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Titres:
1. Africa Stop Ebola (composé par Kandia Kora) 5:37 ”

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Réunis le lundi 24 octobre 2014 dans les locaux de Médecins Sans Frontières pour officialiser le partenariat avec MSF, cinq artistes du collectif “Africa Stop Ebola” (single), Tiken Jah Fakoly, Kandia Kora (compositeur de la chanson), Mory Kanté, Mokobé et Barbara Kanam ont expliqué devant un parterre de journalistes les motivations de leur implication. Les profits sont reversés à Médecins Sans Frontières.

Une initiative collective

Lancé le 5 Octobre 2014, le single “Africa Stop Ebola” est l’initiative d’un collectif de musiciens africains venus de 5 pays d’Afrique : Tiken Jah Fakoly, Amadou & Mariam, Salif Keïta, Oumou Sangaré, Barbara Kanam, Mory Kanté, Kandia Kora, Sia Tolno, Konkon Malela (du groupe Banlieuz’Art), Carlos Chirinos et les rappeurs Didier Awadi, Marcus de Banlieuz’Arts et Mokobé.

L’objectif de cette initiative? Contribuer aux campagnes d’information et de prévention et récolter des fonds pour Médecins Sans Frontières, par la vente du single enregistré collectivement (celui-ci a été,n à ce jour, téléchargé plus de 250.000 fois). Véritable moteur de l’initiative, Tiken Jah Fakoly a mobilisé de nombreux soutiens en Europe et en Afrique tant dans le domaine musical (3D Family, Sékou Kouyaté (kora, guitare, basse), Ludovic N’Holle (batterie) et le multi-instrumentiste et arrangeur Cheick Tidiane Seck) que sur le plan médiatique avec l’AMARC (Association mondiale des Radios Communautaires). L’initiative devrait se clore par l’organisation de concerts à Londres, Paris et en Afrique (Dakar ou Abidjan) en janvier et février 2015.

Motivations multiples

Face à un virus qui a bouleversé profondément l’Afrique et le monde ces derniers mois, les implications des artistes sont profondes et diverses.

Tiken Jah Fakoly a évoqué l’espoir que porte la musique mais a également souligné l’efficacité du message de prévention chanté en plusieurs langues africaines. “Nous musiciens distillons notre message au cœur des quartiers populaires. Il touche tout le monde. Notre responsabilité est de soutenir nos sœurs et nos frères en quarantaine”. Le reggaeman ivoirien a également évoqué l’impact de cette épidémie sur l’économie du continent : “les hommes d’affaires et les touristes ont annulé leurs voyages, la CAN a failli être annulée – et sur son image – Nous refusons d’accepter la stigmatisation. Sur tous les continents, il y a eu des épidémies. La peste en Europe a fait des millions de morts et c’est grâce à la mobilisation des gens qu’on a pu la stopper. Nous devons donc tous nous mobiliser pour la combattre. Et pour cela il faut ne pas céder à la panique et suivre les techniques de prévention.

Mory Kanté a insisté sur le fait que le virus n’est pas seulement un problème pour l’Afrique mais pour toute l’humanité. “Il faut informer le monde entier pour vaincre la peur. En Guinée, on a vécu avec la peur, on pouvait la sentir partout, dans les mosquées, les marchés, les taxis, au travail. Aujourd’hui, avec les campagnes de sensibilisation, on contrôle mieux cette peur.

Originaire de la République Démocratique du Congo (RDC) , Barbara Kanam a parlé de la stupeur qu’a provoquée l’annonce du retour d’Ebola. “Nous avons été les premiers à avoir l’Ebola sur notre territoire, depuis 1976. Le nom Ebola vient d’ailleurs du nom d’une rivière qui passe près de la ville de Yambuku, premier foyer du virus. Face à cette épidémie, il y a l’omerta. En tant que femme et artiste, j’ai une responsabilité. Je chante en lingala, une langue qui est parlée partout en R.D.C. et j’explique l’importance de la prévention car il n’y a à ce jour pas de vaccin”.

Kandia Kora, l’auteur du titre, a évoqué l’incrédulité des gens face au virus. “En Guinée, on avait du mal à croire que cela existait, en particulier chez les jeunes. D’où l’importance d’informer sur le virus, les symptômes et les méthodes de prévention”, une analyse partagée par le français d’origine malienne Mokobé : “Nous sommes des leaders d’opinion, la voix des sans voix et ce morceau, je l’espère, fera prendre la maladie au sérieux. Dans les premiers mois de l’épidémie, les gens faisaient des blagues sur l’Ebola sur Twitter”.

Une musique porteuse de lutte et d’espoir

Porté par les voix magnifiques et puissantes de Tiken Jah Fakoly, Salif Keïta, Oumou Sangaré, Mariam, Sia Yolno et Mory Kanté et le rap mobilisateur de Didier Awadi, Marcus et Mokobé, le titre croise divers styles (folk, reggae, musique mandingue, hip hop) et multiplie les messages en plusieurs langues, bambara, français et lingala notamment. Les paroles évoquent aussi bien le désir d’éradiquer le fléau – Ebola tu es notre ennemi– que celui d’évoquer la tristesse des disparitions – l’Afrique est pleine de tristesse de voir nos familles mourir, la réalité de la maladie – prenez Ebola au sérieux et la nécessité de se soigner – Ebola Ebola aie confiance aux docteurs. Avant tout, il porte en lui la force d’un message dans lequel es artistes ont voulu transmettre toute la puissance de leur émotion.

Ce qu’il y a d’étrange et de beau dans la musique africaine, c’est qu’elle vous redonne courage même si elle raconte une histoire triste. Vous pouvez être pauvre, vous pouvez avoir seulement une maison délabrée, vous pouvez avoir perdu votre emploi, mais cette chanson vous donne de l’espoir. La musique africaine parle souvent des aspirations de l’Afrique”, disait Nelson Mandela.

Compositeur: Kandia Kora

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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