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Né au XIX° siècle dans le KwaZulu-Natal en Afrique du Sud (Afrique australe), le maskandi (ou maskanda) est un folk polyrythmique zoulou joué originellement par des hommes, appelés Minstrels du fait de leur vie itinérante. Depuis les années 1990, on assiste à l'émergence de groupes féminins. ”

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Popularisé dans les années 1920, le maskandi est développé dans les années 1940 par John Bhengu, un musicien de rue de Durban interprétant à la guitare des mélodies traditionnelles. Ce dernier s’illustre notamment par le style ukupika (jeu en picking) contrairement au strumming (grattage des cordes)…

Une musique de nomades

Pour le Minstrel, la vie nomade n’était pas rare : dans les zones rurales, beaucoup se déplaçaient de village en village. En outre, le travailleur migrant dans le contexte plus large de l’Afrique du Sud devait quitter sa maison pendant de longues périodes quittant les zones rurales pour se rendre à Durban ou à Johannesburg emportant avec lui sa musique, une façon de se se reconnecter culturellement à leur terre d’origine.

Presque tous les textes traitant du maskanda s’ouvrent généralement avec cette mention: un personnage apparemment solitaire dans les rues de Durban, guitare décorée à la main, grattant les cordes de sa guitare et chantant seul. Le musicien ambulant et la structure répétitive et cyclique de la musique est l’expression de cette vie nomade

Les instruments

Chanté dans les champs de canne à sucre, le maskandi accompagnait originellement un interprète solo. Il était joué avec des instruments comme le pennywhistle (flûte), les cornes (vuvuzela – prononcer vouvouzéla) puis la guitare acoustique, l’accordéon, le concertina ou le violon.

Selon Rob Allingham, seuls les Zulus, les Ndebele du Zimbabwe (cousins des Zulus) et les Shangaans du Mozambique sont devenus dans cette région des peuples reconnus dans l’adoption et la popularisation de la guitare. Il existe deux principaux styles de guitare dans la tradition maskanda, l’ukuvamba (grattant quelques accords de base dans la tradition marabi) et l’ukupika (le picking ou jeu en arpèges), ce dernier mettant davantage en valeur la virtuosité des exécutants. Selon certaines sources la tradition du picking ou jeu en arpèges serait venue du nord (sud du Zimbabwe ou du Mozambique, mais certaines techniques d’arpèges (dans le cas de John Bhengu) seraient originaires de l’Umkomaas, région sud du KwaZulu Natal..

john Bhengu

john Bhengu

Le maskanda est souvent décrit comme un style néo-traditionnel, lié à la guitare même si cet instrument n’est pas le seul participant à ce style. Cette longue tradition musicale syncrétique a intégré un certain nombre d’instruments occidentaux comme le concertina, l’accordéon, le violon, la flûte (imitant le sifflet de l’arbitre) ainsi qu’ un certain nombre d’instruments africains comme les cornes (vuvuzela – prononcer vouvouzéla). À bien des égards le terme lui-même – maskanda – est un amalgame dérivé du mot afrikaner Musikant signifiant musicien. Dans son livre, Music of South Africa, Carol Muller suggère que le terme lui-même implique une association avec la musique faite par des afrikaaners , essentiellement des fermiers blancs (notamment le vastrap joué au concertina) La plupart des autres formes d’expressions artistiques sont Zulu tels que le chant, la danse, les percussions appelés ngoma.

La structure des morceaux de maskanda

Les morceaux de maskanda se composent généralement de quatre parties: 1. le Intela ou izihlabo, , une introduction improvisée instrumentale, 2. un refrain répétitif vocal où tous chantent en harmonie, 3. un récit vocal où le lead vocal raconte une histoire, et 4. la ukubonga , forme de louange, le plus souvent à l’attention des musiciens ou de leur famille. Le maskanda était aussi une sorte de sérénade pour séduire les femmes.

Le maskanda aujourd’hui

Sorti de son cadre traditionnel, le maskanda est, de nos jours,
joué pendant les cérémonies religieuses ou d’initiation, les mariages, les baptêmes ou les funérailles. Il n’est plus seulement réservé aux hommes et s’intégré dans d’autres courants musicaux : kwaito, pop, électro, techno, house…

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Le maskanda est porté maintenant sur la scène internationale par des artistes comme Phuzekhemisi, Mphatheni Khumalo, Busi Mhlongo, Shiyani Ngcobo, Vusi Mahlasela, Shophi Ngidi, Madala Kunene, Nkindlana & Vusi Buthelezi, Zamakile Nkomo, Thokozani Langa, Amatshitshi Amhlope, Dan Dewes et bien d’autres encore…

dans les années 1990, on assiste à l’émergence de groupes féminins dont les plus populaires sont Izingane Zoma, Imithente et Amatshitshi Amhlophe sans oublier l’artiste phare Busi Mhlongo.

Groupes féminins de maskandi :

– Izingane Zoma,
– Ubuhle Bezintombi,
– Imithente, leader : Dumsile Manana
– Zondeni,
– Umlamu Wam,
– Izintombi Zikamacinjana,
– Buselaphi,
– Boneni
– Amatshitshi Amhlophe
– Zondeni Chonco (chanteuse et seule productrice de maskandi)

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

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