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Initiatrice en 1991 du groupe familial Njava, basé en Belgique et fondé avec sa sœur Gabrielle “Lala Njava” Raharimahala (voix) et ses frères, Théogène "Dozzy" Randriamanpionana (guitare, marovany, voix), Patrick “Pata” Randriamanjava (batterie, voix) et Maximin “Max” Randriamanjava (basse, voix), Monika Njava développe une musique appelée “ethnotic groove”. Ce genre acoustique soutenant des textes sur la maltraitance infantile, les enfants des rues, la corruption, la justice sociale, l’unité, la tolérance, l'espoir, le désespoir, l'amour et l'humour est inspiré des styles comme le “beko” des Antandroy et des Mahafaly, peuples du sud malgache. En 1992, Njava remporte le Prix Media du concours Découvertes RFI...”

Vetse

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Enfance

Monika Njava, de son vrai nom Monique Rasoarnirina, a passé son enfance dans le sud-ouest de l’île de Madagascar, dans le port de Morondava. Elle grandit dans une famille musicale de 15 enfants. A 14 ans déjà, elle se produit avec ses frères. A l’époque, ses influences ne se limitent pas à la musique traditionnelle des peuples Bara et Antandroy : Miriam Makeba passe à la radio et ses grands frères écoutent de la soul. Le chant puissant de Makeba, d’Aretha Franklin et de Tina Turner va profondément marquer Monika. “Ce sont les trois voix qui m’ont toujours accompagnée”, dit-elle.

Une célébrité nationale

A 18 ans, Monika Njava se rend dans une plus grande ville, à Tuléar. Elle crée son propre groupe, se produit en ville et dans les villages avoisinants. Elle ouvre également un petit snack où se produisent des musiciens. L’endroit deviendra un véritable club, le Galeha Dance, dont on parle aujourd’hui encore à Tuléar.

Avec la sortie de sa chanson “Mausolée”, Monika devient une célébrité nationale. Ce tube, qui critique l’argent et le pouvoir des élites, sera interdit à la radio par le gouvernement. Ce qui n’empêche pas Monika de faire le tour de l’île. Elle devient la chanteuse malgache la plus connue et a la réputation d’être… une bête de scène. “Cette chanson a touché les gens. C’est à partir de là que j’ai pu partager l’émotion avec le public”, commente Monika.

Njava

En 1991, elle s’installe à Bruxelles, en Belgique et fonde le groupe Njava avec sa sœur Gabrielle “Lala Njava” Raharimahala (voix) et ses trois frères, Théogène « Dozzy » Randriamanpionana (guitare, marovany, voix), Patrick “Pata” Randriamanjava (batterie, voix) et Maximin “Max” Randriamanjava (basse, voix). “Nous créons notre propre style musical et j’ai développé une identité particulière avec un timbre vocal inspiré des traditions Antandroy et Bara. ”, explique-t-elle.

Un grand changement se produit en 1992 lorsque Njava remporte le Prix Media du concours Découvertes RFI. S’ensuivent une tournée mondiale, de nombreux grands festivals (Belgique, Japon, Espagne, Etats Unis, Mexique, Brésil), participant aux festivals Womad (Angleterre), Voice of Asia (Kazakhstan), Africolor et Les Transmusicales de Rennes (France), Festival de Montréal (Canada) et un contrat avec EMI Hemisphere. Le groupe sort deux superbes albums Vetse (1995) et Source (2000). “J’ai eu l’occasion de rencontrer de grands artistes et j’ai eu l’immense bonheur de partager la scène avec une de mes idoles, Miriam Makeba”, confie-t-elle.

Disque de platine

A cette époque, Monika rejoint le groupe Deep Forest pour son album de platine Comparsa (Sony Music – 1998) et la tournée internationale qui s’ensuit. Elle prête également sa voix aux bandes son de documentaires et de publicités (“Toumaii”, “Skoda”). En 2002, elle participe à l’opus African Divas de Frederic Galliano, un projet réunissant plusieurs chanteuses africaines et primé la même année aux Victoires de la musique en France.

En 2003, Monika, sa sœur Lala Njava et des femmes malgaches installées en Belgique créent l’association “Dames d’amour” dont le but est de soutenir les femmes et les enfants de certains villages défavorisés Madagascar. Pour collecter des fonds, elles ont formé un trio a cappella, Dames d’amour, qui donne des concerts ou organise des soirées et ouvert un magasin d’artisanat malgache. Les recettes de ces activités sont destinées à l’association. En plus de ces activités, Monika écrit et publie le “Njava Cookbook”. “C’est un hommage à ma mère”, explique-t-elle. Les recettes, comme sa musique, mélangent tradition et autres influences.

En 2007, les frères Dozzy Njava, Pata Njava et Max Njava fondent le groupe Interphone, lauréat du concours “Carrefour des Talents” des Francofolies de Spa (Belgique). Un an plus tard, leur rencontre avec Marc Pinilla aboutit à la création du groupe de pop-rock Suarez et d’un studio d’enregistrement à Mons. Quant à sa sœur Lala Njava, elle entame une carrière solo et enregistrera en 2013 son premier opus personnel, Malagasy Blues Song. Mais la famille se retrouve de temps à autre pour divers projets…

Haizina

Haizina (Obscurité), le nouvel album de Monika sorti en 2012, marque son retour d’artiste en solo. Elle aborde, toujours sans concessions, la pauvreté, l’injustice et la corruption que son peuple subit. Sa voix au timbre riche, expressive, vivante, puissante et pleine d’émotion est soutenue par une musique mêlant des sonorités du sud et du sud-ouest (tsapiky (né des bals poussières de Tuléar), jihe (des Vezo, Masikoro et Bara), de Menabe au sud-ouest ou beko (l’afro-blues des Antandroy et des Mahafaly) à la pop, au rock, à la soul, au blues et au folk. Comme son titre Haizina le suggère, cet album est très personnel. “C’est la réalisation d’un rêve, ” conclut Monika.

* Source: http://www.monikanjava.com

Crédit photo: Tony Rakoto

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Nago Seck

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