" "
“Pionnier du folk malgache dans les années 1970, le groupe militant Mahaleo («~libre~» en malgache), fondé en 1972 à Antsirabé, au centre de Madagascar, lors des mouvements estudiantins qui ont fait chuté le pouvoir néocolonial, invitait leurs amis «~paysans poètes~» à écrire des textes. Mahaleo, tiré du nom de son créateur, Zafimahaleo Rasolofondraololo dit Dama, s'illustre en fusionnant plusieurs styles comme le jijy (rap tradi.), le béko et le tandonaka mais aussi en proposant du tsensigat (folk malgache)... ”

"
"

Fondé en 1972 à Antsirabe Madagascar, Mahaleo, groupe phare de la scène malgache, est formé à ses débuts de sept artistes, tous auteurs, compositeurs et intellectuels : Dama (guitare, kabosy, harmonica, voix – sociologue), Andrianabela Rakotobe «~Nono~» (guitare, basse, voix – chirurgien), Charles-Bert Andrianaivo «~Charles~» (batterie, percussion – sociologue), Famantanantsoa Andriamihaingo Rajaonarison «~Fafa~» (chant, guitare – responsable de service d’assainissement), Honoré Augustin Rabekoto «~Bekoto~» (piano, guitare, sodina (flûte), voix – sociologue), Andrianabelina Rakotobe «~Dadah~» (guitare, basse, voix – chirurgien). Quant au septième, Raoul, de son vrai nom Raosolosolofo Razafindranoa (guitare, voix – médecin de formation), il décède le vendredi 3 septembre 2010 à l’âge de 59 ans.

Le folk malgache

En 1975, le marxiste Didier Ratsiraka accède au pouvoir. La malgachisation de la culture prônée par le régime, la popularité du protest song et la rareté des instruments électriques provoquée par la fermeture économique du pays provoquent un retour à l’acoustique. C’est la naissance du tsensigat incarné par Dama (ou Dama Mahaleo) : un folk malgache original combinant le style ba gasy malgache et le folk américain. Ce dernier fut, à un certain moment, élu député à Antananarivo…

Mahaleo est l’instigateur de tout un mouvement culturel désireux de réhabiliter les cultures du terroir, allant jusqu’à inviter des paysans poètes à écrire des textes. Il s’inspire du beko, polyphonie du sud, du jijy, forme de rap tradi, du tandonaka, rythme traditionnel des montagnes, du sigaoma, mélange de salegy et de séga et fait appel à des amis Dama pour les textes. «~Comme tous les protests singers, Dama fut avant tout un militant. Il était très influencé par Crosby, Still, Nash & Young. Cette influence s’est ressentie dans la manière d’harmoniser les voix. Il joue à la fois du kabosy (petite guitare malgache) et de la guitare~».

En 2006, le cinéaste brésilien Cesar Paes et Raymond Rajaonarivelo Mahaleo réalisent un film (dont une BO) sur ce groupe mythique, à travers leurs chansons à la fois engagées et poétiques…Un an plus tard, pour leurs 35 années de carrière à l’Olympia à Paris (France), les 2 & 3 juin, leurs concerts mémorables font l’objet d’un CD et d’un DVD 35ème anniversaire : Live Mahaleo à l’Olympia…Groupe phare de la scène malgache, parlant du quotidien de leurs compatriotes, de leur identité, de leur souffrance, de la pauvreté, des enfants des rues, de l’éducation ou encore de l’environnement, Mahaleo a sillonné le monde plusieurs fois et enregistré plusieurs albums dont Madagascar (1975), Tadidiko (1997), Mahaleo : En concert (1998)…

"
"
"
"

À propos de l'auteur

Nago Seck

Nago Seck

Laissez un commentaire