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Le pantsula est une danse née dans les années 1950/1960 dans les townships d’Alexandra et de Sophiatown, à Johannesburg, en Afrique du Sud (Afrique australe). C’est aussi un rythme mêlant mbaqanga zoulou, charleston, step et rock. Destinée à l’origine à la lutte contre l’apartheid (non violente), le pantsula était pratiqué par des troupes composé d’hommes d’un certain âge qui rivalisaient dans des compétitions de “street dance” (danse de rue). Progressivement, le pantsula s’impose et est dansé dans toute l'Afrique du Sud. Vers la fin des années 1970, le pantsula, jusque-là pratiqué uniquement par les hommes, va toucher les Sud-Africains noirs de tous âges et des deux sexes. ”

Pantsula

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Le pantsula donnera naissance en 1985 au mapantsula, une danse des enfants des rues appelée “danse des voyous”, mais aussi un style musical tiré du mbaqanga zoulou, agrémenté de funk, d’électro et de dance music.

Ce courant musical baptisé disco par les inconditionnels est surnommé péjorativement “bubblegum” par les adeptes du marabi. Il est popularisé par le producteur incontournable du genre, Chicco Sello Twala, avec la sortie de son album I need some money, disque de Platine en 1985.

Le mapantsula devient très populaire à la sortie en 1988 de “Mapantsula”, une comédie dramatique réalisée par Oliver Schmitz sur l’histoire d’un petit voyou indifférent à la lutte de ses frères dans le ghetto de Soweto (à Johannesburg) et qui se retrouve un jour prisonnier avec des détenus politiques qui le méprisent. Le commissaire voyant en lui un “indic” potentiel, le “mapantsula”, devra faire son choix et prendre conscience du problème de sa race.

Des artistes comme la défunte Brenda Fassie ou la chanteuse Yvonne Chaka Chaka, toutes deux produites par le spécialiste du genre, Chicco Sello Twala, ont contribué au développement du genre.

Le pantsula connaîtra une seconde vie en 1992 grâce à Via Katlehong Dance, une troupe du ghetto de Katlehong, célèbre pour les soulèvements des années 1980. Cette compagnie y intègre le “gumboot” (danse percussive des mineurs sud-africains pratiquée avec des bottes en caoutchouc), le hip hop, la house et la techno pour soutenir leurs voix puissantes et accompagner leurs danses énergiques faites de contorsions, de tournoiements des hanches, de frappes des pieds et de claquements des mains.

Pour la jeune génération, le pantsula est plus qu’une danse ou une musique, c’est une célébration de la liberté retrouvée depuis la fin de l’apartheid, un mode de vie, une façon d’être et d’agir.

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Nago Seck

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