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“Révélée sur la scène internationale par le maître de la kora Soundioulou Cissokho, Maa Hawa Kouyaté (ou Mahawa) à la voix de soprano est sans aucun doute l’une des plus grandes cantatrices de la chanson mandingue. Née en 1949 en Guinée, cette grande diva n'est autre que la fille du chanteur et "xalamkat" (joueur de xalam) El Hadj Djali Kandara Kouyaté et de la cantatrice Mariama Dianké Kouyaté, deux grands "djélis" (griots) guinéens, spécialistes de la chanson épique.”

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Soundioulou Cissokho, le découvreur

Invité en 1967 à l’inauguration du Palais du Peuple à Conakry (Guinée), Soundioulou Cissokho est couronné « roi de la kora » par le défunt président Ahmed Sékou Touré. Il fait à cette occasion la connaissance d’une jeune fille de 18 ans à la voix d’or, Maa Hawa Kouyaté, qui connaît parfaitement le répertoire traditionnel de la musique mandingue et deviendra son épouse.

En 1972, Soundioulou Cissokho réintègre l’Ensemble lyrique Daniel Sorano avec Maa Hawa Kouyaté qui se signale par sa voix aux inflexions multiples. La complicité du duo est telle que « Soundioulou et Mawa » sont inscrits sur la calebasse de la kora. Dès lors, ils font le bonheur des mélomanes avec des titres comme « Bandia », un hommage de Maa Hawa à deux dignitaires religieux, les jumeaux Al Hassan et Al Hussein Sylla, parents du producteur lbrahima Sylla, « Maïmouna Kouyaté », un hommage à la défunte épouse, mais aussi « Ceddo » (sur la fierté des guerriers gabunkés), « Sory » (chant des Touré et hommage aux religieux mandingues), « Emile Badiane » (ex ministre et député-maire de Bignona en Casamance) et surtout « Mariama » (sa création préférée)…

Le couple royal de la musique traditionnelle africaine

Lors de leur tournée internationale en 1980 (Maroc, Hollande, France), six titres du célèbre duo dont « Diaka », « Alla Leno », « Dia Banna », « Dioula Diékéré » font l’objet d’un album intitulé « Le couple royal de la musique traditionnelle africaine à Paris » (Bellot Records – 1981), du nom du titre que leur a affublé la presse ivoirienne lors de leur passage à Abidjan en 1974 (Soundioulou Cissokho avait offert une kora au président Félix Houphouët Boigny). En 1981, le duo organise un jubilé à travers diverses villes du Sénégal (Dakar, Ziguinchor, Kaolack, Diourbel, Saint-Louis, Thiès), invitant les grands « korafolas » de la région (Guinée Bissau, Mali, Gambie, Côte d’lvoire et Guinée Conakry). L’année suivante, Soundioulou Cissokho quitte définitivement l’Ensemble lyrique traditionnel Daniel Sorano pour une retraite qu’il pense bien méritée mais est sollicité avec Maa Hawa pour des galas en Afrique, en Europe et en Asie : Sénégal, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Libéria, Sierra Leone, Niger, Togo, Guinée Bissau, Gambie, Maroc, Algérie, Tunisie, Roumanie, France, Suisse, Belgique, Russie, Angleterre, Iran et Japon où ils enregistrent « Songs of griots II ». Le couple royal enchantera son public jusqu’à la disparition de Soundioulou Cissokho le 8 mai 1994.

Maa Hawa à l’honneur

Maa Hawa sera en avril 2008 l’invitée d’honneur, avec la cantatrice sérère Yandé Codou Sène, de la 2ème Edition du Festival International du Conte et de la Parole à Gorée. A l’occasion de ses 40 ans la même année, le théâtre Daniel Sorano organise une semaine de festivités auxquelles elle participe en compagnie de Samba Diabaré Samb, Abdoulaye Idy Seck, Khady Diouf, Kiné Lam, Fatou Guewel ou encore Fatou Thiam Samb.

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Nago Seck

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