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“Né le 26 février 1953 à Douala, au Cameroun, Vicky Edimo est un auteur-compositeur, arrangeur et fantastique bassiste gaucher. Celui que l’on surnomme "le roi du slap" a influencé de nombreux artistes tels que Etienne Mbappé et Richard Bona. Ses collaborations avec son compatriote et père de "Soul Makossa", Manu Dibango, le Godfather of Soul américain James Brown, Bobby Bird ou Vicky Enderson ont contribué à sa renommée internationale.”

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Le choix de la basse

D’abord guitariste au Castel, un club de Douala où il interprète du RnB, de la soul, du funk, de la variété et du musette, Vicky Edimo se laisse rapidement séduire par la basse qui devient son instrument de prédilection. « J’aime la son de la basse, cette impression de solidité et d’indestructibilité qu’elle dégage ». Quand les artistes de Tamla Motown explosent sur la scène internationale, Vicky se jette sur tout ce qui sort, tombe amoureux des lignes de basse à la technique slap de James Jamerson, ex-membre des Funk Brothers qui a accompagné de grandes pointures de ce label mythique, dont Marvin Gaye. « Quand j’écoutais un disque, je jouais exactement comme le bassiste puis une fois que j’avais parfaitement maîtrisé sa technique, je reprenais le morceau et je jouais selon mon feeling ».
Sa maîtrise des techniques de jeu de Marcus Miller et de James Jamerson fait de lui le spécialiste du slap au Cameroun. Il est rapidement surnommé « le Marcus Miller » du makossa. Sur 100 disques sortis au pays, 80 ont son empreinte.

Vicky Edimo en Frace

En 1972, Vicky Edimo entame des études bancaires à Paris. Et très vite, il s’impose comme musicien de studio. « J’ai joué avec Johnny Hallyday, Sacha Distel, Manu Dibango, Dalida, Les Gibson Brothers. Le studio m’a appris la rigueur, la précision ». Dans la capitale française, il participe en 1976 à l’enregistrement de « Afrovision » de son compatriote Manu Dibango et enregistre en 1977 un 45 tours, « Onguélé (Souviens-toi Mi Minga)/Diwuse Lame ».

Vicky Edimo aux Etats-Unis

Installé aux Etats-Unis en 1978, Vicky est sollicité par James Brown et devient un mythe au Cameroun. « Je me suis retrouvé à jouer avec Bobby Bird et Vicky Enderson, j’ai en fait très peu vu James Brown ».

A la même période, il réalise plusieurs 45 tours, dont « You’re Too Young » en 1978, « Let Me Love You Tonight » en 1979 ou encore « This Is My Song » en 1980.

En dépit de sa notoriété, Vicky s’inscrit en 1980 à la Berklee School of Music. « Je voulais apprendre la composition et travailler le côté harmonique de la basse. J’ai fait des rencontres sympa comme Bruno da Costa et James Gadson, le batteur de Quincy Jones. En 1981, j’ai joué au Fifty Five, à New-York, l’équivalent du Baiser Salé. On faisait beaucoup de jam-sessions. J’ai joué avec Vernon Reed de Living Colours, le trompettiste Wallace Rooney, Gerry Allen, Steve Coleman ».

En 1982, Vicky sort « Thank you mama », une œuvre où le gaucher génial compose, chante, arrange et se libère de la basse.

Retour en Europe

Tournant le dos à l’Amérique, VickyEdimo rejoindra plus tard Paris devenue la « capitale de la world music » où il sort en 2000 l’album « Ongwanemo » chez Zagora. A la même période, Il tourne un clip à Dakar, au Sénégal, puis en 2002, il travaille quelques mois comme chef d’orchestre au BURJ AL ARAB à Dubaï (Emirats Arabes).

De retour à Paris, Vicky travaille sur différents projets, et en 2006, il participe au Jazz Festival de Tabarka en Tunisie, en première partie de Stanley Clarke et George Duke, et sort en 2007 « Jambo Afrika » auquel participe Manu Dibango. En 2008, Vicky Edimo participe à la tournée européenne et américaine de Fred Wesley et Pee Wee Ellis en hommage à James Brown.

Modèle de toute une génération de bassistes camerounais devenus des internationaux comme ses jeunes compatriotes Etienne Mbappé et Richard Bona., Vicky Edimo s’est imposé par sa musicalité extraordinaire et ses lignes de basse imprévisibles et inspirées. « Il a vraiment réussi à sortir la basse de ce jeu de quinte très terre à terre qui caractérise le makossa pour la mettre au premier plan » dit de lui Etienne Mbappé, l’extraordinaire bassiste aux gants de soie.

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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