé le mercredi 29 juillet 2020
Barthélémy Attisso : né en 1945, décédé le 29 août 2021

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À propos de l'auteur

Nago Seck

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