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“Né en 1975 à Miami de parents nigérians, Abdulzatar Adebola Abisoye aka Kuku est un auteur-compositeur, arrangeur, guitariste et chanteur de folk, afro-folk, folk-pop, ballade, RnB/Soul et afro-soul. Artiste engagé, Kuku défend la cause des enfants soldats et des petites filles violées, enrôlées et embrigadées.”

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Influences

Kuku a grandi au Nigeria, à Lagos, au son des musiques africaines qui vont l’inspirer plus tard dans sa démarche musicale. Il sera influencé par les musiques qu’écoutaient ses parents et ses amis (juju, afro-beat, fuji, highlife) et la soul des musiciens afro-américains comme James Brown.

La passion de la musique

Dès sa plus tendre enfance, Kuku se passionne pour la musique, influencé par ses parents mélomanes. « Je ne me souviens pas de l’âge que j’avais mais aussi loin que je me souvienne j’ai toujours voulu une guitare et être comme les Jackson Five, que j’adore ».
« La musique a toujours fait partie de ma vie », dit-il. Mais un réel changement s’est opéré le jour où il achète sa première guitare. « C’est en 2002, et à partir de ce moment-là, que je me suis senti libre de jouer ma propre musique sans être dépendant d’autres musiciens qui devaient m’accompagner, voulant eux-mêmes jouer de la musique et réaliser leur projet. Je me sentais enfin libre de faire mon propre son ».

Ses textes

Ses chansons véhiculent des messages d’amour, de joie et de soutien. « J’ai envie que les gens ressentent un bien-être en écoutant ma musique mais que cela les amène à réfléchir aussi. Un peu comme Stevie Wonder qui nous procure de la joie, un peu de nostalgie mais jamais de tristesse ».

Artiste engagé

« Je trouve cela formidable de s’engager comme cela pour d’autres personnes et ici pour les enfants soldats. Sa vie à soi en pensant aux autres. J’espère aider au mieux les enfants pour leur permettre de vivre une enfance normale. Il serait primordial d’arrêter les guerres car quand les adultes sont en guerre, les enfants le sont aussi. Les enfants sont plus facilement influençables et manipulables. D’ailleurs, on oublie de parler du sort des petites filles violées, enrôlées et embrigadées », précise-t-il.

Sa mobilisation et son dévouement, à travers des concerts de soutien, servent à diverses associations comme « N’Street Village » basée aux États-Unis, et milite pour la cause des femmes (dans la rue, ayant subi des violences, accros à la drogue…). « Ce que je peux offrir à ce genre d’association ce n’est pas mon argent, parce que j’en ai pas beaucoup, je ne suis pas un énorme artiste mais je peux leur offrir mon talent, ma musique et mon temps. C’est le minimum que je puisse leur donner ».

Citoyen du Monde

Kuku dit détester la politique non pas qu’il ne s’y intéresse pas mais ce sont plutôt les politiciens qui, pour lui, ne sont qu’à la recherche du pouvoir et non pas pour servir les pauvres. « Je pense que c’est un monde vraiment beau mais les choses sont rendues difficiles car on nous impose de choisir entre deux ou trois options alors qu’il y en a beaucoup plus. Et en même temps quand le monde est régi par la politique, l’économie et la finance, ça ne rend pas les choses faciles et encore moins quand on donne le pouvoir à un général d’armée ».

C’est surprenant quand on apprend que Kuku s’est engagé, à l’âge de 21 ans, dans l’armée américaine. C’était là le seul moyen pour lui de payer ses études. « Je ne ressens aucune allégeance pour aucun pays en particulier. Pour moi, tous les pays sont beaux. Je ne suis pas en train de revendiquer une communauté américaine (à travers cet engagement) par rapport à d’autres ».

Sa vision du monde, de son propre monde, est, elle, bien différente. « Je pense que je sais qui je veux être. Je pense que chaque jour offre une toile nouvelle dans laquelle nous dessinons un tableau différent. Mon monde est le monde de l’amour. C’est un beau monde rempli d’amour où je rencontre des gens biens ». Quant à la haine, il n’y accorde pas grande importance car, selon lui, « si la haine voyait son monde de l’extérieur, elle dirait « non » il y a trop d’amour dans ce monde-là donc ça n’est pas intéressant ».

Il rendra hommage à George Floyd, de son vrai nom George Perry Floyd Jr. Né le 14 octobre 1973 à Fayetteville dans l’État de Caroline du Nord, George Floyd est un Afro-Américain, tué par la police lors de son arrestation le 25 mai 2020 à Minneapolis, dans l’État du Minnesota, pendant laquelle un policier, Derek Chauvin, le maintient menotté et en plaquage ventral avec son genou sur sa nuque durant plus de huit minutes, l’empêchant ainsi de respirer. Les images de son arrestation et la nouvelle de sa mort mènent à une vague de protestations aux États-Unis et dans d’autres pays du monde.

Son parcours

Riche d’une culture africaine et américaine, Kuku émet une nette dissemblance entre ses deux civilisations à la fois sur le plan politique, économique, social et culturel. « Les Africains sont des gens pleins de ressources. Mais parfois certains ont un complexe d’infériorité par rapport aux Occidentaux qu’ils placent haut, très haut. Du coup, ils ont l’impression de devoir être comme eux. Comme par exemple, le Mali qui a eu besoin de la France pour faire la guerre alors que je pense que c’est un pays avec des gens très talentueux avec des ressources à exploiter : le pétrole, la nourriture, l’or … mais malheureusement ces gens-là s’occidentalisent de plus en plus ».

A son retour aux États Unis, l’artiste s’est rendu compte en déclarant : « ça n’était pas ma culture d’origine ». Il se souvient notamment d’une petite anecdote qui le fait encore beaucoup sourire. Celle-ci remonte à l’Université, aux États Unis, quand certains de ses camarades lui demandaient s’il y avait, au Nigeria, un aéroport, des maisons, de l’électricité… Des questions qui l’ont profondément choqué. Surtout lorsqu’un professeur, lui réitère les mêmes interrogations.

Un parallèle entre la France et les États-Unis est fait. Il insiste sur le fait « qu’en France, il y a une exposition des artistes de toutes les origines confondues qui montre les différentes cultures dont le pays est enrichi. Les gens peuvent voir des posters, des affiches d’artistes africains en concert ou dans les salles, dans la rue ou dans le métro ». Une mise en avant, dénote-t-il, qu’il n’y a pas aux États Unis. Il a davantage conscience que ce brassage culturel n’est peut-être propre qu’à Paris.

Ses projets

Kuku a collaboré avec des artistes tel que le batteur araignée de l’afro-beat et compagnon de route de Fela Kuti, Tony Allen (CD « Film Of Life »), et participé à des compilations comme « Red Hot + Fela » (2013).
Il a aussi réalisé de nombreux projets personnels : « Love Sessions (Limited Edition) » (2005), « Unexpected Pleasures » (2006), « The Absence of Cool » (2007), « Love in a Time of Hope & Recession (feat. Sticky Mulligan) » (2010), « Soldier of Peace » (2012), « Open Your Eyes While Pray » (2014) « Ballads & Blasphemy » (2015), « Kuku » (2017)…

*Source : https://www.afrik-musique.com/

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Nago Seck

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