Orchestra Baobab
A son adolescence, Médoune Diallo se passionne pour le « son cubano » diffusé à la radio sénégalaise : Aragon, Celia Cruz, Compay Segundo, Septeto Habanero, Ibrahim Ferrer, Sonora Matancera, Los Matecocos, Mongo Santamaria, Rumbata de Camaguey. Il est aussi marqué par des artistes africains, comme le chanteur sénégalo-gambien Laba Sosseh et le Congolais Tabu Ley Rochereau. Après quelques expériences avec des groupes comme l’Orchestre Laye Thiam avec lequel il enregistre le titre « Yalla mayegnou » en 1972, Médoune Diallo intègre la même année l’Orchestra Baobab de Cheikh Sidath Ly, Barthélémy Atisso, Balla Sidibé, Laye Mboup, Rudy Gomis ou encore Mohamed Latfi Ben Geloun. Cette formation pépinière afro-cubaine/afro-pop recevra de grands artistes du pays comme Ndiouga Dieng, Charles Ndiaye, Thierno Koité, Peter Udo, Mountaga Koité, ou encore les frères Thione et Mapenda Seck. C’est au sein de cette formation que le grand public découvre sa voix particulière, riche et posée. Entre 1972 et 1992, il participe à l’enregistrement de plusieurs albums, dont Orchestra Baobab vol.1 & vol.2, Bawobab 75, Guy gu rey gui, Senegaal Sunugaal, Adduna jarul naawo, On verra ça, « Pirate’s Choice », et bien d’autres… Ses titres comme « Fouta Toro » (région d’origine de ses parents), « Féthial way sama xol », « La rébellion » ou « Ray m’bélé » font encore le bonheur des discothèques africaines.
Africando
En 1992, Ibrahima Sylla décide de réaliser trois albums avec trois ténors de l’afro-cubain sénégalais, Médoune Diallo (ex Orchestra Baobab), Pape Seck (ex Star Band de Dakar) et Nicolas Menheim (ex Youssou Ndour et le Super Etoile), tous d’ethnies différentes. A la fin des enregistrements à New York, il eut l’idée de réunir certains de leurs titres en un seul album plutôt que de les produire séparément. Reste à trouver, après accords des différentes parties, le nom du groupe. Ce sera Africando. C’est donc avec l’empreinte de ce trio vocal sénégalais et du chanteur cubain Ronnie Baro (ex Orchestra Broadway), les pionniers de l’orchestre, qu’Africando signe ses deux premiers albums, Trovador (1992), Tierra Tradicional ou Sabador (1994). En plus de leurs propres compositions aux accents wolofs, peuls ou sérères, ils y reprennent ou réadaptent en espagnol des classiques des grands musiciens cubains, mexicains ou portoricains comme Orchestra Aragon, Benny Moré, Noro Morales ou Miguel Matamoros. Leur musique afro-cubaine singularisée par des sections cuivres à la salsa new-yorkaise, une parfaite maîtrise des merengue, pachanga, cha cha cha, mambo, guaganco ou son cubano et des diversités linguistiques et tonales s’impose bien vite dans les médias africains et occidentaux ainsi que dans les discothèques. Médoune Diallo participera alors à tous les albums d’Africando. En 2006, il réalise un magnifique duo avec son fils Mansour Diallo sur la chanson « Kër » de l’album « Ketukuba » de l’orchestre.
Orchestra Torodo
En 2007, Médoune Diallo fonde à Dakar, parallèlement à sa collaboration avec Africando, son propre groupe, Orchestra Torodo. Cette formation composée de musiciens aguerris s’impose sur la scène salsa sénégalaise (afro-cubain) par des compositions et des rythmiques à la cubaine, relevées par une puissante section cuivre et soutenant des voix harmonieuses. Depuis sa création, l’Orchestra Torodo tourne au Sénégal et dans plusieurs pays d’Afrique et d’Europe, dont la Gambie, la Côte d’Ivoire, l’Allemagne ou l’Italie.
Reconnaissance, récompenses
Auteur-compositeur et chanteur incontournable de la salsa africaine, Médoune Diallo est honoré avec Africando dans plusieurs pays : « Prix Bidew » (Sénégal), « African Award 1992 » en Côte d’Ivoire pour son titre « Gouye Gui » (« Baobab » en wolof), « Meilleur artiste de salsa d’Afrique de l’ouest » en 2003 au Kunde d’Or (Burkina Faso) et au Djembé d’Or (Guinée), « Lauréat de la West Coast Salsa Compress 2004 » aux Etats Unis… Il recevra la « Médaille de l’Ordre National du Mérite » des mains de Monsieur Abdou Diouf, alors président de la république, qui le nomme « Ambassadeur culturel » du Sénégal.
El maestro Médoune Diallo n’est plus
Médoune Diallo disparaît le 10 février 2018 au matin à Dakar (Sénégal), des suites d’une longue maladie… Il avait 69 ans.
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