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“Nièce de Fanta Damba, l'une des plus grandes "djélimousso" maliennes, Mah Damba, née en 1965 à Bamako, au Mali, dans une famille de djélis (griots), fait valoir le courant "bamana" (bambara) de la musique mandingue. Elle s'illustre en 1989 avec sa cassette "Pory", réalisée avec son mari Mamaye Kouyaté, virtuose du ngoni, et un ensemble classique malien intégrant kora, balafon, djembé, tamani, flé (flûte bambara)... ”

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Une famille de griots musiciens

Fille de Djéli Baba Sissoko, le grand maître du djéli ngoni et conteur, la diva Mah Damba est la femme de Mamaye Kouyaté, maître de la parole, virtuose de la guitare et joueur de ngoni, la mère des chanteuses Sira Kouyaté et Fatoumata Voridio Tanti Kouyaté aka Woridio Tounkara et du guitariste virtuose et joueur de ngoni Guimba Kouyaté. Elle est la nièce de Fanta Damba, l’une des plus grandes « djélimousso » (griotte) du versant bambara de la musique malienne et la tante de Baba Sissoko (basé en Italie), lui-aussi virtuose du ngoni mais aussi expert du tamani.

Apprentissage

Elle fera son apprentissage du chant auprès de ses tantes comme sa mère n’était pas chanteuse. Par la suite, elle intègre intègre l’Ensemble Instrumental National du Mali où elle se perfectionne auprès d’artistes confirmés.

Mamaye Kouyaté et Mah Damba à Paris

En 1982, Mah Damba part rejoindre son mari Mamaye Kouyaté vivant à Paris (France). Mais a bien vite, elle a le mal du pays. Heureusement, commencent les premières animations du duo (elle est au chant, son époux, au ngoni), lors des mariages, baptêmes, circoncisions, cérémonies communautaires ou fêtes dans les foyers des travailleurs maliens basés dans la capitale française. Puis viennent les premiers concerts, et en 1984, la première tournée. Leur style chanté en bambara d’une voix au timbre est puissant, et tiré du répertoire classique de la musique mandingue, séduit le public et les pousse à continuer dans cette voie. Le 26 décembre 1986, le duo donne un concert à Paris avec leur compatriote et cantatrice, la « djélimousso » (griotte) Djita Sacko.

Leurs projets

En 1990, Mamaye Kouyaté pose les lignes de son ngoni sur l’album « The River » de son compatriote Ali Farka Touré. En 1997, Mah Damba sort une cassette éponyme (Samassa Records), réalisée avec son mari Mamaye Kouyaté (guitare), et un ensemble classique malien intégrant kora, balafon, djembé, tamani, flé (flûte bambara)… Elle offre deux de ses premiers tubes, « Nyarela » et Den kolo. Cette même année 1997, sortent « Nyarela » (Tréma), et « Mah Damba et Mamaye Kouyaté » (Camara Production), un opus comprenant deux titres de plus de 30mn chacun, « Den Nialé » et « Lahidou ».

Cependant l’exilée Mah Damba a toujours la nostalgie du pays et des siens. Alors, pour rester en contact avec sa famille, elle appelle régulièrement son père Djéli Baba Sissoko (1922-2001), connu au Mali comme l’un des plus grands conteurs. En 2000, sort « Djélimousso », un album réalisé avec son époux et le même ensemble. L’année 2001 voit la Française Corinne Maury et le Suisse Olivier Zuchuat réaliser « Une griotte en exil », un documentaire consacré à son quotidien, filmé à Paris et à Bamako. Un an plus tard, le couple Mah Damba et Mamaye Kouyaté enregistrent pour Camara Production « Katakalé », un album fidèle au répertoire classique de la musique mandingue.

Des enfants musiciens

S’inspirant de leurs parents, les enfants restent fidèles à la tradition : Guimba Kouyaté, initié par son père, est un guitariste, Sira Kouyaté et sa sœur Woridio Tounkara sont des chanteuses formées par leur mère et choristes d’Amadou & Mariam. Tous trois participeront à l’enregistrement de certaines chansons de leur mère.

Les Chorales et l’Orchestre de la Maison des Métallos

Depuis 2007, Mah Damba et sa famille collaborent avec Les Chorales et l’Orchestre de la Maison des Métallos, des ensembles pouvant comprendre jusqu’à 100 choristes et musiciens, et dirigés par Claire Caillard-Hayward et Berry Hayward, des musiciens engagés dans la création et dans la transmission et fondateurs de l’association Rhizomes – les racines de l’art démultipliées. A cette occasion Mah Damba, chantant en bambara, apprend aux choristes à interpréter ses morceaux dans sa langue maternelle.

Mamaye Kouyaté n’est plus

En septembre 2009, un grand malheur vient frapper la famille, avec le décès de son mari et virtuose du ngoni, Mamaye Kouyaté, des suites d’une maladie.

A l’ombre du grand baobab

Ouverte à d’autres cultures, Mah Damba l’est aussi pour d’autres instruments comme la kora ou la contrebasse du jazzman français Jean-Jacques Avenel sur cinq des 14 titres de son opus « A l’ombre du grand baobab » (2010 – Buda Musique), dédié à la mémoire de son défunt mari. On retrouve aux côtés de la diva malienne : Silima Sakoné (kamélé ngoni), Makan Tounkara (ngoni), son fils Guimba Kouyaté (guitare), Mado Sacko (djembé) et ses filles Sira Kouyaté et Woridio Tounkara (voix, chœurs). Suit en 2011 « Djoumara Djéli », paru chez Kalitex Production.

Mah Damba et Sequenza 9.3

En 2012, Mah Damba donne à Beynes (Yvelines – Île-de-France) un concert à la Barbacane intitulé Oratorio Mandingue, en compagnie de l’ensemble vocal Sequenza 9.3, avec Pierre Marcault Franck Tortiller, Catherine Simon-Pietri, Julien André, Michel Marre, Felipe Cabrera, mais aussi de son fils Guimba Kouyaté (guitare) et d’Ibrahima Diabaté aka Bourama (ngoni, doundoun).

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Nago Seck

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