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“Auteur-compositeur, arrangeur, joueur de mbira et chanteur, Gabriel Segwagwa Thobejane aka Mabi Thobejane surnommé "The Conga King" ("Le roi du conga"), est un maître tambour né en 1947 à Mamelodi, le plus grand township de Pretoria (Afrique du Sud). Figure emblématique de la musique sud-africaine, membre du groue Sakhile, Mabi Thobejane est un des doyens de la scène jazz fusion locale, tout comme le groupe Malombo Jazz Makers (Malombo) fondé en 1963 par son oncle, le guitariste Philip Tabane, et dont il fut le percussionniste depuis les premières heures…”

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Les débuts

Malgré la réticence de sa mère qui le destinait à la prêtrise, Mabi Thobejane commence très jeune à observer, puis à apprendre en autodidacte la manière dont ses voisins de la tribu Balobedu jouaient les tambours, comment et sur quelles parties de la peau il faut battre pour avoir les rythmes et mélodies. Bientôt, Mabi commence à aller chercher des peaux à la tannerie, à fabriquer ses propres tambours et à jouer devant le shebeen (bar clandestin) de Charlie Kguludi, au risque de se faire gronder par sa maman.

Malombo Jazz Makers

Lorsque son oncle Philip Tabane, l’un des plus grands guitaristes sud-africains, découvre le talent du jeune artiste, il lui demande de se joindre à lui en tant que percussionniste pour former, en 1963, ce qui deviendra l’un des plus grands groupes d’Afrique du Sud, le Malombo Jazz Makers (ou Malombo). Lors de leur tournée internationale des années 1970, les menant en Angleterre (Brixton), puis aux Etats-Unis, Phillip Tabane et son neveu se rendent à Harlem et au Bronx, à New York, à la recherche d’une liberté musicale et spirituelle.

L’influence de Miles Davies

C’est là que Mabi Thobejane découvre les sons de Miles Davies qui vont l’influencer et changer complètement sa vision musicale. Ils partageront d’ailleurs l’affiche avec le compositeur et trompettiste de jazz américain lors de leur étape à San Francisco.

Retour en Afrique du Sud

De retour en Afrique du Sud, Mabi rejoint en 1979, ainsi que Ngenekhaya Mahlanghu (voix, saxophone, flute, percussions) et Themba Mkhize (claviers, voix), Sipho Gumede (basse, percussions, guitare) et Khaya Mahlangu (saxophone ténor et soprano, percussions, voix) en vue de la formation de Sakhile, un groupe de jazz fusion (afro-jazz), participant à l’enregistrement des albums de la formation. Il posera aussi les sons de ses congas sur des opus avec Sipho Gumede, dont « Down Free Avenue » et « Ubuntu-Humanity ».

Sakhile

En 1980, Mabi Thobejane est de l’aventure de Sakhile, un groupe créé avec Khaya Mahlangu (auteur-compositeur, saxophone ténor et soprano, percussions, voix), Sipho Gumede (basse, percussions, guitare) et Mabi Thobejane (percussions, sanza), rejoints ensuite par Themba Mkhize (claviers, voix) et Ngenekhaya Mahlanghu (voix, saxophone, flute, percussions). Sakhile décide d’explorer une musique de fusion entre jazz et sonorités africaines (afro-jazz).
Après un passage à vide de quelques années, Sakhile renaît en 1987, tourne eu Europe et en Afrique et représente l’Afrique du sud au « Meeting of the World music festival » en Finlande et en Union Soviétique.

Conga Fury

Dans les années 1990, Mabi Thobejane crée sa propre couleur musicale, une fusion kwela/jazz (jazz fusion), inspirée des sons de Miles Davies entendus à New York près de vingt ans auparavant. Mais il faut attendre 1997 pour l’entendre dans son album hommage à Nelson Mandela, « Madiba », réalisé avec des invités comme Busi Mhlongo (chant), Byron Wallen (trompette), Changuito (percussions), Jessica Lauren (orgue, piano, keyboards), Lungiswa Plaatjies (voix), Madala Kunene (guitare), Robert “Doc” Mthalane (guitare) et Vusi Khumalo (batterie).

Depuis, Mabi Thobejane a été impliqué dans certaines des collaborations les plus excitantes, dont une tournée de près de dix ans avec le groupe de trance psychédélique anglais Juno Reactor, participant à l’enregistrement de leur single “Conga Fury” (1996). Dans ce titre, les modulateurs et séquenceurs de Ben Watkins laissent par endroits le talentueux percussionniste propulser toute son énergie à travers les battements de ses congas en furie, une magnifique alchimie entre instruments acoustiques et électroniques concoctée par le Sud-Africain. Mabi Thobejane rééditera l’expérience sur d’autres albums : « Bible Of Dreams » (1997), « Shango » (2000), composant “Badimo”, “Masters Of The Universe”, “Song For Ancestors” ou encore « Labyrinth » (2004) où il est aussi vocaliste sur le titre “Navras”.

Collaborations diverses

“Le roi du conga” collaborera aussi avec Max Lässer et Pops Mohamed (« Between »), Amampondo (plusieurs CD et DVD), Africa 2000 (DVD « Live at Bagleys »), Tribal Ethno Dance (« Tribal Southern Africa » feat. Airto Moreira), Barungwa (« The Messengers »), Madala Kunene (« King of the Zulu Guitar »), et bien d’autres encore… En février 2008, sort chez Melt 2000, « TM Africa », un album kwela/jazz (jazz fusion) réunissant Mabi Thobejane et Thabang Philip Tabane aka Thabang Tabane, son neveu qu’il a lui-même formé aux percussions et qui n’est autre que le fils du célèbre guitariste Philip Tabane, le fondateur du fameux groupe Malombo Jazz Men. Suit en novembre, toujours sur le même label, la sortie de « Melodi », réalisé avec le musicien, chanteur et ingénieur du son Dan Mampone, la chanteuse Busi Mhlongo, le batteur camerounais Brice Wassy ou encore les guitaristes Madala Kunene et Papa Noël.

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Nago Seck

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