Exil et études musicales
A l’âge de 8 ans, Alsarah et sa famille s’exilent à Ta’izz (Taez), au Yémen, pour fuir le régime étouffant de son pays natal. Lorsqu‘éclate en 1994 la guerre civile yéménite opposant les forces de la République du Yémen unifiée aux séparatistes du Yémen du Sud, elle quitte à 12 ans le pays pour les États-Unis où elle commence sa formation musicale. Après des études au Pioneer Valley Performing Arts Charter High School à Hadley (Hampshire – Massachusetts), Alsarah rejoint pour 4 ans la Wesleyan University, l’université Wesleyenne située à Middletown (Connecticut) pour suivre des études d’ethnomusicologie.
The Nile Project
Après ses études, Alsarah part vivre à Brooklyn (New York), et travaille sur divers projets avec des groupes acclamés par la critique comme The Nile Project. Avec ces derniers, elle tourne dans le monde entier et participe en 2013 à l’enregistrement de leur CD « Aswan », en interprétant la chanson « Salaam Nubia ».
The Nile Project, possédant son propre label, est une organisation à but non lucratif cofondé en 2011 par l’ethnomusicologiste égyptien Mina Girgis le chanteur éthiopien-américain Meklit Hadero. Par une approche novatrice combinant musique, éducation et plate-forme d’innovation, The Nile Project, qui a pour devise “Producing harmony in a divided world” (Créer l’harmonie dans un monde divisé), aborde les défis culturels et environnementaux à la racine du conflit de Nil.
Alsarah & The Nubatones
L‘histoire du groupe Alsarah & The Nubatones commence lors d’un dîner, entre Alsarah et son joueur de darbuka et tabla égyptien Rami El Aasser, parlant des chansons nubiennes ayant trait au retour au pays, des nouvelles formes de migration et des échanges culturels entre le Soudan et l’Égypte. Leur amour commun pour la richesse des sons pentatoniques et leurs expériences de migration partagées, les amène finalement à vouloir étoffer leur trio composé avec Nahid (chanteuse et sœur d’Alsarah). C’est ainsi qu’ils décident de collaborer avec le joueur de oud arménien-américain Haig Manoukian et le bassiste français d’origine togolaise Mawuena Kodjovi. Ainsi né en 2010 à Brooklyn Alsarah & The Nubatones, rejoint par l’Américain Brandon Terzic (oud, saz, guitare). Sous la direction musicale d’Alsarah, le groupe se met à développer son style musical appelé « retro-pop d’Afrique de l’Est ».
Réalisations discographiques
En collaboration avec le producteur, DJ et « explorateur musical » français Débruit, Alsarah sort en 2013 sur le label Soundway « Aljawal (Eternal Traveler) » qui veut dire l’éternel voyageur, un premier album à l’image de cette musicienne exilée, avec quelques couleurs électro et funk.
L’année 2014 voit la formation Alsarah & The Nubatones sortir, sur le label américain Wonderwheel Recordings, l’album « Silt ». Leur retro-pop est-africaine est bien vite acclamé par les mélomanes et les médias comme le magazine américain Spin qui fait l’éloge de l’EP 6 titres « Soukura » qui veut dire « il est trop tard » (plus de 150.000 vues sur youtube).
En octobre de la même année, Alsarah & The Nubatones lancet « Silt Remixed », un opus de 8 titres remixés par 8 DJs différents : DJ Cancha Via Circuito, Captain Planet, Bodhi Sattva, Isaac Aesilii, Nickodemus, Jeremy Sole, The Spy from Cairo et DJeff.
« Silt Remixed » sera par de prestigieux magazines musicaux américains comme l’un des meilleurs albums de remix en 2014.
En 2016, celle que le magazine britannique The Guardian Magazine surnomme « la nouvelle étoile de la pop nubienne » et son groupe hétéroclite The Nubatones, sortent « Manara » (Le phare), un album fidèle à leur retro-pop est-africaine aux influences multiples, inspiré et déroutant.
« Un disque tout de noblesse, à la fois pop et ancré dans un imaginaire immémorial, pointant un enjeu crucial de notre temps à travers une musique de nerfs et de lumière. »
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Beats of the Antonov
Depuis leur premier concert en octobre 2011, le groupe Alsarah & The Nubatones a investi nationalement et internationalement de nombreuses scènes des Etats-Unis et du monde.
Parallèlement à ses concerts, tournées et enregistrements, Alsarah collabore avec le collectif soudanais Refugee Club fondé à New York par son compatriote Hajooj Kuka sur divers projets, dont la B.O. “Beats of the Antonov”, sortie en 2014 et acclamé par la critique. “Beats of the Antonov” est un documentaire écrit et réalisé par Hajooj Kuka relate l’histoire des peuples du Nil Bleu (cours d’eau d’Afrique de l’Est) et des Monts Nouba (ou Nuba) du Soudan, en montrant comment ils sont traités pendant la guerre civile – la première guerre civile soudanaise a commencé en 1955 et la seconde en 1983.
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