Vicky Edimo, l’inspirateur
Marqué par Vicky Edimo , Etienne Mbappé troque la guitare pour la basse à l’âge de 17 ans. « J’ai fait de la guitare et de la contrebasse classiques au Conservatoire mais je suis totalement autodidacte en basse électrique« . Ses débuts dans le big band du congolais Rido Bayonne où joue un certain batteur du nom de Paco Séry, le mène directement à Ultramarine en 1986 puis dans l’Orchestre National de Jazz dirigé par Antoine Hervé. « Il m’a fallu apprendre à trouver ma place, travailler ce côté groove du jazz. Dans l’album African Dream j’ai réalisé plusieurs morceaux dont « Sumotor »« .
Etienne Mbappé, le bassiste éclectique
La basse rythmique aux tourneries subtiles d’Etienne Mbappé explore ensuite de nouveaux horizons: les musiques congolaises de Ray Lema et casamançaises de Touré Kunda , les musiques mandingues d’Afrique de l’Ouest avec Salif Keïta dans l’album « Amen » où « sévissent » également Wayne Shorter et Carlos Santana, et plus récemment l’univers acoustique de Rokia Traoré .
De ses expériences françaises, Higelin (60 concerts), Liane Folly (90 concerts), Michel Jonasz, Lara), Etienne Mbappé, surnommé « le bassiste aux gants de soie », retiendra surtout le travail avec Catherine Lara, « la rockeuse de diamants ». « Elle laisse beaucoup de place aux musiciens et j’aime son univers classique et jazz« . Œuvrant au sein du groupe Chic Hot (qui compte le pianiste Mario Canonge), il développe son style très rythmique et son toucher unique grâce à des gants de soie noir. Côté matériel, Etienne Mbappé avoue une préférence pour la Nogueira, produit d’un luthier français. « Elle possède une large palette de sons. Elle me rappelle la Fender. Et surtout, je suis un fan des ampli EBS. Ils donnent une puissance et une chaleur au son ».
En 2000, le réalisateur Emmanuel Rudowski lui consacre, dans la série de portraits réalisés par Escales Musicales à Paris, un documentaire de 26 mn intitulé « Etienne Mbappe » (Réal-Productions / Mezzo).
Artiste éclectique, Etienne Mbappé a su retranscrire dans ses albums parus chez O+ Music, Misiya (2004) et Su la také (2008), la quintessence de ses diverses rencontres musicales et de toutes ses influences (afro-pop, afro-jazz, jazz groove).
Pater Noster
En 2013, Etienne Mbappé lance « Pater Noster », un album sur les maladies incurables, fortement marqué par des influences afro-pop, afro-jazz, camerounaises (makossa), sahéliennes, nord-africaines… Il y parle de nostalgie (Nyuwé), de liberté (Wondja (Di Témi), Gao Mali), de son pays, le Cameroun (God Bless Cameroon), d’amour partagé et d’amour trahi (We mba tiki), ou encore de son job qu’est la musique (O Dini longué)…
How Near How Far
Le 30 septembre 2016 sort « How near how far », un nouveau projet jazzy réalisé par Etienne Mbappé & The Prophets, un groupe comprenant Christophe Cravero (pianos acoustique et électrique), Clément Janinet (violon), Nicolas Viccaro (batterie, percussions), Anthony Jambon (guitares), Arno de Casanove (trompette, buggle) et Hervé Gourdikian (saxophone ténor).
« How Near How Far » (2016) est une nouvelle aventure pour une nouvelle écriture. Des compositions originales, presque toutes instrumentales, et toutes signées de sa plume éloquente et élégante.
En mettant en exergue la ligne trompette/sax ténor/violon, Etienne Mbappé & The Prophets explorent onze titres originaux touchant diverses traditions du monde en rapprochant des fossés culturels par un sens habile de la musique et des improvisations réfléchies.
Sa musique
« Ma musique est influencé par des endroits visités lors de mes nombreux voyages, des gens que je rencontre, des couleurs que je vois, des saveurs que je goûte, mes amusements et, parfois, la douleur que je ressens.. Nous vivons aujourd’hui dans un monde complexe. Je ne veux rien de plus que donner de la joie et faire comprendre aux gens que c’est possible avec la musique », dit en substance Etienne Mbappé.
Le bassiste aux mains gantées « de soie » (pour éviter les symptômes de dystonie et les spasmes musculaires au niveau des doigts ou du bras) réunit autour de lui, la fine fleur de jeunes et très brillants instrumentistes qu’il observe et admire depuis longtemps dans les clubs de jazz parisiens. Leur jeunesse, leurs qualités humaines et musicales, et leur courbe de progression ascendante inspirent Etienne, qui voit en eux des « Prophets » capables sous forme de prophétie musicale, de révéler les vérités oubliées ou cachées du rôle premier de la musique comme vecteur de valeurs de liberté, de partage, d’amour, de joie de vivre, de don, de tolérance, de respect, d’égalité, d’amitié, de pais, de solidarité, de générosité…
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